- lyanna belshaw -
part sun and moon

- âge et lieu de naissance: Trente et un souvenirs. Un amour éternel, saignant sur les draps d'une petite auberge de Cardiff. La froideur des celtes et les vallées verdoyantes du Pays De Galles imprègnent le regard de la petite fille née de la passion interdite entre l'homme aristocrate et la Cosette qui tressait des paniers d’osier au bord de la mer. - origines et nationalité: Belshaw ; un nom qui se murmure. Un nom qui se raconte dans les livres d'histoires. Originaire des tréfonds de l’océan atlantique, les ancêtres de Lyanna s’allient aux red coats pendant la conquête normande en Angleterre. Son motto Loyal au mort : un message qu’elle garde précieusement au milieu des étendards d’Ur et des décorations d’ivoire. Une des familles les plus respectées du comté. Un manoir imposant entre les montagnes rocailleuses. Un prestige souillé par le baiser d'une fripon. Venue d'ailleurs. Une grecque. Une moins que rien. - statut familial: Lyanna a grandi dans une maison modeste. Un père nostalgique du passé. Un mère défunte, à l’âge de seize ans. La grandeur des villes et la beauté des arcs a forgé sa personnalité - cette envie de voler sur les hautes sphères de la société. Et elle réussi. Elle fait partie de ces femmes influentes de la mode. Une femme qui tourne le dos aux blessures. Aux remords. Elle est en froid avec son père, depuis qu’il a décidé de reconquérir Cardiff. Après la mort de Halcyon - il ne trouve plus la force d’honorer son sacrifice. Le confort des manoirs lui manque. La culture aristocrate et diligente. Il emmène sa cadette (Birdie), séparant ses enfants. Imposant, à Lyanna le choix de s’émanciper à l’âge de dix huit ans. Elle le déteste de souiller ses souvenirs. De retourner chez la famille qui a moqué - rejeté sa mère. Parce que l'argent n'achète pas le passé. Lyanna le puni encore. Il ne connait pas son petit fils. Il ne l'a pas mené à l'autel. Elle existe sans lui - elle s'accroche à Birdie seulement. - statut civil: Un homme épousé – un cœur tordu dans un jardin d’épines. Elle pense l’aimer trop fort. Mais ce n’est que l’idée du mariage. Un rêve abruti qu’elle entretient depuis des années. Il la trompe depuis un an. Trevor a une maitresse. Lyanna a une vanité. - occupation: Styliste de mode pour Dior Joaillerie. Fondatrice de l’association Halcyon qui sensibilise sur le don de plaquettes et de moelle dans la lutte contre la leucémie. - sept cinq choses favorites: (1) Son association. Enfant issue du secret, Lyanna n’a jamais connu ses véritables origines. Son père est un ancien aristocrate, reconverti en ouvrier après avoir été déchu de son rang. Tout ça pour l’amour. Il a fui les paysages de Cardiff pour épouser Halcyon. Il a tout sacrifié. Puis elle a succombé. Elle a fini par s'éteindre après cinq mois à osciller entre malaise et guérison. La leucémie a tout emporter. (2) Sa liberté. Tempérament sauvage. Tendance névrotique. Lyanna s’est émancipée en testant ses limites. Elle a essayé la drogue, la dépravation et la rébellion avant de se cantonner dans une image de femme stable et éloquente. C'est une travailleuse acharnée. Son matériau préféré est l’osier blanc. Elle garde toujours des pousses de Saule sur sa commode. Pour se souvenir. Pour avoir une source d’inspiration. (3) Healthy food. Elle est végétarienne pour des raisons diététiques d’abord. Mais surtout, pour cacher ses troubles alimentaires. Elle a souffert de boulimie auparavant. Son estomac est douloureux quand elle mange. Être ou ne pas être, être ou paraître. Lyanna est obsédée par les apparences. Par les masques de la société. Elle ressent ce vide dans le ventre. Cette impression ne pas être à la hauteur. (4) Lewis, son fils de deux ans. Lyanna est très avenante et impliquée dans son éducation. Parfois, elle dort dans sa chambre. Parce que Trevor n'est jamais là. Il a des réunions et une maitresse. Une vie bien à lui. Une vie qui transperce son coeur. (5) Les mondanités. Lyanna est incapable de se mesurer elle-même. Elle est l’antithèse de la solitude. De carrure mince et athlétique, elle s’est toujours versée dans la pratique de l’art, de la danse et du plaisir. Elle joue de la harpe-triangle. Elle adore ces moments de plénitude, ces instants dans l’antre de la création. La musique classique et les robes de haute couture. Les mannequins et les joyaux défilant sur le podium. Les services de table chic, les massifs de roses centrés dans la grande pièce. (6) Les pierres de gemme. Elle les collectionne comme des pièces de joaillerie. Elle en connaît toutes les couleurs et les angles translucides : cristal de roche, pierre de soleil, malachite, opale noir, quartz fumé. Lyanna apprécie toutes les teintes et les significations de ces morceaux de terre brisés, dépréciés par l’œil ordinaire. Elles sont semi-précieuses. Elle est semi-complète.  (7)  La danse contemporaine. Lyanna a gagné plusieurs compétitions à l’échelle nationale avant de se plonger dans la mode. A trop s’entraîner. A trop stresser. Elle a fini par étouffer dans la passion. L'obsession des apparences et le vice de l'esprit, l'ont poussé à l'erreur. La faute à Ana- son alter ego, la voix qui lui murmure qu'il faut se priver de nourriture pour briller. Ses pertes de poids et son refus de s'alimenter sont toujours passé inaperçu. Trevor ne remarque jamais. Il ne se soucis pas de sa femme. Tant qu'elle garde le sourire. Tant qu'elle fait semblant. Son accouchement s'est compliqué par une hémorragie - Lyanna est restée dans le coma avant de se réveiller pâle et affaiblie. Elle ne veut pas d’autre enfant.  Lewis suffit à combler son univers. Elle a peur de moins l’aimer, de le partager, de s’éloigner. Malgré sa dévotion professionnelle, elle ne déroge jamais quand il s’agit de son fils. Aucune réunion, aucun rendez-vous, aucun engagement, aussi important soit-il, ne l’empêcherait d’aller le chercher à la garderie. Même si parfois, elle déteste ce rôle. Elle déteste être une mère. - saison préférée: Le printemps. Parce qu'il y a les fleurs. Et s'il y a les fleurs, les papillons s'envolent. - traits de caractères:  Classy sassy, elle se présente avec une politesse exquise, courroucée par une pointe d’ironie. Elle est parfois hautaine et orgueilleuse. Méprisante si on attaque sa famille ou ses amis. Adorable et sociale au milieu des inconnus, ses comportements restent modérés. C’est une vengeresse mesquine. Une féline séductrice. Lyanna est une femme soucieuse de son apparence.  Une silhouette ornée d’accessoires affriolants et harmonieux, des talons aigus et une démarche princière, elle se faufile dans les ruelles de Brighton comme une muse enchantée. Son parfum est presque florale lorsqu’elle se penche sur les vitrines des magasins. Elle exhale ce sentiment de légèreté, de grâce à l’infini. Malgré son penchant opiniâtre et acerbe, elle est dotée d’un charme incomparable.  - groupe: Marigold. - avatar: Kunis.

Le tambour dissipait les pensées.
Un, deux, trois.
Il faisait froid cet hiver.
La salle était suspendue entre les fluctuations des phares.
Je m’avançais gracieusement, la silhouette portée par la ballade.
La danse était lente.
Mais le temps se précipitait.
Quel était ce rythme, si différent du mien ?
Je sautais trop haut.
Je sautais encore.
Mes doigts effleuraient les contours des rideaux.
Puis je virevoltais.
Je guidais le musicien dans ses partitions, car mon âme pleurait sur les cordes de l’archet. Mes souvenirs étaient des larmes d’éther ; fugaces et invisibles.
Regarde, là.
Elle ne fait pas semblant.
Mes jambes se courbaient comme les tiges d’une rose.
Je vacillais.
Je trébuchais.
J’explosais de l’intérieur – la petite danseuse étiolée.
Mon souffle se tordait dans ma bouche.
J’étais devenue folle sur la scène.
Je bougeais au milieu des gisants.
J’existais dans la pénombre.
Et j’étais la seule.
J’étais l'unique.
Messieurs Dames, Lyanna Belshaw.
Une performance magnifique.
La favorite du concours, pourrait-elle remporter le titre pour la deuxième année consécutive ?
Sans aucun doute.
Parce qu’ils étaient aveugles. Et j’étais lumière.
Mes bras se déployaient comme des ailes de papillon.
Je traversais l’esplanade en traçant des cercles sur le sol.
Mes chaussons s’étaient déchirés.
Je pouvais sentir le bois sous mes orteils.
Un, deux, ...
J’avais perdu le compte.
J’en oubliais les éraflures.  
C’était étrange de courir sans le fantôme de Halcyon.
Sans la tristesse de papa,
Et le sourire de birdie.
Je me figeai tout à coup.
C’était fini.
Ma révérence se noyait dans les applaudissements.
J’étais incapable de répéter la même routine.
Parce que la danse était un enchantement.
Une simple impulsion.

✻✻✻

Le papillon est une fleur qui vole.✻ Je courrais dans les rues enchantées de Londres. Mon corps se tortillait dans un rire sauvage. Trevor me libérait de la peur. Il était fou – et j’étais complètement amoureuse. Peut-être pas tout de suite. Ni même lors de notre second rendez-vous . Mais nous étions ensemble. Nous formions une équipe. Je le sentais dans mon dos, les bras crispés sur mes hanches.  « Ça devait pas se passer comme ça. Tu m’invites à dîner et on se retrouve à faire la tournée des bars. » Je l’embrassais suavement – les yeux aqueux, la bouche embaumée par les vapeurs de l’alcool. Je suivais les rythmes des lampadaires qui se penchaient sur la chaussée. L’espace tourbillonnait autour de mon cœur. Je retirais mes chaussures afin de danser sur le trottoir. « Je veux être ta muse. Ecris moi. Vends moi à un millier de lecteurs. » Déclarai-je en me tortillant sur la rampe. Il était romancier pour une grande maison d'édition. Il lui suffisait d'un poème pour me rendre éternelle. « Regarde, je suis un papillon ! Je suis un papillon ! » Je m’agitais en sautant sur le passage piéton. Je m’éloignais, les ailes déployées vers les néons. J’étais avide de lumière artificielle – pour me laisser cramer, brûler, suffoquer, électrisée sur la lampe jaune. C’était le moment de me suivre. De sortir une réplique romantique. Si tu es un papillon. Je suis un papillon. Mais il demeura immobile, le regard noyée dans les ténèbres. Il crispa les poings sur les poches de sa veste – probablement en manque de tabac. Je continuais mon ascension. Je furetais dans le silence.
Puis les phares de la voiture s’allumèrent.
Je m’immobilisais.
Trevor ne bougeait toujours pas.
Le frein résonnait comme une chanson populaire.
Le conducteur ouvrit la portière en aboyant.
Il nous insultait – il brisait la quiétude de notre hésitation.
Il finit par démarrer en trombe.
Je restais dans la torpeur.
Je m’accrochais aux vestiges de mon ivresse.
J'attendais mon poème – Et Trevor cherchait encore son paquet de cigarettes.
Je ne l’avais pas vu.
Je ne l’avais pas entendu lorsqu’il s’était approché.
« Pourquoi je voudrais te partager. Tu es à moi. »
Je tremblais.
Il s’agenouilla.
Les cigarettes se transformaient en écrin.
Le paysage était une toile édulcorée.
« OUI ! » Criai-je avant qu’il ne fasse sa demande. « OH MON DIEU OUI ! »
Il me prit la main.
Il fit glisser la bague ; un papillon de diamant.
« Maintenant tu es un papillon qui brille. »
Je m’esclaffai en me penchant dans sa direction.
Je m’assis sur ses genoux.
« Avoues tu m’as fait boire pour m’affaiblir. » Couinai-je en le bousculant.
« Exactement. Et maintenant, je vais abuser. »
Il glissa les mains sous mon débardeur afin de dégrafer mon soutien-gorge.
« Trevor ! Il fait froid dehors. »
« Je te tiendrais chaud. »
Je le regardais, l’expression émerveillée par les mots – Il me tiendrait chaud pour toujours.
Cela semblait si réel.

✻✻✻
Réveil aléatoire.✻ La douleur était lancinante. Je me tortillais dans les draps – l’eau était claire sur mes cuisses. Il n’y avait pas de sang. Aucun signe d’infection. Seulement des retours spasmodiques, un tourbillon d’émotion qui me donnait envie de crier. Je fixais l’horloge en crispant les doigts sur l’oreiller. Il était tard pour pousser. Lewis était déjà né. Il avait deux ans depuis l’hiver dernier. Son sourire illuminait la pièce. Ses gémissements malicieux berçaient le silence. Un rêve, un cauchemar. J’avais trop mangé. Pas assez régurgité. Je relevai la tête afin de m’éloigner du lit. Mes jambes tremblaient sur le sol. Le berceau se rapprochait. Ou peut-être était-ce mon corps qui se versait dans la folie.  Je secouais les épaules. Je ne comprenais pas. Je ne savais pas. Il n’y avait pas d’explication. J’étais heureuse. Trevor m’avait épousé. Il m’aimait. Mais j’avais le cœur cassé. Un soupir s’échappa de mes lèvres. Mon esprit se perdait dans les pensées. L'anorexie me guettait. Elle murmurait tous ces mots. Assez. Mon reflet se matérialisait sur l’anjou et le feu. Je me penchais vers la cheminée. Je respirais ses vapeurs et l’envie opressante de vivre. Mes doigts tremblaient sur le rebord. Je ne voulais pas maigrir, mon corps le faisait à ma place. Chaque jour, il rejetait la nourriture. Chaque jour, il se perdait dans les soupirs d’Ana. Je m’étais consacré à la faim. Je m’étais accroché à la privation. Parce qu’on attendait toujours ma chute. On guettait les ondulations claudiquantes de ma silhouette. Moche. Disgracieuse. Amorphe. Je secouais les épaules en rejetant mes cheveux dans mon dos. Le miroir se moquait de mon expression. Le miroir parlait et je m’agenouillais pour l’écouter. La crise pouvait durer des heures. Je ne ressentais pas la froideur du carrelage. Je ne comprenais pas que le doigt qui s’enfonçait dans ma gorge me retirait un fragment de coeur. Mes jambes se repliaient dans la douleur. Je cachais la maigreur pour afficher les os. L’éclat cristallin d’un squelette rongé par la peur. Je m’éloignais de la réalité. J’oubliais les mois de rémission et l’envie de manger à nouveau. Trevor ne revenait pas. Mes yeux s’embuaient dans le silence. Les larmes avaient séchés au creux de mes paupières. Je n’avais pas le temps de faiblir, le temps de penser aux chagrins d’amour. Il fallait que je contrôle mon ventre. J’étais la petite fille en colère. L’adolescente enragée. Et la maladie était ma punition ostensible. Je me redressais dans un mouvement fébrile. Mon manteau était accroché à l’entrée. Je m’avançais en vacillant, mes poignets s’entrechoquaient au rythme d’une marche qui me semblait mortuaire. Je mourrais. Je me tuais depuis des années. Je haussais les épaules en dévalant les escaliers. Le vent perforait mes rétines sublimées par les néons des lampadaires. Brighton tournait en rond, elle m’enlaçait dans ses brumes étouffantes. Je m’agitais. Je devenais folle. Mes mains se posaient sur mes hanches. Je sentais les crissements de l’articulation sous mes paumes. Ma robe flottait tout autour. Elle tombait comme un voile sur la souffrance mentale. Birdie me détestait. Mon fils me détestait. Ana me détestait. Mais ce n’était pas grave, parce que je me détestais d’autant plus. Je détestais ma rechute et l’obsession de perfection qui m’avait poussé à ruiner mon corps. Je m’élançais dans les quartiers jusqu'à en perdre la raison. Je ne savais pas m'expliquer. Ma vie défilait derrière les vitres des magasins. Elle s'épandait sur les nuages en s'effaçant peu à peu. En oubliait que j'étais là - la coquille sans âme. L'enveloppe graisseuse et répugnante.

✻✻✻
Juste pour être avec toi. ✻ Ma silhouette se dessinait - elle s’émancipait sous la houle mensongère d’un océan qui n’était que tamise. Je léchais la coupe, absorbant les lampées gouteuses du champagne. L’ivresse était devenue si facile. Maintenant, que je le pouvais. Maintenant, que je ne mangeais plus. Je relevais la tête, laissant mes boucles onduler sur mes épaules tremblantes. Ma robe flottait autour d’une hanche droite et rectiligne. La beauté du tissu s’affichait sans l’artifice du corps. Comme si je n’étais qu’un mannequin de céramique. Comme si mon expression était figée sur le plastique. Je plissais les yeux sur les chemins de la ville. Les élans de vie revenaient parfois, courroucées par l’envie de tromper mon entourage. Si je bougeais, je n’étais pas malade. Mes mains se pressaient sur l’étreinte du verre. Je secouais mes doigts en riant. Mon alliance était devenue trop grande. Elle tournoyait autour de mes articulations. Mais je refusais de la laisser tomber. Je marchais en vacillant, le coeur enchanté par l’allégresse. Mon esprit glissait sur les escaliers. Je posais ma coupe en quittant la réception. Je courrais dans la rue. Je prenais mon envol, une volute qui s’amenuisait avec le temps, avec l’anorexie. J’étais heureuse de cette légèreté. J’étais heureuse de me balader. Les pavés me menaient jusqu’aux portes du commissariat. Je restais immobile sur le banc, le regard terne - hésitant. Je voulais porter plainte. Contre les gens. Contre moi-même. Je pinçais les lèvres en me penchant sur le rebord. Le bruit métallique résonnait dans ma tête. Personne n’approchait. Je n’étais qu’une ombre dans la foule. Trop petite. Fugace. Mes paupières se fermaient lascivement. Je furetais autour des bureaux. Je comptais les uniformes et les officiers. Il y en avait assez pour sauver le monde. Et aucun, ne pouvait me délivrer de mes bourreaux. Je crispais les doigts sur mon sac. « Vous êtes perdue, madame? » Je me tournais. Sa posture illuminait mes yeux. Le silence occupait le couloir en entier. Il s’introduisait dans la pénombre, fourrageant dans les rainures et les poussières accumulées sur les murs. L’obscurité m’avait rendu presque aveugle. Je remarquais l’espace, les détails du commissariat et des gens. Certaines rencontres étaient semblables à des souterrains. Elles plongeaient dans une sensation de torpeur étrange. Je n’arrivais pas à comprendre. Je ne savais pas m’approcher. Son regard me déroutait. Mais je ne bougeais pas. Je n’esquissais pas le moindre mouvement. Nous étions identiques face à la réception, oppressés par l’interdit - un mariage raté, une soirée monotone. «Joli pistolet. » Murmurai-je en désignant sa ceinture. Je lui adressais un sourire séducteur. Et étrangement, il se pencha pour me le rendre. Je me sentais grisée par son odeur. Mes joues se crispaient en susurrant mon nom au creux de son oreille. «Lyanna Belshaw. » Il sourit au coin.  Seule. Chétive. Fragile. Je voulais qu’il me protège. Mais il était trop tard maintenant. Mon visage était fantomatique. Il se transformait en ectoplasme -  ébahi par les ondoiements des lustres et les chants de l’orchestre des ces galas mondains. Je respirais à l’envers, l’air s’extirpait de mon corps pour envahir la pièce. Mon coeur était cassé, il se raccrochait aux détails inutiles : ce que j’avais mangé, ce que je voulais manger, ce qu’il ne fallait pas manger. Je n’avais pas ma place ici. Je n’avais pas ma place dans ma famille. C’était la raison de l’absence de Trevor. Je plissais le front en avançant dans le hall. Mes os brillaient sous les franges du tissu. Après la mort de Halcyon, je n’avais pas eu le choix. Elle était ma seule confidente. La seule à remarquer que je restais au sol, prostrée au milieu des tapis. Elle avait tellement peur de me retrouver morte. Mais c’était elle, qui était partie. Ma gorge se serrait, dessinant des noeuds dans ma chair. Ana criait dans ma tête. Elle me contraignait au vice. «Lyanna Belshaw, vous êtes en état d’arrestation. » Ses mains passaient derrière mon dos. Il serrait légèrement les menottes. J’arquais un sourcil, ennuyé par son attitude. «Je suis venue toute seule. Vous avez pas le droit. » Je le suivais dans les corridors menant jusqu’à son bureau. Il m’invita à m’assoir sur le canapé. Je relevais le menton, gardant un posture élégante. «Vous allez rester ici. Jusqu’à ce que vous soyez plus fraîche. » Je grimaçais. C’était de l’abus de pouvoir. Je croisais les jambes en le fixant avec détermination. «Et les menottes, c’était obligatoire ? » Il sourit avec désinvolture. Mon coeur se serrait, il ressentait quelque chose, au-delà de la privation et des illusions de passion. La lune nous embrasait. Je ne voulais pas partir. Parce qu’ici, j’avais l'impression d’être en sécurité. Je pinçai les lèvres. «Je trouve que c’est sexy sur vous, Lyanna. » Mon prénom vibrait sur ses lèvres. Il me berçait dans la folie. Je redevenais insouciante après deux années à prétendre être une bonne mère. Le regard de mon fils me jugeait. Il me rendait misérable. Je voulais crier pour qu’il me pardonne. Ses prunelles descendaient sur mes bras, elles rencontraient les reliefs osseux de mes étreintes. Il comprenait dans son innocence juvénile que maman se rendait malade. Maman était trop grosse et pas assez belle. Je déglutis en balayant l’air entre mes doigts. Mon rire fusait, comme une lame de rasoir dans la gorge. La contrainte du bonheur m’étouffait. « On est obligés de se vouvoyer? Je suis en état d’ébriété. Je peux me permettre certaines familiarités. » Susurrais-je en me tortillant entre les coussins. La soirée s’enlisait dans nos pensées. D’abord, la braise était montée. Elle avait enflammé les planches. « Tu t’appelles comment ? Inspecteur Gadget ? » Je le regardais comme pour la première fois. Comme si je n’avais que vingt ans. Son sourire s’émancipait sur l’horizon. Et dans ses yeux, je retrouvais les reliefs brumeux de Cardiff et sa beauté juvénile. On s’était souris. Puis on s’était promis de se revoir.  Comme deux gouttes de sang au bout du couteau, on s'était tout promis.

- pseudo/prénom: like animals, nono abuse. - âge et pays: same as before   - type de personnage: inventé - votre avis sur le forum: je suis en amour     - où avez-vous connu le forum: calvin m'a poussé    - autre: i will force you to love me  

Deva Mansfield a écrit:

No need to force, on t'aime déjà.
(Non mais, ta plume. Ce personnage. )

Je te dis plus bienvenue, t'es chez toi maintenant.

Teddy Walsh a écrit:

non mais quelle fiche. et puis mila est magnifique.
rebienvenue du coup !

Janey Ryder a écrit:

re-bienvenue avec ce superbe personnage  

Sienna Fairchild a écrit:

Le personnage est prometteur et puis Mila
Rebienvenue

Lisa Ferguson a écrit:

lyanna ma babe trop d'amour pour ce perso puis mila  
on va enfin pouvoir un lien où tu veux pas m'étrangler, c'est beau

Hal Manning a écrit:

LYANNAAAAAA
Elle est encore plus canon en Mila
Hâte de rp et d'avoir des feels en pagaille

Elias Pearson a écrit:

mila, comment je suis trop amoureuse de cette femme.
(re) bienvenue chez toi.

Alfie Hodges a écrit:

ces choix de fou
j'ai trop hâte de voir ce nouveau ship en action, nous faites pas trop mourir plz  
(re)bienvenue à la maison  

Joan Fairchild a écrit:

ta plume encore une fois et puis ce nouveau personnage
tu vas me tuer avec tes histoires parfaites et je pense avoir une idée de lien avec la garce frigide qu'est Alaina

Nash Kershaw a écrit:

non mais ce choix d'avatar + ce personnage.
rebienvenue par ici.