Assis sur le sol, près de sa console de son où est installée sa table tournante, Nash s’affaire à réorganiser le rangement de ses disques de vinyles. Il a fait quelques petites acquisitions au cours des dernières semaines, et le tout trainait pêle-mêle sur la table basse du salon, ce qui commençait à le déranger. Il avait donc décidé de s’atteler à la tâche, alors que Daisy, posé sur le canapé non loin de lui, faisait défiler les chaines télévisés, sans vraiment s’attarder sur l’une d’entre elles. Visiblement agacée, il entend son soupir mais n’y prête pas plus attention que nécessaire. Il continue de classer par ordre alphabétique ses vinyles, et il s’arrêta un instant en repérant la pochette de celui d’Arctic Monkeys, un léger sourire s’affichant sur ses lèvres en souvenir de cette soirée qui a eu un réel impact sur la vie qu’il mène aujourd’hui. La douceur des lèvres de Lula contre les siennes lui revint en mémoire, et pendant ce court instant, il n’a qu’une envie, et c’est d’aller la retrouver, peu importe où elle se trouve en ce moment précis. Il a pourtant promis de rester à l’appartement, ce soir. De passer un peu de temps avec Daisy, sa nièce. Elle décide finalement de l’aborder, et quand elle prononce le nom de sa belle, Nash arque un sourcil, surpris. Il ignorait ce léger détail, et il se retourna afin de croiser le regard de sa protégée, celle-là même qui portait sur ses lèvres un grand sourire de contentement. Bien sûr qu’il comptait lui parler de Lula, un jour. Ils avaient garder leur relation plutôt secrète pendant une certaine période, mais il y a bientôt deux mois que cette relation dure, et le Kershaw est persuadée que ce n’est que le commencement d’une belle histoire. Alors, quand elle lui demande, sans gêne, de qui il s’agit, il ne s’enfonce pas inutilement dans le mensonge. – Ma petite amie. – Même s’il tente de garder un air détaché en lui rapportant ses faits, il sent ses lèvres qui s’étirent avec douceur, comme si le simple fait de l’énoncer à haute voix suffisant à rendre la chose encore plus concrète, plus réelle. Il aimait Lula, et elle l’aimait en retour. –  Ça fait un peu plus d’un mois qu’on se fréquente, si tu veux tout savoir. – Oh, parce qu’il s’en doutait, sa filleule ne lâcherait pas l’affaire de sitôt.

- the other girl next door -
nash kershaw x daisy kershaw
Daisy, elle est curieuse. Et bien qu’elle sache que la jeune femme n’est pas une simple connaissance, elle souhaite l’entendre de la bouche de son oncle. Elle était excitée à l’idée d’en savoir plus sur la relation amoureuse qu’il semble partagé avec la jeune femme qu’elle avait découvert un peu plus tôt. Il va sans dire que Daisy a une haute opinion de son oncle. Il n’est pas comme les autres hommes. Lui, il n’est pas habitué des aventures d’une seule nuit. En tout cas, elle ne veut pas y croire. Pour elle, c’est l’homme parfait. Il prend soin de ceux qu’il aime, fait passer les besoins des autres avant les siens. Il est l’homme sur qui on peut compter, il possède les épaules assez larges pour porter le poids de la famille. Et c’est bien sa faiblesse. Elle n’aime pas savoir qu’elle doit dépendre de lui. Il a déjà fait assez. Savoir qu’il a oublié sa vie un instant pour l’élever, c’est un sentiment étrange. Un mélange de reconnaissance et de regret. Mais ce ne sont pas ces sentiments qui règnent à présent. Elle veut en savoir toujours plus et le sourire qu’elle affiche n’est que le commencement. Elle attend une réponse. Il n’y a aucune raison pour que Daisy soit mise de côté. Quand elle entend pour la première fois ce qu’elle attendait depuis plusieurs jours déjà, son sourire ne peut que s’étendre. Et le fait de voir Nash sourire discrètement la fascine. C’est bien la première fois qu’elle le voit ainsi. – Ne souris pas comme ça, on dirait un gamin de 15 ans qui est amoureux – dit-elle pour plaisanter. Elle n’allait pas s’arrêter là la petite Daisy. Elle tient quelque chose et ne lâchera pas l’affaire de sitôt. – Alors quand tu me pressais pour partir de la maison, c’était parce qu’elle venait ici – supposa-t-elle. Sur un coup de tête, elle quitte le confortable canapé pour s’asseoir par terre, tout juste à côté de son oncle. Elle s’assoit en tailleur, croise les bras sous sa poitrine. – Tu ne peux pas t’en sortir juste avec ça. Je veux en savoir plus ! Pourquoi tu ne m’en as pas parlé avant ? Vous vous êtes rencontrés comment ? Qui s’est déclaré en premier ? Quand est-ce que je vais être ton témoin ? – La dernière question était de trop, mais de nombreuses questions se bousculaient dans sa tête. Elle n’avait pas le temps de les ranger, les organiser. Alors elle se contenta de les poser comme elles venaient.aisy kershaw

Il sourit bêtement, car il ne peut s’en empêcher. Dès qu’il pense à Lula, c’est tout naturellement que ses lèvres s’étirent de la sorte : elle est un véritable astre solaire dans sa vie, mettant du soleil dans chaque journée qu’il passe à côtés, qu’importe que le ciel soit bleu ou gris. Il sourit, car il est amoureux de cette fille, plus qu’il ne l’a jamais été auparavant. Cupidon n’a pas manqué son coup, cette fois, et c’est en plein cœur qu’il l’a atteint de sa flèche empoisonnée. Un doux poison qui s’insinue un peu plus chaque jour dans ses veines, et dont l’effet euphorique l’envahit dès que ses pensées s’égarent vers la jeune femme. – Mais je me sens comme un gamin de 15 ans, je n’y peux rien ! – lui répondit-il, sur le même ton qu’elle avait employé. Il avait l’impression de redécouvrir l’amour à ses côtés, tel un adolescent qui découvre enfin ce que sont les véritables sentiments. Pourtant, il se souvient qu’avec Lyanna, les émotions n’avaient pas été forte, aussi vive qu’avec la Goldstein. Peut-être que la maturité et les expériences de vies y étaient pour quelque chose. Peut-être qu’il avait une vision différente de l’amour, désormais. Il laisse un léger éclat de rire franchir ses lèvres face à la remarque de Daisy. – C’est possible... – laissa-t-il pourtant entendre, haussant les épaules d’un air désintéressé. Il la connait pourtant bien, sa nièce. Et quand elle délaisse le sofa pour venir se poster par terre, à ses côtés, il se doute bien qu’elle est avare de renseignements. Qu’elle veut tout savoir sur elle, sur eux, sur leur histoire, qui débute à peine. Il lève les yeux au ciel quand elle déballe un flot de questions, soupirant d’agacement, mais aussi d’amusant, face à ces dernières. – Wow, ne t’emporte pas trop, quand même ! – fit-il en lui faisant un signe de ralentir de la main. – Il y a longtemps qu’on se connait, elle est moi. Je lui ai enseigné la guitare, il y a quelques années. Mais nous nous étions plus ou moins perdus de vues quand je suis partie pour Londres. – Et autant dire qu’à son retour à Brighton, reprendre de ses nouvelles ne lui avait même pas traverser l’esprit, tant il était préoccupé par les épreuves que la vie avait posé sur sa route. La mort de Sally, la prise en charge de Daisy, l’abandon de ses études et de son rêve, la recherche d’un travail plus stable. Puis, il y avait eu Willa. Une histoire qu’il regrettait plus que tout, aujourd’hui, tant il en était ressorti blesser, se promenant de ne plus laissant autant une relation l’atteindre de la sorte. Une promesse qu’il put tenir pendant un petit moment. Avant que Lula ne recroisse sa route. – Nous nous sommes recroisés dans un bar, par le plus grand des hasards, et nous avons repris contact. Et au fil des rencontres, je crois que nous avons réalisés qu’il y avait peut-être un peu plus d’amitié entre nous…  – À nouveau, ce sourire béat apparait sur ses lèvres. Il se souvient très bien de cette soirée à la plage, de cette eau trop froide, du corps frigorifié de Lula contre le sien. Puis, il revoit son visage, quelque secondes avant qu’il ne franchisse cette limite, qu’il ne pose sa bouche contre la sienne. Le goût sucré de ses lèvres, la douceur de sa peau. Il s’en mord la lippe, inconsciemment. – Et disons que j’ai fait les premiers pas. – Il n’avait pas envie d’entrer dans les détails. Cette soirée-là n’appartenait qu’à Lula et lui, et personne d’autres. Nash n’offrit aucune réponse quant à la dernière interrogation de sa filleule, puisqu’il était encore trop tôt pour ça. Certes, l’idée de passer le reste de ses jours avec sa belle lui plaisait, mais ils étaient encore jeunes, et leur relation ne faisait que débuter. Il ne servait à rien de précipiter les choses. Il revint cependant sur la première question, qu’il avait volontairement esquiver. Se tournant vers sa protégée, il passa un bras autour de son épaule pour la rapprocher de lui. – Ne vas pas croire que je ne voulais pas t’en parler. Je voulais seulement être sûr de moi, de mon couple, avant de t’annoncer la nouvelle. Que tu ne te fasses pas inutilement d’idées. J’ai retenu ma leçon depuis la dernière fois… – Willa, qui était entrée rapidement dans leur vie, pour en sortir tout aussi vite.

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Daisy, elle ne peut s’empêcher d’être excitée à l’idée que son oncle ait trouvé l’amour dans les bras d’une femme. Cela fait bien longtemps qu’elle attend ce moment, autant qu’elle le redoute. Alors quand elle le voit avec ce sourire béat sur le visage, irrémédiablement son visage s’illumine devant autant de naïveté. Mais cela lui plaît de le voir comme ça. De nombreuses questions la submergent sur cette fille. Bien qu’en réalité, elle l’ait déjà rencontré. Elle a pu d’ailleurs assouvir cette soif de curiosité, ou en tout cas un peu. Elle ne voulait pas lui faire peur. Passer pour la fille sur protective, trop curieuse, trop jalouse. Alors elle s’était contentée du strict minimum, juste assez pour savoir que c’est une fille bien. Autant dire qu’en réalité, elle n’a pas son mot à dire sur les relations amoureuses de Nash. Mais elle aime penser que son avis a un certain poids. Ce qui est sûrement faux, finalement. Il ne cherche même pas nier sa machination pour la faire sortir de la maison lors de leurs rendez-vous amoureux. « Ainsi, c’est l’histoire d’amour interdite entre un élève et son professeur. Ou plutôt ex-professeur dans ce cas-là. J’achète » dit-elle en plaisant alors qu’il raconte leur première rencontre. C’est une histoire assez simple finalement. Le temps a suffi à les rassembler comme par magie. Elle n’est pas romantique, Daisy. Quoique à tout bien réfléchir. Elle pose une main sur l’épaule de son oncle tout en disant « Je l’ai toujours su que tu étais l’homme de la situation, celui qui fait le premier pas pour être aimer » dit-elle en hochant la tête, presque fière avant d’éclater de rire. Il ne parle pas souvent de ses sentiments, alors elle en profite Daisy. Il sait qu’elle ne lâchera pas l’affaire c’est sûrement pour cela qu’il accepte de répondre à ses questions. Pourtant, il prend le temps de la rassurer sur le fait qu’il ne l’ait pas prévenu plus tôt. C’est quelque chose qui l’a agacé d’une certaine manière. Daisy, elle avait l’impression qu’il ne lui faisait pas confiance. Que finalement, c’était une relation à sens unique. Qu’il souhaitait lui offrir une vie confortable et quand même temps, il souhaitait la tenir à l’écart de sa vie privée. Mais elle savait que ce n’était qu’un ressentiment. Qu’en réalité, il voulait seulement attendre avant de lui en parler. Attendre le bon moment, attendre d’être sûr. Pas comme la dernière fois, comme il l’a souligné. Ça lui brise le cœur Daisy d’y repenser. Cette brutale séparation, sans que personne n’ait eu son mot à dire « Je le sais … » dit-elle en soupirant « Mais justement, savoir que tu es passé à autre chose m’aurais aussi rassurée. Et puis, pour le peu que j’ai discuté avec elle, elle a l’air d’être une fille bien » dit-elle dans un tendre sourire. « Mais crois pas que je vais me laisser attendrir par son joli minois, je vais jouer ton rôle pour une fois. C’est moi qui vais poser les questions, instaurer un couvre-feux et lui dire que si elle te fait du mal, je l’assassine. Ou en tout cas, je lui fais un sermon » continua-t-elle en plaisantant.

Daisy allait toujours rester l’une des femmes de sa vie. Elle était sa petite princesse, qui devenait plus grande d’années en années, une princesse qui n’aurait pas besoin du prince charmant pour se débrouiller dans cette vie qui l’attendait : il s’en était fait un devoir. Sally avait aussi été l’une d’elle, jusqu’au moment de sa mère. Et bien sûr, il y avait aussi sa mère, qu’il adorait plus que tout. Mais à cette liste s’ajoutait désormais une toute nouvelle personne en l’être lumineux qu’était Lula. Son petit rayon de soleil qui réchauffait son cœur et son corps par sa simple présence. Nash y croyait, à cette relation, avec elle. Il pouvait aisément se projeter dans le futur, toujours aussi fier et heureux de l’avoir à son bras. Il s’imaginait sans peine lui faire la grande demande, et l’épouser dans une cérémonie digne d’elle, d’eux. Peut-être même qu’un jour, ils auraient des enfants. Mais pas maintenant, pas alors qu’ils commençaient à peine leur histoire, à deux.  Le résumé de la situation fit presque sourire l’ainé, alors qu’il levait les yeux au ciel, un brin découragé de l’imagination de sa nièce. Jamais n’aurait-il osé profiter de sa position de professeur pour tenter de séduire une de ses élèves, à l’époque. Ce n’était qu’une gamine, mineure, qui plus est, et lui, un jeune adulte qui ne voulait que profiter de la vie. D’ailleurs, il avait été en couple à cette époque. Tant de raisons pour qu’il n’ait pas ce genre d’idées en tête face à la jeune Kershaw. Aujourd’hui, pourtant, c’était différente. Et même si plusieurs années les séparaient toujours, cet écart semblait moins perturbant qu’à l’époque. En fait, la plupart du temps, il n’y songeait même pas. C’était si naturel, avec Lula. – Elle n’aurait jamais oser faire les premiers pas. – lui avoua-t-il, lorsqu’elle s’arrêta de rire. – Sa timidité était touchante à voir, mais franchement handicapante, sur le coup. – Avec du recul, il savait que l’inexpérience de la jeune fille avait forcément eut à voir avec cette gêne constante qu’elle avait eu avec lui, à leur début. Heureusement, plus le temps passait, et plus tout ça s’atténuait. Le ton de la discussion bifurqua bientôt sur un sujet plus sérieux, et plus douloureux pour Nash, alors qu’il songeait à ce dernier échec de sa vie privée qui l’avait brisé, plus qu’il n’osait se l’avouer lui-même. Daisy comprenait. Elle savait. Il aurait préféré qu’elle l’apprenne de sa bouche, plutôt que d’une rencontre fortuite en son absence, mais il était désormais trop tard pour ça. – Promis, plus de secrets à ce sujet. Je l’inviterai à manger avec nous, un soir, afin que vous puissiez faire plus amples connaissances. Et de la bonne façon, cette fois. – Et donc, en sa présence. Il pourrait canaliser la curiosité maladive de sa nièce, et calmer les inquiétudes de sa belle. Parce qu’il la connaissait, sa Daisy. – Je te rappelle que je suis toujours l’adulte responsable, dans les parages, par l’inverse, mademoiselle Kershaw. – Ça l’attendrissait, de savoir qu’elle voulait le protéger, à sa manière. Mais il était assez grand pour se protéger lui-même. – Allez, viens ici, toi. – qu’il fit en ouvrant les bras à sa parente afin de la serrer tout contre lui, comme le grand-frère ou le père qu’il représentait pour elle. Ce n’est pas parce qu’il avait une nouvelle femme dans sa vie, qu’il allait en oublier celle sur qui il avait promis de veiller jusqu’à la fin de ses jours.