Trouver un job. C’était tout ce qu’il lui restait à faire. Pendant longtemps Ryan avait imaginé vivre la vie de palace sans jamais se lever tôt, sans jamais devoir obéir aux injonctions d’un patron. Mais la réalité de la vie commençait à le rattraper. Il se savait incapable de travailler toute sa vie pour une même boîte, tel un bon petit mouton qui fait ce qu’on lui demande sans broncher. Pourtant, il allait bien devoir y passer, à un moment ou un autre. Il ne pouvait pas squatter chez ses potes pour toujours, et il n’avait pas spécialement envie non plus de finir sous un pont. Cette perspective l’effrayait presque autant que celle de son entrée dans la vie professionnelle. Alors dans ces phases de doutes et de désespoir, Ryan fit ce qu’il savait faire de mieux : Fuir. Et une des choses qui lui permettait de s’évader, ne serait-ce que quelques minutes ou quelques heures, c’était l’alcool. Il serait bien rester dans sa chambre, mais boire avec sa mère à proximité était une mauvaise idée. Et il voulait être seul. Il n’avait pas envie, ce soir, de voir ses potes. Il n’avait pas envie. Il voulait juste profiter d’un moment de solitude, d’accalmie. C’est comme ça qu’il se retrouva au Tempest Inn. Il alla s’installer au bar et commanda aussitôt une bière. Ce n’était pas vraiment le meilleur endroit pour être au calme et faire le point, mais ça lui allait très bien. Il se sentait plus chez lui dans ce bar que dans son propre appartement. Il attendait d’être servi, les yeux rivés sur son smartphone.

Tu n'as jamais été faite pour les sites de rencontre. Tu ne sais même pas pourquoi tu t'es inscrite dessus la première fois, surement que tu te faisais chier. Tu en as rencontré des mecs, les laissant tomber après le premier rendez-vous. Toujours quelque chose qui cloche. Quelque chose qui ne te plait pas, qui te fait dire Désolé mais vaut mieux qu'on en reste là. Ce mec, il te plaisait, en tout cas, avait l'air moins con que tout les autres, en tête de liste. Vous avez parlé, des jours, des heures. Ce gars t'a proposé d'aller boire un verre au Tempest Inn. T'as accepté directement. Tu as mis ta robe rouge pour l'occasion, celle fissurée sur le coté, tu l'as acheté y a longtemps avec  Sasha, pour plaire à l'autre con, Ryan. Bien sûr, rien eu à foutre de ta robe, ne t'aimant peut-être que déshabillée. Tu aurais pu ressembler à une princesse, si ton visage n'était pas si froid Côme, pourquoi n'arrive-tu plus à sourire ?

Tes pas trop lancinant montrait que trop peu ton enthousiasme de cette rencontre. Sac à main noir se balancant sur le galbe de ta hanche. Fraicheur de la nuit rendant tes joues couleur fraise, une seule envie, rentrer dans ce bar, alcool aidant pour te réchauffer. Tu es arrivée la première, pourtant tu avais trainé la patte, faisant exprès pour le faire désirer. Manque de chance. La serveuse, cheveux couleur prune, drôle de couleur, te regarda avec un regard trop joyeux, trop joyeux pour toi, fille éteinte. "J'aimerais bien un bloody mary s'il te plait, ne lésine pas sur le jus de citron" Clin d'oeil, tu avais l'habitude de venir ici, attendant ton cocktail en croquant dans une olive, apéritif apporté, tu ne sentis pas directement la vibration de ton téléphone. "Désolé, je ne peux pas venir, on remets ça à une prochaine fois, malade." Connard, salop. Tu n'avais jamais ressenti ça, se faire poser un lapin, c'est vraiment horrible. Tu relèves la tête, coeur s'arrêtant. Ton visage devenant couleur tomate en le voyant devant toi. Ryan, sur son téléphone, à coté de toi. Comme par hasard, bordel. Tu aimerais l'oublier Côme, comment le peux-tu si ce con est toujours dans les parages ? Ton regard, lui lance comme des avada kedavra, tu veux que ce type disparaisse, disparaisse de ta vie, mais bordel qu'est ce que ces lèvres peuvent te manquer. "Qu'est ce que tu fais là Ryan ? Tu n'es pas encore au lit avec une inconnue à cette heure ci ? Très curieux." Pourquoi tu lui parles Côme, ferme ta gueule, efface le de ta vie. Arrête de te faire du mal, jamais ce type pourrait le mériter. Pourtant à un moment donné de votre vie, tu aurais pu te sacrifier pour ce bête type, mourir pour cet enfoiré, comme Juliette aurait pu mourir pour Roméo. Quel con de t'avoir laissé. Sale enfoiré.

Le regard plongé dans les méandres des réseaux sociaux, il ne l’avait même pas vue. Il était venu dans l’idée de boire un verre ou deux – ou plus, tranquille, pénard. Mais de toute évidence, sa soirée allait être plus agitée que prévu. Ce n’est que lorsqu’il entendit sa voix qu’il remarqua sa présence. Côme. « Qu'est ce que tu fais là Ryan ? Tu n'es pas encore au lit avec une inconnue à cette heure ci ? Très curieux. » Il tourna la tête vers elle, d’abord surpris de la voir puis légèrement agacé en entendant ses mots. Pourquoi avait-elle besoin de venir l’agresser ? Le bar n’était pas assez grand ? Apparemment elle avait toujours cette bonne vieille rancune envers lui. Ryan ne savait même plus pourquoi elle lui en voulait tellement. Il n’avait rien fait de terrible, des gens se séparent tous les jours et on en fait pas toute une histoire. Mais non, il fallait que ça tombe sur lui. Cette fille était folle. « Oh, tu sais, je ne suis pas un sur-homme, je fais une pause et j’y retourne. » sous-entendant qu’il ne faisait que se reposer entre deux parties de jambes en l’air. Côme était bien une des seules personnes à prendre Ryan pour un vrai don juan. Ce n’était pas faute d’essayer, mais il n’avait pas autant de succès avec les filles que Côme se l’imaginait. Ryan la dévisagea et baissa les yeux sur sa tenue, avant de se mettre à rire. C’était qu’elle avait sorti le grand jeu ; robe rouge, fissurée sur le côté, toute pomponnée. « Et toi, tu fais quoi ? Tu cherches des clients ? » Classe. Très classe. Mais il ne pouvait s’en empêcher. Lui-aussi pouvait jouer. Et puis, à la base, il était tranquille assis au bar, il n’avait rien demandé à personne. C’est elle qui était venue à lui pour cracher son venin.  

Coeur fondant. Etes-vous déjà venu ensemble ici ? Tu ne t'en souviens plus comme si votre relation était déjà trop loin pour que tu t'en souvienne. Peut être que Ryan t'a souri à ce moment là, peut être que Ryan t'a embrassé ... Peut être. Amour mort, tu n'es plus rien, plus rien pour lui alors que tu lui aurais absolument tout donné à ce con, qu'est ce que tu peux être bête Côme. Les hommes ne valent rien, reste seule, pleure seule, arrête de faire chier ton monde avec tes conneries et crève en silence. Ferme ta gueule simplement. Tu te sentais pas bien en un coup, trop d'émotions, envie de vomir, tête tournante, trop chaud dans ce bar. Trop de monde sûrement, faudrait que tu t'assois gamine. Tu étais là comme Cendrillon, pleurant un prince qui ne viendrait sans doute jamais. Vous finiriez sans doute crasseuse toutes les deux. Peut être que tu gagnerais plus de fric en faisant femme de ménage que libraire Côme pense y. Haine grandissante envers lui, tu le regarde, envie de l'embrasser, que tout redevienne comme avant, quand tu étais à lui et à lui seule, quand tu n'avais pas besoin de foutu site de rencontre. Regard tourné vers toi, déstabilisée, tu trésaillis, rien que ça te fait fondre, sale faible que tu es. Tu aimais cette grande gueule, tu aimes toujours son répondant, tu sors pas avec des faibles toi. Tu aimes qu'on te malmène, tu aimes souffrir, masochiste. Pas vraiment l'air heureux de te voir. Pas grave, tu en as l'habitude maintenant. Tu prends ton bloody Mary des mains de la serveuse Cimer ma biche. Bois, oublie, sois saoule, rentre dans ton trou, reste vautrée, tel des elfes de maisons restant bloqués dans les cuisines. Tu aurais aimé le pécho juste là dans le coin, sentir son corps chaud sur le tien, ressentir cette passion que ce teubé avait pour toi au départ. « Oh, tu sais, je ne suis pas un sur-homme, je fais une pause et j’y retourne. » Quel con, tu ne peux t'empêcher de rire, comment ne pas craquer face à cette belle gueule. "T'as besoin d'une pause toi ? A ce que je me souviens, tu tiens pas plus de deux minutes au lit, je savais pas qu'on pouvait se fatiguer aussi vite" Reste fermée, tu le détestes, oui tu le détestes. C'est qu'un gros connard qui t'a laissé. Connard.« Et toi, tu fais quoi ? Tu cherches des clients ? » Regard sur ta robe, se souvient-il seulement de la première fois où tu l'as porté, c'était pour lui, tu t'étais niquée les chevilles en portant des talons hauts, rien que pour lui plaire, trop grande pour son gout finalement. Sombre con. "Non désolé, contrairement à toi je ne saute pas tout ce qui bouge Ryan. Oublie pas de faire tes rappels pour les MST, je suis pas sûre que tu arriverais à te taper une fille bien, oublie pas la capote." Ouais nan, tu es juste seule car tu ne mérites pas d'être avec quelqu'un. Tu es juste seule car tu ne sais pas te trouver un mec, aucun ne te correspond, aucun ne lui ressemble.

« T'as besoin d'une pause toi ? A ce que je me souviens, tu tiens pas plus de deux minutes au lit, je savais pas qu'on pouvait se fatiguer aussi vite » La barmaid servit sa bière à Ryan, et il commença aussitôt à la boire. Il en avait bien besoin. Surtout si Côme comptait l’emmerder encore longtemps. Elle commençait à lui taper sur le système. Il avala plusieurs gorgées de sa bière, avant de répliquer. Lui non plus n’allait pas y aller de main morte. « Non désolé, contrairement à toi je ne saute pas tout ce qui bouge Ryan. Oublie pas de faire tes rappels pour les MST, je suis pas sûre que tu arriverais à te taper une fille bien, oublie pas la capote. » Il essayait de rester calme, de ne pas s’énerver, elle n’en valait pas la peine. Cette pauvre vie s’ennuyait, c’était tout, elle avait besoin de pimenter un peu sa soirée alors elle avait décidé de s’en prendre à lui. Il ne voyait que ça. Il vida le reste de son verre cul-sec, pendant qu’il l’écoutait déverser sa haine. Il fit signe à la barmaid de lui remettre une autre bière, avant de se tourner vers Côme. « C’est quoi encore ton putain de problème ? » Il avait le regard noir, le poing fermé contre sa jambe et sa main crispée autour de son verre. Il essayait de garder son calme, mais elle faisait tout pour le mettre en rogne. « Tu crois que toi t’es une fille bien ? » Elle délirait complètement. Il en était certain. Tous les bons moments qu’il avait pu passer avec elle étaient de l’histoire ancienne à présent. Il arrivait à peine à se souvenir de ce que c’était d’être avec elle sereinement. Ca semblait si lointain. Il ne se souvenait que des disputes, que d’elle en train le fliquer et de remettre en doute chacune de ses paroles. Il la dévisagea à nouveau, avec mépris. « Regarde-toi, t’es pathétique. » lui lança-t-il avant de prendre une nouvelle gorgée alcoolisée. Il avait envie qu’elle se taise, qu’elle s’en aille. Loin. Sa voix lui devenait insupportable. Elle essayait de le blesser ou de l’énerver, ou les deux peut-être. Et il ne cherchait même plus à comprendre ce qu’il avait bien pu faire pour qu’elle lui voue une telle haine.

Coeur battant. Battant la chamade. Tu n'avais plus qu'une seule envie, mourir. Tu étais pathétique, tu avais besoin de lui crier dessus, d'enlever toute cette foutue haine en toi, accumulée. Tu avais besoin de lui faire ressentir toutes ces nuits de douleur que tu as passée, seule, dans ton lit, attendant juste que ce con te rappele, te demandant pardon, te demander de recommencer, de tout reprendre de zéro, car lui sans toi n'est rien comme toi tu n'es plus que néant depuis que Ryan n'ensoleille plus tes journées. Tu as envie de lui hurler que tu ne vis plus que dans les ténèbres, que tout te manque, que ses taquineries te manquent. Tu veux lui hurler tout le mal que tu as eu à t'endormir la nuit car les draps ne sentaient plus son odeur. Tu as juste envie de lui crier toute ta solitude. Bois Côme, fuis Côme, fais comme tu fais d'habitude, redeviens la lâche de merde que tu étais, c'est plus simple. Laisse le, laisse le vivre, vie sûrement mieux sans toi, toi telle une oppresseuse, toi qu'il n'a jamais aimé assez, pas autant que toi. Enervé, tu l'énervais, tu n'étais bonne qu'à ça, à ouvrir ta gueule, à lui faire du mal par plaisir, vous vous faisiez du mal, vous aimiez ça autrefois, à celui qui irait le plus loin, à celui qui ferait le plus de mal. De sales gosses que vous étiez tout les deux, et déjà là tu étais prise de passion, prête à souffrir, prête à changer pour lui, que néant dorénavant. « C’est quoi encore ton putain de problème ? » Lui ... C'est lui ton problème, ton problème c'est que tu as mal, mal car tu n'as jamais oublié, mal car tu l'aimes encore, mal ... car tout aurait pu être différent si tu étais juste un peu mieux, si tu aurais fait une connerie de moins. Finalement c'est quoi ton problème Côme, lui .. ou toi. "Qu'est ce qui te fait croire que j'ai un problème Ryan, on ne fait que discuter comme deux personnes responsables non ? Donc ne soit pas si énervé, il n'y a que la vérité qui énerve dit-on" Salope. Laisse le tranquille, dégage, retourne dans ton havre de misère. Rosie aurait honte de toi, ta soeur te dirait sûrement que tu as bien changé, trop changé, que tu n'es plus la soeur autant aimée. Poing serré, vous deux pareil, au summum de l'énervement, reste calme Côme, ne pleure pas, tout le monde sait que ça passe par là quand tu es énervée, le nombre de fois que ce con a joué avec tes larmes. « Tu crois que toi t’es une fille bien ? » Non surement pas, tu n'es qu'une salope, une grosse salope. Regard droit vers lui, regard froid, haineux, rempli d'amour, de désespoir. "Comme si ça changeait quelque chose que je sois une fille bien. J'étais une fille bien, il y a quelques années, quand je suis sortie avec toi. Pourtant tu m'as largué comme une sous-merde, qu'est ce que tu en as à foutre de savoir si je suis correcte ou pas. C'est pas pour autant que tu respecteras la fille hein ?" Ouais nan, jamais eu une pointe d'amour dans son regard, est ce que Ryan a vraiment été amoureux de toi finalement ? Tu ne te souviens plus, trop loin, trou noir englobant tout.« Regarde-toi, t’es pathétique. » Pathétique ... C'est vrai, tu ressemblais à ces filles trop saoules dans les soirées, ces filles dont on se moque car elles font n'importe quoi ... pathétique ... "Tu me disais pareil lorsqu'on était ensemble, comme quoi, tu ne me verras toujours que comme ça ... pathétique. Je serais toujours pathétique, tu seras toujours un pauvre type. Comme quoi on fait bien pitié tout les deux" Encore un bloody Mary de commandé, que ça continue, pas assez d'alcool dans les veines.

« Qu'est ce qui te fait croire que j'ai un problème Ryan, on ne fait que discuter comme deux personnes responsables non ? Donc ne soit pas si énervé, il n'y a que la vérité qui énerve dit-on » Qu’est-ce qu’elle pouvait être énervante. Et quel culot, de venir l’emmerder et de lui dire de ne pas s’énerver. « Tu crois que je suis énervé là ? Continues, et tu verras vraiment ce que c’est de m’énerver. » Elle prenait ses grands airs là, comme si elle valait mieux que lui, comme si elle se sentait supérieure. Elle lui parla de filles biens, de filles qu’il n’arrivait jamais à atteindre. « Comme si ça changeait quelque chose que je sois une fille bien. J'étais une fille bien, il y a quelques années, quand je suis sortie avec toi. Pourtant tu m'as largué comme une sous-merde, qu'est ce que tu en as à foutre de savoir si je suis correcte ou pas. C'est pas pour autant que tu respecteras la fille hein ? » Il la regardait , sourcil froncé, sans comprendre un mot de ce qu’elle racontait. Elle parlait de lui comme d’un monstre, comme s’il l’avait maltraitée pendant leur relation. A ses yeux, il n’avait jamais rien fait de tel. « C’est ça que tu t’amuses à raconter alors ? Que tu n’étais qu’une pauvre petite princesse tombée dans la gueule du loup ? Réjouis-toi de notre rupture alors, je t’ai fait une fleur, je t’ai libérée du monstre qui te pourrissait la vie ! Mais si t’es une salope aujourd’hui, j’y suis pour rien moi, t’as fait tes propres choix. » Ryan avouait bien volontiers qu’il ne ressemblait pas vraiment au prince charmant des contes de fée. Mais les mots de Côme, il ne pouvait pas les accepter. Si c’était des excuses qu’elle attendait de sa part, elle pouvait bien attendre encore longtemps. Elle était pathétique. « Tu me disais pareil lorsqu'on était ensemble, comme quoi, tu ne me verras toujours que comme ça ... pathétique. Je serais toujours pathétique, tu seras toujours un pauvre type. Comme quoi on fait bien pitié tout les deux » Ryan sortit de la monnaie de la poche de son jeans et la déposa sur le comptoir avant de se lever. « Hé oui, mais je vais devoir te laisser, je ne voudrais pas gâcher encore un peu plus ta vie ou te contaminer avec une de mes maladies infectieuses. » Il en avait assez entendu. Trop entendu, même. Elle était parvenue à le blesser. Il avait passé de bons moments avec elle, et il pensait que cela avait été réciproque. Il ne s’était pas imaginé qu’elle ait pu mal vivre leur relation, qu’elle ait pu se sentir rabaissée et insultée à ses côtés.

Coeur brisé. Plus rien ne te retient désormais. Tu n'es plus rien, plus qu'une sous merde. Tu aimerais l'aimer encore autant, l'aimer sans cette haine, lui pardonner, continuer ta vie, aller de l'avant, tu ne peux pas. Tu ne veux pas non plus sans doute. Tu ne te vois pas vivre sans lui, sans lui gueuler dessus, sans penser à lui au moins une fois par jour. Tu essayes de l'oublier dans les bras d'autres hommes, des hommes qui ne lui ressemblent pas, qui ne te regardent pas comme Ryan te regardait. « Tu crois que je suis énervé là ? Continues, et tu verras vraiment ce que c’est de m’énerver. » Tu n'étais bonne qu'à ça, bonne qu'à énerver les gens, comme si tu ne savais que retirer le négatif des personnes, comme si tu n'étais pas faite pour être aimée du monde. Et qu'est ce que tu vas me faire Ryan dis moi ? Tu crois que j'ai peur de mecs comme toi ? Comment est-ce-que tu peux être si hypocrite Côme ... Comment peux-tu être aussi salope avec le monde ? Comment est-ce-que tu as pu tomber aussi bas gamine ? Toi qui étais si heureuse à une certaine époque ... Avec lui, te caressant la joue en dessous des draps, soufflant sur ta mèche de cheveux, celle qui se rebelle toujours devant ton visage, toi le coeur battant, étant sure à ce moment là qu'il t'aimait. Pur moment de bonheur, bonheur parti en fumée, vous deux vous disputant sans aucune raison, toi essayant de trouver une solution, le cherchant, l'engueulant, juste pour entendre le son de sa voix, juste parce qu'il te manque et que tu ne sais pas comment t'y prendre Côme, tu ne sais que foutre la merde partout où tu passes.

Tu le pousses à bout, tu sais que tu ne peux plus revenir en arrière, et si tu t'y étais prise autrement, si tu étais juste venue lui dire bonjour, est-ce qu'il t'aurait rejeté, peut-être pas, tu n'en sais rien, tu ne l'as jamais compris, tu n'as jamais vraiment su qui il était ... « C’est ça que tu t’amuses à raconter alors ? Que tu n’étais qu’une pauvre petite princesse tombée dans la gueule du loup ? Réjouis-toi de notre rupture alors, je t’ai fait une fleur, je t’ai libérée du monstre qui te pourrissait la vie ! Mais si t’es une salope aujourd’hui, j’y suis pour rien moi, t’as fait tes propres choix. » Tu n'as plus qu'une envie, lui foutre une claque en pleine figure, tu le hais, tu le hais parce que ce sale type ne fait que dire la vérité, tu ne fais que dégrader, devenant une personne inintéressante, une personne sans avenir, tu déconnes. "Tu veux vraiment savoir ce que je dis aux gens ? Je leur dis que j'ai connu l'amour et que j'ai bien déconné car j'ai perdu le seul mec que j'ai aimé, voilà ce que je leur dis aux gens, mais ta version est pas mal faudrait peut être que je la retienne." Regard froid, dur, pénétrant, tu avais toujours aimé son regard, celui que tu n'arrives jamais à déchiffrer. Tout aurait pu être différent, vous étiez pareil finalement, vous faisant mal réciproquement ... bande de cons. « Hé oui, mais je vais devoir te laisser, je ne voudrais pas gâcher encore un peu plus ta vie ou te contaminer avec une de mes maladies infectieuses. » Même pas un dernier regard, il sort du bar, toi seule, vraiment seule, nauséeuse, tête qui tourne, chaleur du bar de plus en plus forte. Tu devrais te saouler la gueule, aller dormir, oublier cette stupide soirée, où tu as encore tout gacher. Tu finiras seule, tu n'auras jamais le prince charmant dont rêve Cendrillon, Blanche-Neige et toutes ces connes qui te font croire que le bonheur est à portée de main, non tu ne peux pas le laisser passer. "Ryan attends !! Veste en main, froid te pénetrant, finalement il faisait pas si chaud à l'intérieur, il s'arrête pas, toi courant de plus belle, rentre, laisse le. "Ryan ... je suis désolée. Première fois que tu lui demandes pardon, tu aurais du le faire depuis bien longtemps petite. "J'étais venue ici pour un rendez-vous, on m'a posé un lapin,
j'ai lâché mes nerfs sur toi ... Comme si c'était une excuse valable, comme si il allait pas te nier et partir après tout ce que tu lui as dis, tu as gâché sa soirée, tu as tout gâché, encore une fois.

Ryan avait beau la mettre en garde, l’insulter, rétorquer, ça ne changeait rien ; Côme continuait de le provoquer. Dans quel but ? Elle seule le savait. « Tu veux vraiment savoir ce que je dis aux gens ? Je leur dis que j'ai connu l'amour et que j'ai bien déconné car j'ai perdu le seul mec que j'ai aimé, voilà ce que je leur dis aux gens, mais ta version est pas mal faudrait peut être que je la retienne » Voilà qu’elle retournait la situation. Elle lui crachait toute sa haine depuis quelques minutes, mais à présent c’était sa version à lui. Pendant qu’elle n’était qu’amour et tristesse. Foutaise. Quelle manipulatrice. Il la regarda quelques instants, cherchant dans ses yeux une once de sincérité. Il ne lui faisait pas confiance. Et puis merde, il s’en foutait. Il paya ses bières et se leva avant de quitter le bar. Sans regret. Il aurait du partir plus tôt, d’ailleurs. « Ryan attends !! » Il hésita un instant mais ne s’arrêta pas, continuant de marcher vers l’appartement de Nana. « Ryan ... je suis désolée. » Il soupira et s’arrêta, se retournant vers elle. Il allait le regretter, il le sentait. « J'étais venue ici pour un rendez-vous, on m'a posé un lapin, j'ai lâché mes nerfs sur toi ... » Il lui aurait bien ri au visage en l’entendant parler de son rendez-vous, mais il n’était plus vraiment d’humeur à rire. « Un peu, ouais. Laisse tomber, c’est oublié. » Ou pas. Il avait juste envie qu’elle le laisse tranquille, qu’elle arrête de revenir dans sa vie et d’essayer de l’atteindre. S’il l’avait quitté, c’était pour une raison. Il ne pouvait plus la supporter, elle et sa possessivité maladive, ses crises de jalousie, sa présence étouffante. Et même séparés, elle était toujours là. Elle continuait de revenir à la charge, comme si elle n’en avait jamais assez de se faire briser le cœur par lui. « Et euhm… Tu sais faudrait peut-être que t’essayes de te faire d’autres amis… Des amis autres que les miens, j’veux dire. » Il valait mieux éviter qu’ils se revoient. Et puis, ça gênait un peu Ryan de savoir que ses potes continuaient de voir Côme. Il savait comment elle était. Elle allait retourner la situation, se faire passer pour la victime et lui pour le connard. Elle allait les retourner contre lui.

Coeur démoli. Tu ne pouvais pas t'attendre à ce qu'il te saute dans les bras, après tout ce n'était que naturel que tu demandes pardon. Tu étais venue le faire chier en pleine soirée. Tu n'étais qu'un boulet, tu ne savais rien faire de bien Côme, surtout avec lui, tu n'étais bonne qu'à le rendre malheureux. Fous lui la paix, laisse le trouver quelqu'un de bien, quelqu'un de mieux que toi ... Tu le regardes dans les yeux, espérant retrouver cette étincelle, éteinte depuis bien longtemps. Arrête de rêver Côme, tu ne te fais que du mal pour rien, avance Côme, trouve toi quelqu'un, arrête de suivre quelque chose qui est déjà mort. Tu aimerais juste qu'il comprenne que toi tu l'aimes encore, que tu l'aimeras toujours. Tu aimerais juste qu'il arrête de penser que tu es un monstre, qu'il comprenne que tu ne lui veut rien de mal, ouais impossible. « Un peu, ouais. Laisse tomber, c’est oublié. » Oublié ... Rien à foutre de toi, il a raison, tu n'es pas faite pour lui, tu ne le serais surement jamais. "Je sais que je peux vraiment être une salope parfois avec toi." Ouais une grosse salope, tu le regardes, tu n'as plus rien à perdre de toute façon "Je sais toujours pas comment faire pour t'oublier Ryan, c'est tout" Tu aimerais pouvoir appuyer sur un bouton et que la page soit tournée, si seulement c'était aussi simple, si seulement tu pouvais arrêter d'être toujours amoureuse de lui. « Et euhm… Tu sais faudrait peut-être que t’essayes de te faire d’autres amis… Des amis autres que les miens, j’veux dire. » Il n'avait plus envie d'avoir aucun contact avec toi. Tu ne pouvais pas laisser Terri et Sasha, c'était tes amis à toi aussi, non ça tu ne pourrais pas les laisser, même pas pour lui. "Ce sont mes amis à moi aussi et pense pas que je suis amie avec eux juste pour te récupérer où quoi que ce soit, je les adore, ils sont géniaux et ça tu ne peux pas dire le contraire." Tu avais d'autres amis, enfin ouais. Tu n'étais pas la fille la plus douée pour te faire des amis, une bonne raison pour ne pas laisser tomber ceux que tu as. "Ne pars pas s'il te plait, je me vois pas rester seule ce soir" Bien sûr, il va rester, sauter dans tes bras alors que tu le traitant de connard il y a encore dix minutes, c'est beau de rêver Côme.

« Je sais que je peux vraiment être une salope parfois avec toi. » C’était rien de le dire. Il savait qu’il n’était pas un ange non plus, il n’avait jamais prétendu l’être. « Je sais toujours pas comment faire pour t'oublier Ryan, c'est tout. » Voilà. On y arrivait, au vrai fond du problème. Si sa manière à elle de tenter de le récupérer consistait à l’insulter et le pousser à bout… Ca n’allait pas porter ses fruits. Ryan n’était pas très réceptif. Lui-même ne savait pas s’il avait été amoureux de Côme. Il avait été bien avec elle, il s’était beaucoup attaché à elle mais amoureux ? Il ne savait pas. Elle avait été sa seule relation sérieuse. Il ne pouvait pas vraiment comparer. Ils se ressemblaient peut-être trop pour s’aimer vraiment. Au fond, elle était comme lui ; jamais à sa place, cherchant maladivement à se faire aimer, désespérée, perdue. « Côme… » Il passa une main sur son visage, mal à l’aise d’entendre ce qu’elle lui disait. Qu’elle ne pouvait pas l’oublier. Il ne savait pas quoi lui dire. La revoir, réessayer… Ca ne mènerait à rien. « Ce sont mes amis à moi aussi et pense pas que je suis amie avec eux juste pour te récupérer où quoi que ce soit, je les adore, ils sont géniaux et ça tu ne peux pas dire le contraire. » Il serra les dents et détourna le regard. Ca le dérangeait. Il ne se sentait pas capable de revoir Côme lors de soirées, de sorties entre potes et faire comme si rien ne s’était passé. « Pourquoi tu rends ça si compliqué ? » Pour se venger de lui. Lui faire payer de l’avoir fait souffrir. C’est ce qu’il se disait. Mais il voulait l’entendre de sa bouche. « Ne pars pas s'il te plait, je me vois pas rester seule ce soir » Il la regarda quelques secondes, elle lui faisait un peu de peine il devait l’avouer. « Je pense pas que ce soit une bonne idée… C’est pas en passant la soirée avec moi que tu vas tourner la page… » Il ne le disait pas avec méchanceté. C’était la vérité. Elle l’avait accusé d’avoir fait d’elle une garce, de ne jamais l’avoir respectée et maintenant elle revenait vers lui comme s’il était l’amour de sa vie. Ryan ne comprenait rien à ses changements d’attitude.

Coeur en miettes. Tu t'accrochais à un fil tombant déjà, t'accrochant à un espoir éteint. Tu restes là tombant sans aucun filet, sachant très bien que en restant là tu vas souffrir, la chute sera dure et toi tu ne fais que l'attendre, douce masochiste. Tu le regardes et tout te revient, les bons moments, surtout les pires, tout était de ta faute finalement, tu n'avais qu'à pas être si jalouse, tu serais peut être encore avec lui. Vous auriez été dans ce bar ensemble, rigolant, toi déjà prête à passer une nuit torride dans un lit que vous auriez partagé, tu te souviens de ces moments où vous vous réconciliez sur l'oreiller, gueulant, frappant pour finalement finir en pleine passion, pourquoi n'avoir pas continuer ainsi ? « Pourquoi tu rends ça si compliqué ? » Parce que tu es comme ça Côme, tu ne sais rien rendre facile, tu ne veux pas le perdre, tu ne peux pas lâcher prise, tu en es incapable. Comment peut il ne pas comprendre que tu n'es rien sans lui, qu'il est le dernier souffle de vie qu'il te reste ? Pourquoi ne comprends-tu pas que je n'ai besoin que de toi ? Et voilà que tu deviens une courge romantique, toi la fille dure, celle qui écarte les cuisses à tout va, celle qui n'a jamais oublié son premier amour, c'est à vomir, mauvais scénario d'un film nul. Tu sens son souffle sur ta peau, seule source de chaleur, ta veste te manquant, froid transperçant le mince filet de ton haut de soie. « Je pense pas que ce soit une bonne idée… C’est pas en passant la soirée avec moi que tu vas tourner la page… » Il a raison, tu ne tourneras pas la page en restant là, dehors, laisse le partir, arrête de le regarder, tourne les talons, arrête de te rapprocher Côme, arrête de vous faire du mal à tout les deux, tes lèvres effleurant les siennes, comme avant, tu n'aurais jamais du faire ça, tu l'as fais, tu en avais besoin, quelques secondes pas plus, juste le temps que ça redevienne comme autrefois, juste quelques secondes, pour lui dire adieu, juste un baiser. Désolé ... c'était plus fort que moi ... Un regard, joues rosies, un peu de chaleur de retrouvé ... Tu as raison, je ne tournerais pas la page en restant près de toi mais je suis pas sûre que j'en ai forcément envie, que tu fasses plus parti de ma vie frisson, tu tournes les talons, autant partir, vaut mieux, rentre dans ce bar, simple signe de la main, vaut mieux en rester là, courage Côme, soit forte.

« Pourquoi ne comprends-tu pas que je n'ai besoin que de toi ? » Comme si c’était simple à comprendre. Non, non Ryan ne comprenait pas. Il ne comprenait pas comment une fille pouvait s’être autant attachée à lui, comment il pouvait être si nécessaire à sa vie. La bande, c’était pas pareil. Ils se connaissaient depuis toujours, ils avaient grandi ensemble, ils étaient une famille. Mais il ne comprenait pas comment quelqu’un aujourd’hui pouvait vraiment avoir besoin de lui. Qu’est-ce qu’il lui avait apporté ? Rien. Rien qu’un autre mec ne pourrait lui donner. « T’as pas besoin de moi, faut que tu te rentres ça dans la tête. » Elle s’était approchée de lui, sans même qu’il ne s’en rende compte. Et un instant plus tard, ses lèvres étaient sur les siennes. Il ne réagit pas. Il ne voulait pas lui faire plus de peine, la repousser. Mais il fallait qu’elle comprenne. Qu’elle ne se fasse pas de faux espoirs. Peut-être devait-il être plus ferme. « Côme, tu déconnes… » Il s’éloigna d’elle, comme pour éviter qu’elle ne soit tentée à nouveau. « Désolé ... c'était plus fort que moi ... ... Tu as raison, je ne tournerais pas la page en restant près de toi mais je suis pas sûre que j'en ai forcément envie, que tu fasses plus parti de ma vie » Séparation d’un commun désaccord. Elle s’était imaginée trop de choses sur lui, elle l’idéalisait sans ouvrir les yeux sur qui il était vraiment. L’amour rend aveugle. Ryan n’était pas assez mature pour s’engager avec une fille, il le savait. Et Côme n’était pas des plus faciles à vivre non plus. Il avait besoin de sa liberté, de ne pas se sentir enfermé ou étouffé. Dès que ça devenait trop sérieux, il angoissait. Elle tournait déjà les talons, prête à retourner dans le bar. « Tu veux que je te raccompagne chez toi ? » Il avait peur qu’elle fasse une connerie. Toute seule dans ce bar, alcoolisée et déprimée, dans sa robe rouge. Ryan n’était pas sans cœur non plus, il n’avait pas envie qu’il lui arrive quelque chose.

Morceaux de ton coeur s'envolant dans le ciel, pris par le vent glacé de la nuit. Tu n'as plus rien à faire, là tu veux retourner dans la chaleur du bar, te laissant emporter par les effluves de l'alcool. Rester là, seule à te demander ce qui aurait pu changer si tu avais eu une deuxième chose, qu'aurais-tu fais autrement douce Côme ? Tu ne l'aurais peut-être pas perdu, tu ne serais peut-être plus ici, tu aurais pris ton courage à deux mains pour aller danser dans le monde entier ... Tes lèvres aimeraient tellement être encore sur les siennes, juste une fois, il ne te repousse pas, mais tu ne ressens rien, plus rien, il ne t'embrasse plus comme avant, tu as l'impression d'embrasser une pierre, froide, trop froide. Il n'a rien ressenti, s'écartant de toi. Tu es folle d'avoir cru qu'un baiser changerait, un baiser ne change pas tout Côme ... Tu n'es pas Blanche-Neige qui se réveille après un baiser d'amour véritable ... T'as t'il véritablement aimé Côme ... «T’as pas besoin de moi, faut que tu te rentres ça dans la tête. » Tu n'as plus que lui, tu perds tout ceux que tu aimes, tu n'as plus rien, tu as perdu Rosie, tu le perds lui, tu ne peux pas le perdre lui ... Je perds toutes les personnes que j'aime ... J'ai perdu Rosie ... Je ne veux pas te perdre toi aussi ... Je ne peux pas ... Regard vers le sol, arrête de penser à Rosie, ce n'est pas le moment de penser à elle, elle te dirait sûrement que tu es pitoyable, elle aurait eu raison.« Côme, tu déconnes… » Ouais, tu déconnes, à plein tube. Plus rien ne va, tu as l'impression d'être dans un de ces puits sans fond, étant là dans le noir, espérant désespérément trouvé un appui pour t'accrocher, pour ne pas tomber plus bas. "Oui, je le sais" Dans un souffle, dans un regard, complice le temps d'une seconde. Vous deux, comme des enfants perdus dans un monde incompris. C'est une des raisons qui fait que tu l'as toujours aimé, tu n'as pas cette impression de n'être personne quand tu es à coté de lui, tu as l'impression d'avoir enfin trouvé une personne comme toi, celle que tu cherchais avant, errant seule, seule au monde. Tu seras de nouveau seule quand tu rentreras dans ce bar, plus que quelques pas et tu ne le verras plus, ça sera fini, livre fermé, jeté dans le feu. « Tu veux que je te raccompagne chez toi ? » Tu le regardes, un petit sourire, ouais non l'idée du bar te plaisait bien. Je croyais que tu voulais qu'on en reste là pour que je puisse enfin tourner la page ? Ouais non c'était peut être pas une bonne idée ... "Mais bon d'accord je veux bien" Sourire timide, partant comme une volute, frissons sur tout le corps, poils se redressant, tu te decides à remettre ton manteau, manteau extravagant, vert, pas vraiment vert pomme, ni vert kiwi, un vert sombre, un vert allant parfaitement avec le rouge fraise de ton rouge à lèvre, ta robe aussi pétillante qu'une grenade et tes cheveux de feu. Tu essayes de te réchauffer te concentrant sur la buée sortant de ta bouche cerise Merci de me raccompagner Ryan. Calme, un moment dans le silence, pendant un moment tu te souviens de ces moments où il te raccompagnais, t'embrassant sous le porche de la maison, tu vivais encore avec tes parents à l'époque, il parlait toujours trop fort, ça te faisait rire, mélange de stress et de bonheur, peur de te faire découvrir par tes parents. Tout avait tellement changé ... Tu vas sortir après où toi aussi tu rentres chez toi ? Tout pour sortir de la gêne de cette soirée ...

« ... Je perds toutes les personnes que j'aime ... J'ai perdu Rosie ... Je ne veux pas te perdre toi aussi ... Je ne peux pas ... » Rosie… Combien de fois ne lui en avait-elle pas parlé ? Sa petite sœur, qui avait rejoint les cieux bien trop tôt. Ryan ne l’avait pas connue, mais c’était tout comme. Côme lui en avait parlé tellement de fois, lui montrant des tas de photos, lui racontant des tonnes d’anecdotes, qu’il avait l’impression de l’avoir vraiment connue. « Ca n’a rien à voir, t’exagères…  Rosie était ta sœur, personne pourra la remplacer. Moi si. En plus tu l’as dit tantôt, j’suis un pauvre type alors ça ne sera pas très compliqué. » lui dit-il en lui adressant un petit sourire qui se voulait réconfortant. Il lui proposa de la raccompagner. Certes, c’était en contradiction avec tout ce qu’il lui avait dit juste avant. Il le proposait sans arrière-pensée, juste parce qu’il se souciait encore d’elle et qu’il préférait qu’elle rentre chez elle plutôt que de rester dans le bar. « Je croyais que tu voulais qu'on en reste là pour que je puisse enfin tourner la page ? Mais bon d'accord je veux bien» Il haussa les épaules. « C’est toujours d’actualité. Mais bon tu vois parfois je peux être gentleman. » Elle enfila son manteau et ils commencèrent à marcher, empruntant ce chemin qu’ils avaient tant de fois parcouru pour se rejoindre. « Merci de me raccompagner Ryan » Il lui sourit pour lui signifier que ce n’était rien. Ce n’était pas vraiment comme ça que devait se dérouler sa soirée à la base, mais il s’adaptait. Côme restait Côme, il ne pouvait pas effacer tous ces mois passés ensemble d’un revers de la main, il avait toujours beaucoup d’affection pour elle. « Tu vas sortir après où toi aussi tu rentres chez toi ? » Une question histoire de meubler la conversation, de se débarrasser de ce silence pesant. « Je vais rentrer. Je squatte chez Nana pour l’instant et j’ai pas les clés donc faut qu’elle soit réveillée pour m’ouvrir. » Logique. Il ne savait pas pourquoi il lui disait ça, comme s’il avait besoin de se justifier. « Et toi ? Tu vas dormir ? » Question banale, sans grande utilité mais toujours pour éviter un silence gênant.

Coeur inexistant. « Ca n’a rien à voir, t’exagères… Rosie était ta sœur, personne pourra la remplacer. Moi si. En plus tu l’as dit tantôt, j’suis un pauvre type alors ça ne sera pas très compliqué. » Comme si c'était si facile, comme si tu pourrais être amoureuse d'un autre, comme si tu pourrais le remplacer. Pour toi, être amoureuse ça se relie directement à Ryan comment cela pourrait-il être autrement ? Tu ne pouvais pas le comprendre, tu ne le voulais pas ... Si seulement c'était aussi simple tu sais ... Comme quoi tu n'es peut-être pas si irremplaçable que ça ...Même si tu penses que tu ne vaux pas plus qu'un autre ... Tu essayais de sourire, début de neige sur tes cheveux roux. Quelques flocons dansant devant toi, virevoltant au fil du vent ... Tu aimes tellement ça la neige, tellement magique, tellement de moments de bonheur, regardant par la fenêtre les flocons de neige, les enfants jouant à peine visible avec leurs énormes bonnets de laine, l'odeur du chocolat chaud dans la maison , trop de souvenirs heureux, souvenirs brisés. Qu'est ce que j'adore quand il neige ... Flocons contrastant avec ses cheveux foncés, il était beau, qu'est ce que tu pouvais l'aimer. Tu te souviens de Rosie, attrapant les flocons ... Rosie essayait toujours de les attraper, essayant de souffler dessus, elle disait que ça portait bonheur Vague sourire, peut être qu'il neige aussi là haut, sûrement qu'elle est occupée à souffler sur l'un d'eux pour que tout aille bien pour toi, elle était comme ça Rosie, penser aux autres avant de penser à elle ... Douce Rosie, tu aurais tellement aimé lui ressembler ... « C’est toujours d’actualité. Mais bon tu vois parfois je peux être gentleman. » Il n'avait jamais été gentleman, sale goujat ne pensant qu'à lui surtout, il te faisait rire. Mon dieu,
mais quel honneur j'ai ! Tu ne peux t'empêcher de rire, ça te fait du bien. « Je vais rentrer. Je squatte chez Nana pour l’instant et j’ai pas les clés donc faut qu’elle soit réveillée pour m’ouvrir. » Nana, ton ancienne amie ... Autant tu es restée proche de Sasha, autant tout s'est dégringolé avec elle ... Elle s'est mise du coté de Ryan après la rupture te laissant là, comme si tu n'avais jamais existé, comme si votre amitié n'avait jamais compté ... Tu comptes rester à long terme chez Nana ?
Elle pourrait te faire un double, au moins tu rentrerais à n'importe quelle heure ... Jalousie dissimulée derrière un sourire. « Et toi ? Tu vas dormir ? » Dormir ... Trop tôt pour dormir, tu ne sais jamais prévoir, te laissant t'endormir petit à petit souvent dans ton canapé sans que Morphée ne te prévienne ... Je vais sûrement me mater un film, peut être me faire des pop-corn, je travaille pas demain ça me laissera l'occasion de veiller assez tard Travailler à la librairie, tu avais congé pendant quelques jours, le temps d'enlever ces vilaines cernes couleur violette entourant tes yeux sombres.

« Si seulement c'était aussi simple tu sais ... Comme quoi tu n'es peut-être pas si irremplaçable que ça ...Même si tu penses que tu ne vaux pas plus qu'un autre ... » Il leva les yeux au ciel et préféra ne pas répondre. Il n’aurait jamais le dernier mot avec elle. Surtout quand elle était comme ça, vulnérable et en pleine déprime. Ryan était certain que ce n’était que passager, autant que leur histoire l’avait été. Elle allait s’en remettre. Ce n’était pas la première fille de l’histoire à se faire plaquer. « Qu'est ce que j'adore quand il neige ... » Il posa son regard sur elle, l’observant pendant qu’elle s’émerveillait de la neige qui tombait. Ce n’était pas trop son truc à lui, ces trucs froids et mouillés qui lui tombaient sur la gueule. « Bof… » Il n’était pas franchement emballé par la neige. Certes, c’était beau, les flocons, tout ça, mais seulement quand on les regarde bien au chaud chez soi par la fenêtre. « Rosie essayait toujours de les attraper, essayant de souffler dessus, elle disait que ça portait bonheur » Comme si c’était si facile. Il réussit à la faire rire, lorsqu’il lui parla d’être un gentleman. C’était déjà ça, il n’aimait la voir se morfondre et l’entendre ressasser le passé. Ce n’était plus sa place de la consoler à présent. « Tu comptes rester à long terme chez Nana ? Elle pourrait te faire un double, au moins tu rentrerais à n'importe quelle heure » Il étouffa un rire. Il savait que l’ambiance n’était au beau fixe entre Nana et Côme, et ça ne le dérangeait pas. Pour une fois que quelqu’un était de son côté. « Juste quelques jours, j’ai pas de quoi payer un loyer. Elle m’aime bien, mais pas au point de me laisser squatter gratuitement pendant des semaines je crois » répondit-il en plaisantant. Il ne pouvait pas rester éternellement chez Nana, il le savait. Et il ne voulait pas non plus retourner chez sa mère. Il était dans une impasse. Il fallait qu’il trouve suffisamment d’argent pour se louer un appartement, ou même un studio, peu importe. « Je vais sûrement me mater un film, peut être me faire des pop-corn, je travaille pas demain ça me laissera l'occasion de veiller assez tard » Rien de fou de son côté non plus, à l’entendre expliquer son programme. Au bout de quelques minutes, ils y étaient. Devant la coloc’ de Côme. « Et voilà ! » Il s’arrêta et se tourna vers elle, sans trop savoir quoi faire. Lui faire la bise ? Juste lui dire au revoir ?

Tu essayais de ne pas glisser, sol plus glissant que jamais, la neige ne fondait pas assez vite et rapidement un tapis blanc vint recouvrir les rues. C'était presque magique. Tu avais commencé à vraiment aimer la neige après avoir vu, petite, le film Edward aux mains d'argent. Tu te souviens de lui faisant sa sculpture de glace, elle dansant en dessous de la neige. Un des plus beaux moments cinématographique que tu as vu, tu devrais le regarder d'ailleurs, peut être ce soir finalement, si tu n'as rien d'autre à faire. "Fais attention, c'est glissant ..." Tu ne le regardes plus, trop concentrée, tu n'aimerais pas paraitre pour une idiote en tombant, ce n'était vraiment pas le moment pour ce genre de choses, surtout avec ta robe rouge. « Bof… » Tu n'y fit presque aucune attention, tu le savais très bien qu'il n'aimait pas la neige, ralant toujours au moment de sortir dehors en plein hiver. Le nombre de fois que tu voulais sortir avec lui et qu'il voulait rester au chaud à l'intérieur ... "Ha oui c'est vrai tu n'aimes pas le froid ..." Tu le regardes, léger sourire, tu n'as plus vraiment cette haine, à présent, tout s'est envolé, comme quoi tu peux très vite changer d'humeur petite Côme ... Tu le sens que ce serra plus jamais comme avant, qu'il ne faut plus essayer de rattraper quelque chose de parti, faut en finir maintenant Côme, ça suffit. Le ton remonta légerement en parlant de Nana. Tu ne pouvais pas vraiment lui en vouloir pourtant tu ne pouvais plus parler d'elle sans ressentir cette rancoeur, apparement tu n'étais rien pour elle depuis le départ, c'est tout ... Ce n'était pas une amie, ça n'avait jamais été vraiment une amie ... « Juste quelques jours, j’ai pas de quoi payer un loyer. Elle m’aime bien, mais pas au point de me laisser squatter gratuitement pendant des semaines je crois » Gentille Nana, douce Nana, Nana la bienveillante qui laisse les gens aller dormir chez elle, pauvre conne. Tu ne voulais plus entendre parler d'elle, elle n'existait plus Nana pour toi, au moins un livre que tu as réussi à refermer en un coup. "C'est très gentil de sa part de t'héberger mais bon je pense que si tu en as vraiment besoin, elle te laissera encore un peu squatter chez elle. C'est ton amie après tout" Amie ... Si seulement elle savait ce que ça voulait dire. Tu tournes la rue et te voilà devant chez toi, tout se termine, il te re dépose devant, comme avant, pas de baiser cette fois, rien du tout, vous restez là, une minute, sans vraiment savoir quoi faire ..."Merci de m'avoir raccompagné Ryan ..." Ne pars pas. "On se reverra sûrement une prochaine fois" Reste. "Bon salut ..." Tu fais le premier pas pour l'embrasser sur la joue, bizarre, ouais trop bizarre ...

Ryan avait bien senti le malaise, quand il avait évoqué Nana. Il n’avait pourtant eu aucune arrière-pensée, n’avait pas du tout tenter d’agacer Côme. Il ne pensait pas à ces choses-là, Ryan. Il disait ce qu’il avait envie de dire, sans y réfléchir pendant mille ans. Ce froid entre les deux jeunes femmes lui importait peu, à ses yeux ce n’était pas grave. C’était bien une des différences qu’il y avait entre Côme et lui. Elle était toujours dans le mélodrame, et ressentait chaque émotion à son extrême, elle n’était jamais dans la demi-mesure. Tandis que Ryan se situait plutôt dans des faux-semblants de je-m’en-foutisme, et n’était jamais parvenu à comprendre ses propres émotions. « C'est très gentil de sa part de t'héberger mais bon je pense que si tu en as vraiment besoin, elle te laissera encore un peu squatter chez elle. C'est ton amie après tout » Il esquissa un sourire. Elle avait raison. Nana ne le laisserait sûrement pas dormir sous un pont. « Ouais, c’est sûr. Façon j’sais pas si mon corps va supporter encore longtemps ses plats sains et bios » répondit-il en riant. Il s’était détendu, au fil des minutes, sa colère complètement retombée. Ryan était facilement influençable, en même temps. Voir Côme au bord des larmes, ses yeux doux, ses paroles mielleuses, ce baiser, comment encore lui en vouloir après ça ? « Merci de m'avoir raccompagné Ryan ... » Il lui sourit, un de ces sourires que l’on donne par politesse sans savoir trop quoi dire en retour. « On se reverra sûrement une prochaine fois. » Sûrement. Ils habitaient dans les mêmes environs , côtoyaient les mêmes personnes, les mêmes endroits. « Essaye de ne pas m’agresser la prochaine fois » C’était dit gentiment, sur le ton de l’humour, histoire de détendre cette atmosphère un peu trop solennelle. « Bon salut ... » Elle s’approcha de lui et posa ses lèvre sur sa joue. « Salut », presque dans un murmure, avant de se détacher d’elle et de tourner les talons pour retourner chez Nana.