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 end of the day, tommy.
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MessageSujet: end of the day, tommy.   end of the day, tommy. EmptyDim 18 Fév 2018 - 19:31

@tommy bronson
Tommy's Place

Pourquoi est-ce que tout se barre en couilles à un moment donné ? C'est une question récurrente dans la vie d'Hasan ces derniers temps. Ça s'étiole sur bien des plans et, pour la deuxième fois depuis cet été, le voilà qui se fait larguer sans explications. Si la situation s'est améliorée avec Millicent, donnant malgré tout lieu à une relation un peu bâtarde, pas vraiment ensemble, mais pas vraiment séparés non plus, l'éloignement sans aucune explication le laisse avec une désagréable impression de déjà-vu, bien qu'à une échelle différente. Est-ce que ça va devenir une habitude, ou est-ce que le « deux sans trois » qu'on lui rabâche sans cesse dès que l'occasion se présente va bien vouloir éviter de lui passer au-dessus du crâne cette fois ? Son joint glissé entre ses lèvres, Hasan tire dessus et dresse le constat, glissant son doigt sur les conversations jusqu'à l'arrêter sur une en particulière. Dernier message, jeudi dernier. On est mercredi. Laissé sans réponse depuis, étonnamment. Hasan soupire un peu en laissant tomber son téléphone à côté de lui, essayant de comprendre ce qui a pu foirer et où. Ça n'est pas non plus comme si Tommy et lui étaient les personnes les plus proches qui soient, ou comme s'ils se devaient quelque chose. Mais le courant passait bien et... c'est vrai qu'il y avait quelque chose d'apaisant dans la relation qu'ils partageaient jusque-là, tous les deux. La différence de leurs univers, de là d'où ils viennent, de leurs caractères, aussi, et les similitudes qu'ils pouvaient trouver dans l'autre, la réunion de tout ça était plaisante, agréable, et profitable pour l'un comme pour l'autre. C'était du moins l'impression qu'Hasan avait, mais peut-être se foirait-il totalement ? Une chose est sûre, c'est qu'il n'est pas du genre à s'attacher facilement à d'autres personnes. Que lorsque le courant ne passe pas, il ne cherche pas à forcer, et préfère se retirer du jeu pour ne pas s'embarrasser de conneries de tentatives d'amélioration d'une relation avec quelqu'un. Et que même lorsqu'il passe, ça prend parfois des semaines, des mois à ce que l'amitié qu'il noue prenne en force, et commence à compter réellement à ses yeux. Alors deux idées se posent à lui : 1) soit Tommy a fait exception à la règle grâce à la dimension agréable de leurs retrouvailles, 2) soit c'est la façon dont les choses se sont faites qui le tracassent encore aujourd'hui. Il tire sur son joint, souffle sa fumée dans un soupir en laissant tomber sa nuque contre le dossier de son canapé. Hm. Prenant la décision de ne pas choisir entre ces deux partis, il se masse distraitement les tempes. À ces deux idées, deux solutions : 1) laisser couler, 2) aller demander des explications. C'est quand sa mâchoire se serre un peu qu'il comprend que le choix est déjà fait. Soupirant à nouveau, il se lève de son canapé, enfile ses baskets, et prend la direction de chez Tommy, refermant derrière lui la porte de son appartement. Le chemin n'est pas extrêmement long, parce que Brighton a cet avantage à ne pas être extrêmement grande. En quelques minutes – sans pour autant les compter –, il est arrivé à destination et sent déjà son poing s'abattre contre la porte de la villa, redressant son menton et clignant un peu des paupières par-dessus ses yeux rougis par la weed. Il soupire, tapote du pied en attendant de voir apparaître le visage de Bronson dans l'ouverture de la porte, et arque un sourcil lorsqu'enfin, ça arrive. Fronçant légèrement le bout du nez, il s'autorise à rouler des yeux. « Moi qui croyais que tu étais mort, c'est une bonne surprise de constater que non. Officiellement, bon retour parmi les vivants. » Il passe sa langue sur ses lèvres, se balance un peu sur ses pieds avant de redresser son dos. Son regard s'attarde sur le visage de Tommy alors qu'il hausse un peu des épaules. « Je peux concevoir l'envie de couper les ponts, mais je trouve ça franchement lâche de le faire de cette façon. Alors, est-ce que je peux au moins avoir une explication ? » Sourcil arqué, il recommence à le toiser, enfonçant ses mains dans les poches de son sweat.
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MessageSujet: Re: end of the day, tommy.   end of the day, tommy. EmptyMer 21 Fév 2018 - 22:56

Jour de congé. Peter est à l'hosto ou ailleurs, je n'en sais rien et je m'en fous. Il n'y a que moi et mes jambes qui fourmillent, mes mains qui s'agitent, le trop plein d'énergie qui bouillonne dans mon esprit depuis ce matin et que je sens mordre mes lèvres. Dans ces moments-là, je vais courir. Ou marcher. Peu importe, en fait, tant que je peux canaliser les pensées parasites en passant le pilote automatique et en ne gardant que l'aspect purement mécanique du corps humain. Là, je suis coincé. Face à moi, la fiche d'impôts d'un anesthésiste un peu trop porté sur le fric. Comme tous les anesthésistes. D'habitude, la logique et l'irréfutable exactitude des chiffres suffit à me divertir mais c'est l'un de ces jours où tout n'est absolument rien et que le rien est devenu tout. Les calculs et les noms me déconcentrent, les trous évidents dans la compta du bonhomme me déconcentrent, une mouche, le tic tac de l'horloge de la cuisine, une fissure dans le mur, mes doigts qui pianotent, des bruits contre la portée d'entrée me déconcentrent. Machinalement, je me glisse dans le hall comme si j'étais chez moi et, en ouvrant le battant, je capte la présence d'une âme connue. - Sal... Ta gueule, Tommy, qu'il semble dire. Alors je la ferme, je fronce les sourcil et, immobile, j'encaisse les uns après les autres des mots dont je ne parviens pas à savoir s'il les a ressassés avant de débarquer ou non. Globalement, je le cerne, Hasan. Je dis globalement parce qu'on se connait depuis peu et, surtout, qu'on ne se connait finalement pas tant que ça. Il me parle de ses sœurs, de sa famille, de ses textes, de son boulot, il me parle de sa vie, des gens, il me parle de la vie et de ses gens. Et il y a quelque chose, dans tout ce qu'il raconte, qui est si intrinsèquement éloigné à tout ce que je vis que c'est presque comme me plonger dans une fiction grandeur nature. Le Petit Prince tatoué, avec son renard et sa rose, qui chérit sa planète et qui mord lorsqu'on les menace. Moi, je fais pas partie du conte du Petit Prince. A vrai dire, le seul rôle que je pourrais tenir, dans un conte, ça serait celui du méchant. Du fourbe, du sournois, de l'égoïste, du cafard qui s’immisce dans l'histoire, enjôle, tente de grappiller ce qu'il peut dans une quête désespérée de sens, puis qui se tire sans un regard en arrière. Et il le sait pas, le Petit Prince, mais à peu de chose près, c'est le rôle que j'ai décidé d'endosser dans la drôle de camaraderie qu'on s'est découverte. Il n'y peut rien, c'est pas de sa faute. J'aime à croire que ce n'est pas vraiment de la mienne non plus, que c'est l'instinct, le besoin viscéral de réponses qui a pris le dessus et qui a fracturé la bienveillance naturelle dont je fais en général preuve. J'imagine que c'est avec ce genre d'excuse à la con que se rassurent les meurtriers et autres gentilshommes mais mon crime est aussi au meurtre ce qu'est le blanc au noir. Pourtant, face à moi, il y a le regard mécontent d'un ami imaginaire dans l'univers duquel j'ai débarqué les mains dans les poches parce qu'il me promettait monts et merveilles. Comme un enfant, comme une âme paumée inexorablement attirée par la lumière, comme l'imbécile déglingué que je suis qui, des années plus tard, s'imagine encore qu'il va découvrir quoi que ce soit : l'origine du monde et la source même de la vie, tout ce dont il manque parce que le destin ou un hasard à la con en a décidé ainsi. Il peut pas savoir, Hasan, je lui ai rien dit de tout ça, parce que j'espérais comprendre quelque chose, j'espérais apprendre ce qu'il me manque, naturellement, simplement, comme glisser hors de lui une pensée timide mais heureuse qu'il aurait oubliée sans y prêter attention. Et moi, quand j'ai compris que je creusais en vain, j'ai peut-être reculé, j'ai peut-être fait marche arrière. J'ai peut-être trébuché et pris du temps et de l'espace pour panser mes blessures, recoudre mes cicatrices rouvertes, immaculer mon corps souillé de boue. Sans penser à lui. J'ai fauté, peut-être. Sans m'en apercevoir. Mais je tique malgré tout en l'écoutant. Parce qu'il m'a percé à jour avant même que je ne le fasse moi-même ou parce qu'il m'agace dans son sérieux. - C'est moi qui te dois une explication alors que c'est toi qui pars du principe qu'on n'est plus amis parce qu'on ne se parle pas pendant quelques jours ? Il t'en faut peu. je rétorque, les dents serrées. D'aussi loin que je me souvienne (et dans mon cas, c'est significatif), je ne me suis jamais considéré comme quelqu'un d'inutilement puéril ou bagarreur. M'engueuler pour m'engueuler me fatigue plus que ne me stimule. Je suis pas ce genre de gars qui a besoin d'un peu de bordel dans sa vie pour se défouler, ou parce que c'est la seule façon pour lui de ne pas se faire chier. Mais le pauvre con que je suis aussi, des dois, n'est qu'un pauvre con. Le genre à être sur la défensive et à frôler le trop plein de colère. Je le jauge une seconde. Son rictus, ses cheveux en pétard, son regard méfiant, ses yeux explosés. Il est défoncé. Je le sais. Trop bien. Je ne relève pas parce que ce n'est pas mon rôle et que de toute façon, il fait ce qu'il veut. Imperceptiblement, j'expire. Qu'est-ce qui te fait croire que je suis vivant,  Hasan ? - J'avais des trucs dans la tête et besoin de temps pour y réfléchir, ravi d'apprendre que ça fait de moi un lâche et que ça ne t'arrive jamais. j'ajoute, sarcastique malgré moi. Ce n'est pas moi qui fume mes problèmes et ma réalité pour oublier qu'ils existent, jusqu'à ne même plus être capable de discerner le vrai du faux, pas vrai ?
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MessageSujet: Re: end of the day, tommy.   end of the day, tommy. EmptyMar 27 Fév 2018 - 1:04

Probablement que s'il n'avait pas été défoncé, les pieds et l'esprit d'Hasan ne l'auraient pas conduit ici après le coup d'énervement qu'il s'est pris ; et qui ne serait très certainement pas arrivé lui non plus. Il ne se serait pas retrouvé à attendre devant la porte sur laquelle son poing vient de s'abattre que le visage de l'habitant apparaisse dans l'ouverture pour qu'il puisse ouvrir sa bouche et laisser sortir ce qu'il a sur le bout des lèvres. Non, s'il avait été clean, il se serait plutôt contenté de rester à zoner dans son appartement, joindre Millicent, appeler sa mère après un énième message lui réclamant des nouvelles qui ne tombent le plus souvent qu'au compte de gouttes. Si parfois ça l'aide à poser les mots sur le papier, à se vider la tête suffisamment longtemps pour réussir à finir son taf (presque) avant la deadline qu'on lui impose, ça arrive aussi que ça crée chez lui ce coup de colère et que ça le pousse à aller claquer son poing sur une porte pour obtenir réparation de ce qu'il aura jugé douloureux pour lui, exacerbé par les idées un peu trop enfumées qui occupent sa tête. Tommy et lui ne se connaissent pas très bien, pas vraiment. Pas depuis longtemps non plus à vrai dire. Mais leurs réunions, leurs rendez-vous ont ce quelque chose d'agréable, cet aspect de « pause » dans un quotidien auquel l'autre n'appartient en aucun cas, dans un univers qu'il ne connaît pas vraiment, et sur lequel on peut réussir à parler sans se mettre trop de filtres justement grâce à ça. Tommy et Hasan ne fréquentent pas vraiment les mêmes personnes, de ce qu'il sait pour l'instant, alors la pudeur dans laquelle il s'enferme avec certaines personnes à cause de facteurs comme celui-là ne trouve pas son intérêt ici et disparaît. Si Hasan ne rentre pas dans les détails les plus intimes, s'il garde pour lui par exemple l'effet qu'a pu provoquer sa rupture et ce dans quoi ça l'a embarqué, ne comptant alors que les grandes lignes pour mettre au point la situation, il se plaît à déverser un peu de sa vie auprès de Tommy, lui laissant le libre arbitre entre laisser couler ou en garder un peu, au même titre qu'Hasan s'autorise à faire de même, prêtant toujours une oreille attentive et se muant dans sa préférence quant au fait d'écouter plus que de dire. C'était quelque chose de naturel, jusqu'à ce que ça s'évapore en même temps que les réponses de Tommy et jusqu'à ce que les messages à sens unique se suivent avant de se stopper pendant un temps. Alors oui, tout ça réunit laisse échapper un peu plus d'amertume qu'il ne s'autorise à faire paraître d'ordinaire, et peut-être passe-t-il pour un con ou pour un désespéré, avec ses yeux rougis et ses cheveux mal coiffés qui trahissent en un coup d'œil son état. À l'entente de la réponse de Tommy, ses sourcils se froncent un peu et sa mâchoire se serre. « Je pars du principe que quand t'es ami avec quelqu'un, t'évite de le ghoster comme ça et t'expliques au moins le problème, si problème il y a. Parce que oui, plusieurs messages sans réponses, j'appelle ça ghoster. » Il soupire, vient se masser les tempes. C'est l'ego, sans doute, qui parle plus que la raison, et la weed qui est venue se loger dans ses poumons pour mieux embrumer sa tête ensuite. Hasan repose ses yeux sur lui, pince des lèvres. Le ton de Tommy a une drôle de résonance en lui, ça manque presque de lui arracher un nouveau soupir. Oui, bien sûr que ça lui est arrivé. C'est déjà arrivé à tout le monde, après tout. Mais... C'est toujours le même raisonnement confus qui tient place dans sa tête, et Hasan préfère ne pas y penser pour l'instant, soupirant à la place. « Tu pouvais tout aussi bien me prévenir de ça. Je suis pas complètement con, c'est quelque chose que je peux comprendre. » Ses dents qui viennent torturer un peu ses joues, Hasan le détaille et secoue la tête un instant. Comme si ça allait vraiment lui permettre de faire s'évaporer un peu de la fumée qui obstrue ses pensées au point qu'il en soit venu à se rendre ici, sur un coup de tête. Sans grande surprise, ça n'a pas franchement d'effet, et Hasan se contente de venir se gratter le sourcil avant de souffler : « Ce que je comprends pas par contre, c'est pourquoi tout se passe toujours comme ça. Sans explication, sans rien, et pourquoi faut forcément prendre les gens pour des cons. » Sauf que ça ne se dirige pas que contre Tommy, cette fois, et le regard qui devient fuyant de l'anglais risque de trahir ce point. C'est un tout, formé par ça, mais aussi par la rupture et la façon dont Millie l'a envoyé à valser après un an et demi, sans plus d'explication que « la distance » qui était dur à supporter. Sauf que non, Hasan n'est pas con, et il sait que ça ne peut pas être que ça, sans pour autant réussir à comprendre où il a merdé. Et c'est cette sensation de déjà-vu qui est aussi dure à accepter, justement, parce que merde, si ça commence déjà à se répéter, jusqu'où ça va aller ? Combien de fois il va encore se retrouver balancé comme un con ? Alors peut-être qu'il en fait tout un mont, mais cette fois Hasan a besoin de comprendre et d'obtenir les explications qu'il demande, pour boucler la boucle et ne pas se retrouver à vivre ça encore et encore, à défaut de pouvoir savoir ce qui a poussé Millie à s'éloigner de lui de façon si radicale, elle aussi.
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MessageSujet: Re: end of the day, tommy.   end of the day, tommy. EmptyMer 28 Fév 2018 - 2:03

La vérité c'est que ça me gonfle de m'engueuler avec quelqu'un pour des trucs pareils. J'ai plus huit ans, quinze ans, ni même vingt, j'ai plus à me justifier de ce que je fais ou non, j'ai pas à expliquer à une personne que j'apprécie que ouais, c'est aussi ça de grandir - des fois, on n'a pas le temps, pas l'envie, on a d'autres trucs en tête. On n'est plus à l'école, on ne se voit plus tous les jours, on ne se parle plus tous les jours, et c'est pas un drame. Hasan, il a pas l'air de fonctionner de la même manière. Je ne sais pas si c'est une question de limites à établir entre nous maintenant que l'on se rend compte qu'il y a un différend ou s'il a simplement un problème dans ses relations qui le rend aussi méfiant, aussi fébrile, mais une chose est sûre - ça coince. Et quelque part au fond de mon crâne, j'ai cette petite voix qui me dit que je me fous de la gueule du monde, qu'il a raison sur toute la ligne, Hasan, parce que ça fait quelques jours que j'abandonne, que j'arrive plus, que l'amertume, la déception et un brin de rancœur grignotent la place qu'ont la camaraderie que j'éprouve pour lui. J'arrive pas à admettre que, si c'est inconscient, ça reste volontaire. En partie. Alors je me rebiffe, je rétorque, j'ironise, je prends la peine de répondre à ses reproches, mais à moitié. Parce que ça me gonfle. Je sais pas pourquoi, mais ça me gonfle. J'aurais envie de lui gueuler d'arrêter d'être un môme, d'arrêter de croire que les gens ont que ça à foutre, être à sa disposition et qu'il faudrait qu'il capte un peu ce que son entourage peut ressentir avant de les accuser de quoi que ce soit, mais je reste de silencieux. Je reste silencieux, j'en sais rien, moi, ce qui l'amène à venir tambouriner à la porte de Peter pour réclamer une explication dont je ne juge même pas qu'elle soit nécessaire. Mon esprit patine tout en carburant à mille réflexions la seconde et en cette même seconde, je conclus que je ne peux pas lui balancer des morales à deux balles que je n'applique pas moi-même. Je m'exhorte à me calmer, sa voix bourdonnant dans mes oreilles, susurrant au creux de mon oreille que j'aurais dû ou pu lui expliquer, simplement. Qu'il suffisait que je le dise, et qu'il aurait compris. T'aurais compris quoi, Hasan ? Que j'ai besoin de temps pour passer outre la déception d'apprendre que tout ce qui a jamais construit notre relation était un mensonge, une parole sans substance d'un mec complètement défoncé ? Que ces quelques mots que tu crois sans conséquence en ont réellement au-delà de tout ce que tu peux imaginer ? Qu'en apprenant à te connaître toi, j'espérais, j'ai eu l'audace d'espérer, timidement mais désespérément, que j'apprendrais à me connaître moi-même ? Respire, respire. Il n'en peut rien. Il peut pas savoir, ta colère n'est pas justifiée, Tommy. Pas justifiée et en même temps brûlante dans chaque parcelle de mon corps, chaque cellule anonyme qui fait front contre l'étranger. Puis il prononce les mots de trop. Les mots, innocents encore, qui devraient m'alarmer d'un truc pas net chez lui, d'un truc brisé, d'une histoire enfouie que je devrais savoir, si j'étais vraiment son ami, mais qui, au lieu de ça, me figent instantanément. Je sens ma main sur la poignée qui tremble, la colère qui gronde dans ma gorge et qui noie mes prunelles. Il n'est pas sérieux. Putain t'aurais dû te taire, Hasan. Tu mérites pas d'être face à un pauvre type comme moi. - Tu parles de prendre les gens pour des cons, je grince des dents. Et je le regrette presque aussitôt. Putain, je suis con. C'était con. Ça n'avait pas besoin de sortir de cette façon-là, ni même du tout. J'aurais envie de lui dire de fuir, de m'oublier, d'oublier le gars qui s'est simplement servi de lui - parce que ouais, c'est juste ça. Je l'aime bien, Hasan, je l'aime vraiment bien, il y a quelque chose chez lui de reposant, de si étranger à tout ce que je connais et à tout ce que je suis que c'est comme mettre sur pause et décider d'aller visiter la vie de quelqu'un d'autre. C'est oublier les réalités de ma vie à moi pour être le touriste, qui n'a plus aucune contrainte. Ouais, je l'aime bien, malgré ses besoins d'attention intempestifs qui ne sont, en définitive, pas le vrai problème ni même dérangeants en aucun cas. Mais Hasan, surtout, c'était un espoir, c'était une promesse, c'était une vie écrasée comme un pigeon sur la route. Hasan, c'est un gosse que j'ai attrapé au vol en pensant en tirer quelque chose, n'importe quoi - la micro-dose d'un dépendant d'une toute autre espèce. C'est une sorte d'avantage collatéral qui n'a pas conscience qu'il s'est lui-même transformé, sous mes yeux sévères, en un dommage collatéral injustifié. Et ça, il le sait pas. Ça, il s'en doute pas une seconde et c'est quelque chose qu'il ne devrait jamais savoir, si j'étais vraiment un mec bien. J'avalerais la pilule, je prendrais sur moi, je passerais à autre chose et je profiterais simplement de mon pote. Sauf qu'apparemment, je suis pas un mec si bien que ça. - T'étais défoncé le jour où on s'est rencontré, Hasan ? je lâche finalement, presque abruptement, le regard planté dans ses yeux flous de fumée mensonge. La vérité, je la connais déjà, je l'ai comprise tout seul, en apprenant à le connaître, en l'observant, en saisissant au passage des particules d'être qui m'ont amené à la douloureuse vérité du faux espoir. Mais, derniers relents de la dépendance, une infime partie de mon cœur séché espère encore être surpris, retrouver une piste et réparer tout ce bordel. - Réponds-moi honnêtement. Tu bredouilles pas, t'éludes pas la question, tu ne détournes pas le sujet, tu ne me dis pas que je prends le problème à l'envers. Tu réponds, et tu pigeras.
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