Soirée étudiante ce soir. Le genre de soirée que Chloé déteste mais auxquelles elle finit toujours par aller, parce qu’elle finit toujours pas céder aux supplications de sa meilleure amie. Allez viens, on va bien s’amuser, promis on restera pas longtemps. On aurait presque envie d’y croire, sauf qu’en vérité, cela ne se finit jamais comme ça. Ces soirées là, c’est d’un ennui mortel. La musique est nulle, personne ne danse, les gens sont bourrés à peine arrivés et quand on a autant de chance que Chloé, il n’est pas rare qu’un abruti vous renverse son verre dessus. Cette soirée, elle s’y fait donc trainer de force et comme toujours elle s’affale dans un canapé, un verre de bière bon marché dans les mains et garde un oeil sur sa meilleure amie. Finalement, c’est surtout pour ça qu’elle est là : surveiller sa meilleure amie. Parce que elle, elle boit plus qu’à raison, parce qu’elle va danser avec des mecs pas très nets. Et ce soir, ça n’échappe pas à la règle. Du coin de l’oeil la rouquine voit sa meilleure amie monter à l’étage avec un mec, elle n’aime pas ça Chloé. Alors elle se lève et les suit. Parce qu’elle va pas laisser un mec se taper sa meilleure amie sans scrupules alors qu’elle  est complètement torchée et qu’elle tient à peine debout. Elle s’interpose la gamine, du haut de ses un mètre soixante avec ses petits bras musclés. Le gars râle, Sarah aussi. Mais hors de question de la laisser là. Personne ne s’écoute, la rouquine essaie de ramener Sarah avec elle, sauf qu’elle fait pas trop le poids face au garçon. Alors elle tente une première chose : proposer un verre à sa meilleure amie, en principe elle refuse jamais. Les deux gamines descendent chercher à boire mais le gars les suit. Visiblement il n’est pas près de lâcher l’affaire. Si bien que à peine les verres finis, l’histoire recommence. Le gars cherche à embrasser Sarah qui n’en a pas vraiment envie mais qui sous l’effet de l’alcool n’oppose pas vraiment de résistance. La rouquine commence un peu à paniquer, ça devient compliquer à gérer cette histoire, elle fait clairement pas le poids face au gars, et n’a pas non plus la force de tirer sa meilleure amie hors d’ici. Elle se décide finalement à attraper un téléphone, celui de Sarah, qu’elle lui garde pour éviter les drames. Elle le déverrouille, jette un oeil aux contacts récents, le premier c’est Rafe. Le gars qu’elle a rencontré quelques jours plus tôt. Il lui apparait la solution la plus rapide peut être pas la meilleure. Elle se dit qu’avec la tête qu’il avait la dernière fois, il doit être habitué à ce genre de soirée et sera le mieux placé pour l’aider. Alors elle prend son courage à deux mains et l’appelle. Une sonnerie, deux sonneries. Il décroche. Rafe, c’est Chloé… j’suis désolée de te déranger mais c’est Sarah, j’arrive pas à la sortir des mains de ce gars là… j’savais pas qui appeler … C’est confus, elle perd patience Chloé, elle stresse aussi parce qu’elle se sent dépassée, perdue, incapable de faire quoique ce soit pour sa meilleure amie.

@rafer o'leary

Rafe est devant sa console, une soirée de répit dans sa constante débauche. Il en a bien besoin s'il ne veut pas que son foin vire au gris avant ses trente ans. Il a pas chômer ses derniers temps, on peut même dire qu'il a passé plus de temps sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants que l'inverse. Quoi que si on compte son temps passé au travail, il s'en sort peut être pas si mal. Plongé dans son jeu, y'a son téléphone qui retenti dans la baraque. Une sonnerie à la con, un truc installé à la va vite qui l'a fait mourir de rire la première fois. Sarah. Il fronce les sourcils, surpris. Ca l'empêche pas de décrocher en râlant : t'as besoin d'aide pour retrouver ta cervelle ? qu'il lâche dans un rire gras. Quel crétin. C'est vraiment un gosse quand on y pense Rafe, pas si loin des 12ans d'âge mental. Sauf qu'au bout du fil, c'est pas la voix de Sarah qui résonne. Chloé. Il se redresse sur son siège au fur et à mesure qu'elle parle. C'est flou. C'est embrouillé. e brouhaha qui règne derrière n'aide pas vraiment à mettre les choses au clair. Le ton de sa voix qui ne présage rien de bon. Elle bafouille. Elle a l'air en peine. Puis soyons réalistes, pour qu'elle lui passe un coup de fil à lui, c'est qu'elle doit être un poil désespéré la gamine. T'es où ? qu'il dit, déjà dans l'entrée de l'appartement, en train de foutre sa veste sur le dos. Elle lui file une adresse et il raccroche. Pas le temps de faire le fanfaron. De jouer les Don Juan de bas étage. La situation exige l'urgence. Parce que même avec tout ce qu'il peut envoyer dans la tronche de sa cousine, il tient à elle. Il roule trop vite, ne respectant aucune distance de sécurité tandis qu'il suit les directions indiqués sur son téléphone portable. Une fois devant la maison en question, c'est un sacré bordel. Un type qui gerbe dans les branchage, un couple qui s’engueulent et des putains de gens qui s'embrassent de partout. Il les connait trop bien ses soirées, étant lui même un adepte de cet état désastreux. Il se gare à l'arrache et sort de la voiture sans prendre le temps de la fermer à clé. Merde. qu'il se dit à lui même quand il passe la porte d'entrée, y'a un monde dans ce baisodrome, il voit pas plus loin qu'un mètre. Il cherche son visage à travers la foule. Celui qui, il doit l'avouer, l'a hanté ces derniers jours. L'envie atroce de la revoir. Pas vraiment les conditions qu'il avait espéré par contre. Il l'aperçoit enfin, son air de chien battu sur la tronche en train d'essayer d'extirper la jolie Sarah des bras de ce crétin inconscient. Il se fraye un chemin sans difficulté, poussant allègrement les personnes qui se trouvent sur sa route. Tu la lâches OK ? qu'il sort en prenant le bras de Sarah. Y'a plus qu'à espérer que l'autre soit pas lourdingue. Il regarde pas vraiment Chloé cette fois, chaque chose en son temps. Parce qu'elle n'est pas la priorité dans cette situation. Putain, dans quel état minable elle s'est mise sa cousine, elle tient pas debout.

Elle se maudit la gamine d’avoir accepter de venir à cette foutue soirée. Trop de gens, trop de bruit, trop de débauche pour elle. Ça lui ressemble pas ce genre d’endroit. Elle qui a l’habitude des endroits plus paisibles, des soirées entre potes à jouer aux cartes. Alors forcément, face à sa meilleure amie bourrée et ce gars carrément relou, elle sait pas quoi faire, elle réfléchit pas et fait au plus urgent, au plus vite au mieux. Rafe. C’est peut être une bonne chose au final, qui sait. Elle a envie de lui faire confiance au moins cette fois. Parce qu’après tout, si pour elle il n’est encore qu’un inconnu, pour Sarah, c’est son cousin sa famille. Le coup de fil ne dure pas très longtemps, juste quelques minutes, le temps de lui expliquer vaguement la situation et de lui donner l’adresse de la maison. Mon dieu qu’elle espère qu’il va arriver vite. Genre aussi vite que Flash. Avant que la situation ne dégénère. Le temps qu’il arrive, la rouquine essaie tant bien que mal de sortir sa meilleure amie des griffes de ce gars. C’est compliqué, elle est bourrée, ne se laisse pas vraiment faire. Chloé peste. C’est quand même dingue de se mettre dans un état pareil en soirée. C’est une chose qu’elle n’arrive pas à comprendre. A quoi bon boire à ce point, se mettre dans un état minable pour en plus être malade à crever le lendemain ? Non mais n’importe quoi. Vraiment. Rafe arrive enfin. Soulagement lorsque la rouquine le voit arriver vers elle  et sortir Sarah des bras de ce gars. Forcément, il a plus d’impact sur le gars qu’elle. C’est rassurant. Machinalement, la rouquine attrape l’autre bras de Sarah, histoire que l’autre relou ne revienne pas à la charge. Avec Rafe à ses cotés, tout parait plus simple. Même si sortir de la maison pour amener Sarah prendre l’air semble être un vrai parcours du combattant. Entre les gens bourrés, les verres qui jonchent le sol, ce gars qui semble ne pas vouloir lâcher l’affaire et qui tente de les suivre. A croire que  cette soirée ne finira jamais. Ils arrivent enfin dehors. Un peu d’air frais ne fait pas de mal, même Chloé l’apprécie. Enfin un air pas trop pollué par l’alcool et la cigarette. Elle entraine Sarah et Rafe vers un escalier afin que la jeune femme puisse s’assoir, reprendre un peu ses esprits. Merci d’être venu si vite qu’elle lance à l’attention de Rafe alors qu’elle s’agenouille près de sa meilleure amie pour jauger son état. Elle non plus, elle ne fait pas vraiment attention à lui. Il est là et elle en est plus que ravie. Mais l’important à cet instant, c’est Sarah. Manquerait plus qu’elle vomisse partout vu tout l’alcool qu’elle a ingurgité.  

Rafe attrape un bras, Chloé choppe l'autre. Une équipe de choc qui mène la jeune bourrée le plus rapidement possible dehors. Il pousse ceux qui se trouvent sur son passage, profanant quelques gros mots. Ils arrivent finalement, pas simplement mais ils y parviennent. c'est normal. C'est pas parce qu'il a envie de la sauter ou faire bonne impression, il serait arrivé en furie si c'était Sarah elle même qui lui avait demandé de l'aide. C'est rien. qu'il lâche dans un sourire. C'est cet instant intimiste que choisi Jean Claude Lourdingue pour repointer le bout de son nez. Tu vois pas qu'elle est complètement arraché putain ? Si tu kiffes les étoiles de mer, va faire un tour dans un aquarium. Le poing qu'il lève jusqu'à la bouche de Rafe. Merde. L'enculé. Il l'a pas vu venir et se voit même être déséquilibré un instant. Sérieusement ? Il pousse un soupire, prêt à laisser couler. Parce que se bagarrer avec ce genre de mec, c'est comme se battre avec le vent, totalement inutile. Sauf qu'il continu le bougre. Il cherche à lui en coller une deuxième mais sans l'effet de surprise, il ne parvient pas à ses fins. C'est pas une force de la nature Rafe. Il prend soin de son corps mais ne fait sans doutes pas le poids face au grand crétin qui lui cherche des noises. Une chance, il est bourrée lui aussi. Il suffit à Rafe de taper en plein dans les couilles et il est à terre. Ceci dit, il compte pas s’éterniser ici et prend le bras de Sarah assez vivement pour trainer les deux jeunes filles jusqu'à sa caisse. Quelle merde bordel. Il pousse un soupire. T'as pris quoi ? qu'il fait à sa cousine, froidement, parce que c'est clair qu'un truc est pas net dans son attitude, et c'est pas juste l'alcool. Il fronce les sourcils tandis qu'elle ne répond pas. Tu sais si elle a pris un truc ? Il lève les yeux au ciel en voyant le type se relever au loin. On devrait se casser. ajoute t-il sans attendre de réponse en enfournant sarah à l'arrière du véhicule comme un vulgaire paquet avant de refermer la porte. Grimpe, qu'il affirme, autoritaire, un peu comme un ordre. Parce qu'il est sûre d'une chose à cet instant, il ne laisserait pas à cette soirée entouré d'abrutis dans le genre de l'autre. Grimpe j'te dis. fait il une seconde fois, plus pressant avant de lui même faire le tour pour prendre ses marques derrière le volant.

Equipe de choc, c’est bien le mot. Aussi étonnant que ça puisse paraitre. Chloé en est la première étonnée. Un gentleman se cacherait-il derrière Rafe ? Mouais. On en est pas encore là. Mais une chose est sure, c’est que ce soir, il grimpe dans l’estime de la rousse. Elle craquerait presque devant en voyant son sourire mais l’autre imbécile a décidé de ramener sa fraise. Pas cool. Pas cool du tout. La gamine sent le dérapage arriver. C’est obligé ça va mal finir cette histoire. Ça lui fait une raison de plus pour détester ce genre d’endroits. Elle reste au près de sa meilleure amie et se retrouve comme impuissante face aux deux garçons. Un coup. Deux coups. Trois coups. Elle grimace en voyant que Rafe se prend un coup mais est rassurée quand elle le voit étaler l’autre gars. Au moins là, avec le coup qu’il vient de prendre, il ne devrait pas revenir à la charge. Enfin, espérons le. Ça va tu n’as rien ? Qu’elle se hasarde à demander à Rafe alors qu’il les entraine, elle et Sarah vers sa voiture. Elle espère vraiment qu’il n’a rien. Parce qu’elle s’en voudrait la gamine dans le cas contraire. J’en sais rien. Est ce que Sarah a pris un truc ? C’est fort possible vu son état mais Chloé, elle ne peut pas le certifier. Elle a enchainé les verres, mais je sais pas p’être que l’autre imbécile a mis quelque chose dans son verre, c’est possible. Elle en sait absolument rien Chloé. Pourtant, elle a surveillé sa meilleure amie. Elle l’a vue enchainer verre sur verre, bière sur bière. Mais voir ce qu’il y a exactement dans le verre et voir juste Sarah un verre à la main, c’est différent. La rouquine acquiesce lorsque Rafe lui dit qu’il vaudrait mieux partir. C’est pas que mais elle n’attendait presque que ça. Enfin, elle pensait surtout qu’ils allaient se séparer là. Qu’il allait lui dire qu’il prenait la relève avec Sarah et puis voilà. Mais visiblement non, c’est pas le cas. Elle pensait rentrer chez elle à pied, après tout elle habite pas très loin. Mais non. Il insiste pour qu’elle monte avec lui en voiture. Elle hésite. Après tout on lui a toujours dit de ne jamais monter avec des inconnus. Et Rafe est un inconnu. C’est juste la deuxième fois qu’ils se voient. La rouquine jette un oeil derrière elle, l’autre abruti s’est relevé et vient vers eux. Il ne lui en faut pas plus pour qu’elle change d’avis et grimpe illico dans la voiture. Machinalement, elle attache sa ceinture et regarde sa meilleure amie dans le rétroviseur en restant silencieuse. Ça a pas l’air d’aller très bien pour elle, espérons que la voiture n’empire pas les choses.

Elle est foutrement ridicule si elle pense qu'il va la laisser rentrer seule à pieds avec une orgie pareille qui se trame. Il peut y avoir des tarés qui se cachent dans n'importe quel buisson. Hors de question. Il insiste d'ailleurs quand il la trouve là, hésitante. Bordel qu'elle monte une bonne fois pour toute, il ne va pas lui sauter dessus. C'est pas l'envie qui lui manque, c'est juste qu'il ne se permettrait jamais de le faire sans son accord au préalable. C'est loin d'être un prince charmant ou un gentleman mais il n'a jamais forcé personne à coucher avec lui. Il n'a pas non plus baisé avec des meuf dans l'état de Sarah, où est l’intérêt en même temps ? Il préfère de loin une petite séance d'auto-satisfaction devant le miroir. Bref, elle finit par monter et il n'attend pas qu'elle boucle sa ceinture pour démarrer, l'autre abruti s'est révélé et il tient à sa voiture Rafe. Sarah si tu m'entends, je te jure que je te ferais nettoyer demain si tu gerbes dans ma caisse. C'est pas vraiment de cette façon qu'il avait espéré sa soirée mais la compagnie pourrait être plus mauvaise. J'vais la ramener chez moi. J'crois que ma chère tantine l'achèverait si elle la voyait comme ça. J'vais surveiller, histoire d'être sure qu'elle a pas prit autre chose que d'l'alcool. qu'il dit, plus pour l'informer qu'autre chose. Elle n'a pas à s’inquiéter pour son amie, elle est entre de bonnes mains parce que malgré son arrogance et son foutu égo, c'est pas une mauvaise personne Rafe. Je te ramène chez toi ? Enfin ça, c'est si elle veut bien lui donner son adresse. De toutes façons, elle n'a que deux possibilités qui s'offrent à elle ça ou : ou tu viens avec moi et tu m'tiens compagnie. enchaine t-il avec un sourire narquois. Cette proposition lui convient beaucoup mieux à lui mais il reste persuadé que la jeune femme n'acceptera pas sa proposition. Ses yeux sont rivés sur la route, c'est déplorable puisqu'il rêverait de pouvoir observer ses traits à cet instant et de voir comment elle réagit. Il se dit que ses joues doivent être en train de rosir, que sa tête doit être baissée. Gênée. Lui, ça le fait marré, putain ça lui plait vraiment ce petit jeu. Ça lui plait vraiment de devoir batailler un peu. C'est peut être ça qui lui manquait dans son existence, une fille qui oppose une résistance.

Bien évidemment qu’elle hésite la gamine. Parce qu’elle habite à quelques pâtés de maison d’ici. C’est l’histoire d’un quart d’heure à pied, à peine. Parce que rester avec un inconnu, c’est pas ce qu’elle préfère. Mais d’un autre coté, il y a Sarah. Sarah sa meilleure amie, Sarah qui est dans un sale état, elle se voit mal l’abandonner. Même si elle est sans doute entre de bonnes mains avec Rafe. C’est juste que voilà, elle a pas envie de laisser son amie. Et puis avec l’autre gars qui s’est relevé, le choix est finalement vite fait. Installée dans la voiture, la rouquine se cale contre la fenêtre. Regarder dehors en voiture a toujours été quelque chose d’apaisant pour elle et puis ça lui permet de garder un oeil sur Sarah avec le rétroviseur tout en évitant de croiser le regard de Rafe. J’suis pas sure qu’elle t’entende, on dirait qu’elle s’est endormie. Chloé esquisse un léger sourire à la vue de sa meilleure amie. Elle acquiesce lorsque Rafe lui indique la suite des évènements. Ramener Sarah chez lui est sans doute la meilleure idée du moment. Parce que la ramener chez sa mère ou chez Chloé, avec les parents qu’elles ont toutes les deux, c’est bon pour finir en pension chez les soeurs cette histoire. Puis vient la question fatidique, celle que Chloé attendait. Est ce qu’il la ramène chez elle ou pas ? Le regard de la rouquine se perd sur la route, pensive, elle réfléchit. Se faire ramener chez elle est une bonne option. Sauf que avec maman qui dort pas tant que sa fille n’est pas rentrée ça devient de suite plus délicat de se faire ramener par un garçon, quasiment inconnu qui plus est. Sarah devait dormir chez moi ce soir. C’était la solution la plus simple au départ : rentrer chez elle qui habitait le plus près du lieu de la fête. Mais vu son état, j’préfère éviter de rentrer seule chez moi. J’ai pas envie de subir un interrogatoire à cette heure ci qu’elle finit par avouer en soupirant. La soirée a été déjà compliquée, pas besoin d’en rajouter une couche; C’est surtout les questions de sa mère qu’elle ne veut pas entendre. Genre : qui c’est qui t’as ramené, et Sarah elle est où ? blablabla. Non. Chloé, elle préfère veiller sur Sarah jusqu’au petit matin. J’vais plutôt tenir compagnie à Sarah. On sait jamais, si j’peux éviter qu’elle vomisse partout dans ton appartement. Faut dire que passer la nuit avec quelqu’un qui la reluque comme si elle n’était qu’un morceau de viande, ça l’enchante pas vraiment.  

Derrière son volant, concentré sur le chemin qui se déroule devant lui, il n'hésite pas à menacer Sarah. Visiblement trop dans les vapes pour entendre quoi que ce soit. Son instinct de chasseur qui surgit doucement, c'est pas rationnel, il ne peut pas s'en empêcher. C'est sa nature. Tu vis encore chez tes parents ? qu'il fait, un sourire timide sur les lèvres. Il ne se moque pas bien qu'elle risque de le prendre ainsi. Au contraire. Il trouve ça admirable de parvenir à rester près des siens sans avoir à s'entretuer ou se juger. Lui, c'est un sempiternel combat, contre lui même le plus souvent, parce que finalement, c'est lui le problème, pas sa famille. Il a juste fermé les écoutilles après le décès de sa mère. Alors, il s'est barré le plus vite possible. Il a tanné son père pendant des semaines pour qu'il lui file de la tune pour un appartement et il a obtenu gain de cause sans trop de difficulté. De toutes façons, papa, il a jamais trop su donner autre chose que son argent. Dans le fond, il est juste maladroit, pas méchant ou injuste. Elle le fuit, une fois de plus, utilisant sa copine pour éviter d'admettre qu'une part d'elle, même infime a envie de passer ce temps là avec lui. Qu'une part d'elle crève de désir pour lui et que l'opportunité de passer un peu plus de temps avec Rafe lui file la chair. La même part qui l'a appelé lui et pas un autre. Pourquoi c'est moi qu't'as appelé ? taquine t-il alors qu'elle vient d'accéder de se jeter dans la gueule du loup. Les deux gamines ont surement des copains avec le permis qui auraient pu leurs rendre ce service. Il finit par se garer devant l'immeuble, une pensée pour Tori. Une chance qu'elle ne soit pas sur place, elle bosse à cette heure là. Il la voit déjà l'engueuler pour avoir ramener deux nanas. Sauf que ce soir, c'est différent, parce qu'il ne va pas sortir son engin. Il va se contenter de jouer les bons samaritains. Le pire dans cette histoire : il sait qu'il va pas baiser et ça lui pose aucun soucis, au contraire, ça l'amuse cette affaire. Alors une fois garé, il envoie un SMS à sa colocataire pour qu'elle ne soit pas surprise si sa route croise celle d'une des deux jeunes filles. Il coupe le contact, ça risque de pas être simple de la trainer jusqu'à l’ascenseur, alors il décide de la prendre sur son épaule comme un vulgaire sac à patate, elle est pas bien lourde sa cousine. Pas bien vivace non plus mais elle respire et ronfle, c'est plutôt bon signe. Sans doutes qu'elle se sentira ridicule le lendemain matin. Prend les sacs et ferme la caisse. Pas de s'il te plait. Toujours plutôt autoritaire. En même temps, il a quand même donné de sa personne ce soir, faut pas lui demander la lune non plus. Alors ils marchent en silence, rien de pesant, c'est même plutôt agréable en fait.

Evidemment qu’elle vit chez ses parents, Chloé. Elle n’envisage pas autre chose du haut de ses dix huit ans tout juste. Pour elle, c’est même carrément normal de vivre chez ses parents à cet âge là. Au-delà de la question des moyens financiers, la rouquine habite pas très loin de l’université, pas très loin de son lieu de travail et bien desservi par les transports en commun. Donc elle ne voit pas pourquoi elle devrait prendre un appartement. Même si il est vrai que beaucoup de jeunes de son âge, dont la plupart de ses amis ont un appartement, pour l’indépendance qu’ils disent. On y croit. C’est surtout pour avoir un lieu où faire la fête, se mettre minable sans avoir les parents sur le dos. Oui pourquoi, ça t’étonnes ? Chloé, elle est bien chez ses parents. Elle s’entend bien avec eux, ils ne sont pas le genre de parents trop envahissants, juste ce qu’il faut. Elle peut faire sa vie tranquille la gamine, tant qu’elle respecte les quelques règles de la maison. Ce qui ne la dérange pas du tout, puisqu’elle a grandi dans ce milieu, que  ça a toujours été ainsi même avec ses frères quand ils étaient encore à la maison. J’me le demande encore. C’est pas méchant quand elle dit ça Chloé, mais faut se rendre à l’évidence. Pourquoi elle l’a appelé lui alors qu’en principe, dans ce genre de cas, elle appelle un de ses frères ou un de ses amis. Quoique ses amis, ils étaient à la soirée et a peu près dans le même état que Sarah. Mon frère travaille à cette heure ci, t’étais le contact le plus récent sur le téléphone de Sarah. Non. Elle ne va pas dire que si elle l’a appelé lui c’est parce qu’elle avait envie de le voir. De toute façon, ça serait un mensonge. J’ai fait au plus vite au mieux. Ça c’est la vérité. Et puis appeler Lewis, son frère, pour se faire engueuler après, non merci. La route défile puis ils finissent par arriver non loin de l’appartement de Rafe. La rouquine sort de la voiture, regarde le garçon trainer Sarah. Elle a presque envie de rire en voyant qu’il la porte comme si elle n’était qu’un vulgaire sac à patates. Mais elle se retient, faudrait pas qu’il pense qu’elle se moque de lui quand même. S’il te plait Chloé. Elle ne peut pas s’empêcher la gamine de faire une petite remarque, la politesse n’a jamais tué personne. Mais elle s’exécute quand même sans trop râler, prends les sac et ferme la voiture comme Rafe le lui a si gentiment demandé, puis elle lui emboite le pas. Merci Chloé. Qu’elle rajoute un petit sourire au coin des lèvres. L’ambiance est beaucoup plus calme par ici que dans le quartier où ils étaient il y a quelques minutes. C’est vraiment reposant.

Il aurait foutu sa main à couper en pariant qu'elle vivait chez ses vieux, alors non, aucune surprise de ce côté là, bien au contraire. Il la voit très bien dans une chambre encore rose avec des posters de ses chanteuses préférés pour tapisser les murs. Cette idée le fait marrer. Et franchement, c'est aussi ce qui lui plait chez elle, il perçoit une innocence, une fragilité et ça lui file des frissons. pas vraiment qu'il dit, ironique et sournois. Puis il demande pourquoi lui, elle aurait pu choisir n'importe qui d'autre dans le fond. Elle doit lui faire un minimum confiance pour avoir songé à lui passer un coup de fil. Une chance qu'il n'est pas été dans les vapes putain, il aurait loupé l'occasion de passer du temps avec elle. Son frère, donc visiblement pas de mec à l'horizon, c'est bon signe, les filles maqués et avec des principes à la noix sont toujours les plus compliqués à amadouer. Sauf qu'elle l'a choisi par dépit, plus par désespoir de cause que par envie. Il lève les yeux au ciel quand elle reprend ses propos qui manquaient clairement de politesse et répète ces propos d'une voix suave : merci Chloé. Puis ils embarquent dans l’ascenseur pour finalement arriver devant son appartement : tu peux prendre la clé dans la poche arrière de mon futal et ouvrir s'il te plait ? insiste t-il sur ces derniers mots. Il profite de la situation, après tout, il aurait pu utiliser sa main libre et prendre le risque de faire tomber sa cousine mais c'est plus amusant de l'obliger à tâter sa poche. Elle s’exécute, plus par conciliante qu'envie une fois de plus. Un contact doux et grisant. Putain, si elle arrive à lui filer la chair de poule juste en l'effleurant comme ça, il ose pas imaginer ce que ça donnera une fois qu'il l'obtiendra. Oui, parce que Rafe est persuadé d'une chose : il obtient toujours ce qu'il désire, quoi qu'il arrive. Il pousse la porte d'entrée et prend la direction de sa chambre pour poser l'alcoolique sur son lit. Elle ne bouge pas. Elle ne bronche pas. Sale état. Vraiment. Même lui n'en ai jamais arrivé à ce stade, il aime garder une certaine maîtrise de ce qu'il fait. Il lui retire ses chaussures. Tiens, tu veux bien aller voir sous l'évier, il doit y avoir une bassine. qu'il demande, plus poliment cette fois même si le s'il te plait n'y est pas. Il lui soulève finalement les jambes pour la couvrir de la couette. Priant pour qu'elle retapisse pas son appartement.

Elle hausse les épaules lorsqu’elle l’entend dire qu’il n’est pas étonné. En même temps, elle c’est plutôt l’inverse qui l’étonne. Les étudiants à 18 ans qui font des pieds et des mains pour avoir un appartement à coté de l’université, pour faire comme tout le monde, pour jouer les grands alors qu’on sait à peine faire des pâtes. Quand elle y réfléchi, elle n’a pas d’autre explication que celle qu’elle a donné à Rafe : elle l’a appelé à cause de l’urgence de la situation. Certainement pas parce qu’elle avait envie de le revoir, certainement pas parce qu’elle lui fait confiance et certainement pas parce qu’il est suffisamment costaud pour éviter les bagarres. Quoique au fond, c’est peut être ça qui l’a décidée la gamine. Il est plus vieux qu’elle, peut être un peu plus mature que les gens de son âge à elle. Et donc forcément, il allait l’aider plutôt que d’aller se chercher un verre et profiter de la soirée. La rouquine sourit en l’entendant la remercier. Un pas vers la politesse. C’est un bon début. Puis ils montent dans l’ascenseur, heureusement qu’il ne tombe pas en panne celui là. Parce que là, ça aurait été le pompon. Enfin non, le pompon c’est ce qu’il vient de lui demander là. Elle le regarde, méfiante. Il est sérieux quand il lui demande de récupérer la clé de l’appart dans son pantalon ?! Elle grimace, oui, il a l’air bien sérieux. Mais n’importe quoi. Il a des idées à la noix. Vraiment. Surtout qu’il pourrait très bien l’attraper sa clé, ou il aurait pu prévoir et l’attraper avant. Ça l’énerve à Chloé, surtout qu’elle a l’impression qu’il est content de son coup. Il manquerait plus qu’il affiche un petit sourire. Profites en bien, ça arrivera pas une autre fois. Elle veut bien être arrangeante et tout la gamine, mais faut pas pousser non plus. Elle attrape donc la clé, délicatement et ouvre la porte. Elle n’est pas chez elle, alors elle laisse Rafe se débrouiller, pousser la porte. Elle le suit sans un mot, comme pour s’assurer de ce qu’il va faire avec Sarah. Bien qu’elle ne doute pas vraiment de lui sur ce point. Il lui demande ensuite une bassine, elle s’exécute une fois de plus, sans faire de commentaire. Visiblement, il a du mal avec la politesse, l’heure tardive et l’état de Sarah ne doivent pas y être pour rien. Elle revient avec la bassine qu’elle pose au pied du lit, à coté de Sarah. Celle-ci semble profondément endormie et tant mieux, parce qu’avec tout ce qu’elle a ingurgité, la rouquine ne donne pas cher de son état à son réveil. Machinalement, elle pose la main sur le front de son amie, histoire de voir si elle a de la fièvre, mais non, ça n’a pas l’air d’être le cas. Alors elle se décide à la laisser seule dormir au calme et quitte la pièce. Dans le salon, elle pose son blouson et son sac dans un coin, elle est pas très à l’aise ici, ça se voit presque autant que le nez au milieu de la figure.

Une fois Sarah installé, il n'attend pas plus longtemps pour rejoindre le salon. Pas très personnalisé de son côté, y'a pas mal de photos de Jolene et ses amis, lui n'aime pas s'attarder sur les vestiges de son passé, il préfère vivre dans le présent. Ne pas se poser trop de questions inutile pour ne pas devenir une proie. Parce que quand on aime et qu'on donne trop, on devient trop rapidement vulnérable, on s'attache et on finit irrémédiablement par souffrir. C'est complètement débile en vérité. Lui il préfère ne pas penser à tout ça même si dans le fond, il est plus fragile qu'il ne le montre. Peut être qu'en fait, il rêverait de rencontrer quelqu'un qui pourrait l'aimer comme le faisait sa mère, de façon inconditionnelle, peut importe ce qu'il était. Il faut quelques secondes à Chloé pour le rejoindre dans le salon. Tu veux boire un truc ? qu'il lance après s'être ouvert une bière. Il attend sa réponse avant de la servir, y'a pas mal de trucs dans le frigo, bière, jus de fruit ou si elle préfère, y'a moyen de faire du café ou du chocolat. Ca lui arrive souvent ? qu'il demande ensuite, un peu inquiet pour sa cousine dans le fond. Pour se foutre dans un état pareil, elle devait véritablement être mal. Faut pas se leurrer les gens qui se foutent des doses pareils dans le tronches ont forcément un truc qui cloche. Il le sait bien. C'est aussi son alibi contre le bonheur. Puis faut dire qu'ils causent pas tellement de ces choses là. Les conversations que tient Rafe sont jamais très profondes en même temps. Ce qui est sûre, c'est qu'elle va lui en devoir une belle Sarah après cette soirée. Le gamin imagine déjà quelle faveur demandé à celle qui trône inerte dans son lit. Tu pourras dormir avec elle si tu veux. Ou prend le canapé, j'm'arrangerais avec Tori. Ils ont pas de chambre d'amis mais s'il se pointe chez sa colocataire en peine parce qu'il a nul part ou dormir, elle l'enverra sans doutes pas paître. Ou alors on dort ensemble. qu'il ajoute avec un sourire qui lui arrive aux oreilles, il la taquine. Il imagine déjà sa réponse : dans tes rêves. Et elle ne croirait pas si bien dire, parce qu'il lui ai arrivé de rêver d'elle une fois ou deux. Et ils étaient pas en train de discuter ou de jouer aux cartes.

Elle est perdue la gamine, elle est pas chez elle, sa meilleure pote est dans un état lamentable, cet appartement lui semble froid, sans vie. Une nana vit ici ça se voit aux photos, mais elle n’ose pas trop s’en approcher. C’est peut être la copine de Rafe qui sait. Il n’en a jamais parlé mais en même temps on ne peut pas dire qu’il y ai déjà eu de grandes conversations entre ces deux là. J’veux bien un chocolat chaud s’il te plait. En espérant qu’il a du chocolat et du lait. Honnêtement, après la soirée qu’elle vient de passer, la rouquine n’a pas envie d’un quelconque alcool ou soda. Juste d’un truc chaud, un truc qui détend. Elle lui aurait bien demandé un thé, une tisane mais elle doute qu’il en ai. Alors le chocolat fera largement l’affaire. A ce point là non. Sarah et l’alcool. C’est une grande histoire, mais pas au point de finir dans l’état de ce soir.  Elle ressent un peu d’inquiétude chez Rafe et elle doit avouer qu’elle-même elle est inquiète. D’habitude elle boit, mais pas au point de ne plus tenir debout. D’habitude, les deux arrivent à rentrer sans trop d’encombres, même si parfois la rouquine doit tenir son amie. C’est jamais à ce point là. Faut dire qu’en général, Chloé, elle intervient avant que ça dégénère. Sauf que ce soir, elle est tombée sur plus fort qu’elle avec ce gars relou là. Puis vient la question de qui dort où. Chloé hoche la tête lorsque Rafe lui dit qu’elle peut dormir avec Sarah. De toute façon, elle avait pas vraiment l’intention de dormir ailleurs. Il évoque ensuite le nom de Tori, certainement la fille sur les photos qu’elle a vu un peu plus tôt dans le salon. Vu comment il en parle, ils sont peut être pas ensemble finalement. La rouquine se sent ensuite rougir lorsqu’il lui propose de dormir avec lui. Sérieusement ? Même pas en rêves. Jamais. Merci mais non merci, je préfère encore dormir sur le sol plutôt que dormir avec toi. même rester éveillée toute la nuit semble être une meilleure solution. Ça reviendrait à peu près au même que dormir par terre. Je vais dormir avec Sarah. Réponse évidente. Il devait bien s’en douter quand même.

Les tragédies et la souffrance, ça fait parti de la vie, il le sait Rafe mais il préfère être différent des autres, ne pas laisser aux autre la possibilité de le blesser. Il fustige, il fuit l'amour sous toutes ses formes. De façons plus virulente quand il s'agit des battements de son coeur. Il est brisé et le cache derrière des airs suffisant et des sourires. Il n'est pas prêt à détruire les murs qui couvrent son myocarde et ne le sera jamais. Impossible. Il vient prendre une tasse au dessus du plan de travail et la remplie de lait avant de mettre cette dernière au micro onde. Il se tourne ensuite vers elle, le temps que ça chauffe. Elle rougit. Ses jouent prennent une teinte qui le rend fou de désir. Cette fille n'a pourtant rien de plus que les autres. Il en a culbuté de biens plus jolies. Seulement voilà, elle le hante. D’ordinaire, il aurait vivement laissé tombé si elle décidait de pas se donner à lui mais cette fois le challenge le fait vibrer. Il se sent vivant quand elle comble la pièce de son sourire. je plaisantais Chloé. j'ai tout mon temps. qu'il fait, des mots qui pu le sous entendu. Parce que Rafe, il a pas l'intention de lâcher l'affaire si vite. Rafe, il compte bien la séduire, il cherche encore le mode d'emploi ceci dit parce que les techniques habituelles ne fonctionnent pas sur elle. Son charme légendaire n'a pas d'impact. Alors, dis moi, tu fais quoi dans la vie à part assister ta meilleure amie ? Bip, le micro onde qui l'oblige a détourner ses iris des siens. Il pose la tasse devant la jolie rousse avant d'y ajouter un pot contenant du chocolat en poudre et une cuillère. Je te laisse te servir. Histoire qu'elle y mette ce qu'elle souhaite. Il veut en savoir plus sur elle, apprendre à la connaitre, juste assez pour mettre en place une stratégie. Juste assez pour pouvoir la séduire mais il sent bien que la chose risque de ne pas être simple. Elle lui échappe sans cesse, comme si elle avait peur de trop s'approcher de lui. Il n'ose imaginer ce que Sarah a pu dire de lui. Elle aurait raison de le fuir en vérité. Il est le mal incarné. De la mauvaise graine et il ne lui apportera certainement rien de bon. Pourtant, elle est là, en face de lui alors qu'elle aurait pu aller se coucher avec sa meilleure amie et lui, ça le comble de joie, ça le laisse penser que peut être... Peut être qu'il y a quelque chose qui lui plait. Il arrive pas à savoir. Son esprit est insondable. Elle est presque froide à ses abords et ça le rend foutrement perplexe lui.

Il a tout son temps. C’est une blague en fait. Il croit vraiment qu’elle va dormir avec lui un jour ? Euh nan jamais. Ça n’arrivera jamais. Absolument jamais. Même pas dans les rêves les plus fous du garçon. Elle se souvient, Chloé, de la mise en garde de sa meilleure amie. C’est un crétin qui se taperait ta mère si elle était d’accord. Alors elle reste méfiante la gamine, déjà qu’elle fait pas vraiment confiance aux gars, là, c’est encore plus compliqué. Lorsqu’il lui dit qu’il a tout son temps, elle ne peut s’empêcher de soupirer et de lever les yeux au ciel. Il y croit dur comme fer en fait. J’espère que t’es patient, parce que c’est pas près d’arriver. Elle apprécie pas trop le sous entendu, elle est pas comme ça Chloé, on l’obtient pas à l’usure la gamine. Elle, elle rêve d’un gars qui attendra patiemment qu’elle soit prête à aller plus loin. Un gars qui sera attentif à ses envies. Un gars à l’opposé de Rafe. Ou du moins à l’opposé de la description de Rafe par Sarah. Pour autant, la rouquine a envie d’essayer de passer outre cette image qu’elle a du garçon. C’est étrange, parce qu’elle veut pas lui donner sa confiance, elle veut pas qu’il se fasse des idées sur elle, alors qu’elle en a déjà plein sur lui. Peut être que discuter de tout et de rien fera qu’elle lâchera un peu prise, qu’elle baissera un peu les armes. Des études de psycho. Première année. Ça commence à peine. Et du bénévolat a la spa. Entre autre, parce que Chloé, c’est le genre de nana qui fait trente six mille choses par jour. Elle omet de lui dire qu’elle travaille dans un café de la ville, sans doute volontairement. Merci. Deux cuillères à café de chocolat en poudre dans le lait bien chaud. Elle adore ça Chloé. Surtout à cette heure ci. Machinalement elle pose ses mains autour de la tasse, comme si elle avait envie de se réchauffer. Et toi, à part voler au secours de ta cousine préférée tu fais quoi de beau ? La rousse sourit légèrement. Au fond, peut être qu’elle a envie de profiter de ce moment, seule en tête à tête avec Rafe pour apprendre à le connaitre un peu mieux. Et puis, elle a pas vraiment sommeil, alors autant en profiter.

Il a l'air si sûre de lui comme ça qu'on ne se doutes pas qu'il a peur Rafe. Peur du jugement des autres, peur de ne pas réussir ce qu'il entreprend. Alors il débute jamais rien. Il n'entreprend pas la moindre relation au risque de décevoir ou pire, d'être déçu. Il se contente d'effleurer sa vie, il ne plonge pas dedans. très patient. qu'il avoue, même si la réalité finira par le rattraper un jour ou l'autre, parce qu'il ne l'est pas vraiment, parce qu'il se lasse trop vite des choses et des gens. Altruiste. Punaise cette fille est un véritable cliché ambulant et plus il la connait, plus il se rend compte que des gens biens existent réellement sur cette planète. Elle en est la preuve vivante. Sa gentillesse émane sur son visage et pas seulement pour donner le changer, elle est foncièrement douce et agréable. Pas de façade. Altruiste. et alors, tu m'avais promis une psychanalyse. il se mordille la lèvres avant de trainer ces dernières jusqu'à sa bière. Puis elle retourne la question, par politesse sûrement. je sauve toutes sortes de demoiselles en détresse. Si jamais tu as besoin, hésite pas. qu'il dit avec un clin d'oeil, l'immaturité sur les traits encore juvéniles. Puis, plus sérieusement, il reprend : je dirige la filiale familiale. Et ouais, je sais ce que tu dois penser, il a seulement ce job grâce à papa. J'avoue. Pire, il se fait littéralement chier dans son métier même s'il a apprit à être bon dans ce qu'il fait et dit. Il gère en affaires. Il aurait du lui demander de deviner. Il en dit trop. C'est une grande gueule Rafe. Il sait pas la fermer. Il l'ouvre quand il devrait se taire et la ferme quand il serait judicieux de parler. Pas toujours le plus malin des hommes même s'il est plus intelligent et coriace qu'il n'y parait. Elle est belle. Ses yeux de biches, ces lèvres pulpeuses. Il a envie de lui crier mais elle le prendrait pour un fou ou un séducteur. Déjà qu'elle se fait des idées sur lui, ce n'est pas la peine d'en rajouter une couche. Son regard se percute au sien, il cherche pas à la séduire, c'est plus fort que lui, il n'arrive à faire rien d'autre que se noyer dans ses doux iris boisés. Il en rêve. Il le sait pas encore mais il finira pas en crever de désir.

Chloé esquisse un léger sourire. Monsieur est donc patient. Elle demande à voir. Parce que pour l’instant ce qu’elle voit de lui c’est juste un séducteur comme les autres qui veut juste la mettre dans son lit. L’espoir fait vivre qu’elle répond. Après tout, c’est la vérité. Il espère qu’elle dorme avec lui, qu’elle couche avec lui. Mais la rouquine, elle n’y pense même pas. Ni dans ses plus beaux rêves, ni dans ses pires cauchemars. Altruiste, oui c’est le bon mot pour décrire Chloé. Elle respire l’altruisme cette nana. Elle aide à la spa, à la soupe populaire et parfois même à l’hôpital. Mais c’est plus fort qu’elle, elle a besoin d’aider les autres, de se sentir utile et appréciée pour ce qu’elle fait. Je ne t’ai rien promis du tout. Elle promet pas Chloé, pas quand elle sait qu’elle ne pourrait pas tenir sa promesse. Puis elle lui demande à son tour ce qu’il fait, oui c’est de la politesse mais aussi une certaine curiosité. J’ai déjà deux chevaliers servants, crois moi ça me suffit mais merci j’y penserais quand ils ne seront pas disponibles. Elle sait pas pourquoi elle répond comme ça la gamine, peut être par provocation ou pour le rendre jaloux. Qui sait. Peut être qu’elle espère qu’il lâchera l’affaire si il s’imagine qu’elle a des hommes dans sa vie. Même si elle ne parle que de ses frères là, en l’occurence. Elle hausse les épaules quand il lui dit qu’il sait ce qu’elle pense. Oh non, il en est bien loin. Chloé, elle juge pas les gens, elle s’arrête pas à ce genre de détails. Et puis si son père lui permet d’avoir un salaire, tant mieux. J’ai rien dit, et non je pense pas ça. Et puis elle lui explique rapidement ce qu’elle pense, avant de passer à un autre sujet. Le temps de finir son chocolat, elle s’endormirait presque sur place la gamine. J’vais aller me coucher, merci Rafe, pour ce soir. Merci d’avoir été là, merci d’avoir gardé la distance, merci pour Sarah, merci pour le chocolat. Merci pour tout.