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MessageSujet: towing the line (mina)   towing the line (mina) EmptyMer 2 Mai 2018 - 8:25

il pose une dernière perf', mats, tandis que ses yeux brûlent de sommeil. c'est le petit matin et la nuit a été tout sauf tranquille. r-à-s en hémato, alors on l'a appelé aux urgences, histoire de. y'a des gardes tranquilles, comme la semaine dernière, des gardes où il peut se poser quatre heures en salle de repos des internes. des gardes où, à défaut de prendre des somnifères (il s'interdit ça à l'hôpital, il doit pouvoir se réveiller et agir rapidement) il peut fermer les yeux et tomber dans une pseudo léthargie de l'épuisement. puis y'a des nuits comme celle-ci, où il se retrouve à faire un taf qui n'est pas forcément le sien, par manque de personnel. parce qu'un putain d'incendie s'est déclenché dans un logement social, un logement qui aurait du être détruit y'a bien longtemps, mais qui servait au moins de refuge à une grosse vingtaine de familles qui avaient rien d'autre. en plus d'être indigné, mats ça l'a catapulté amèrement dans les actions de survie, les gestes de derniers recours qu'il a fait qu'une seule vraie fois dans sa vie. et il aurait aimé s'éviter ça, parce que c'est toujours un putain d'enfer pour lui de se replonger dans les attentats de paris. sauf que cette fois il était pas en plein coeur de l'horreur, il s'est cantonné à n'être qu'un médecin. et quand à sept heure trente on lui dit de filer, parce que l'équipe de roulement est arrivée, il se fait pas forcément prier. il termine deux trois gestes, va échanger quelques mots avec la mère d'une gamine qui est sous oxygène, puis on le pousse dehors et il souffle enfin. aucun bilan négatif, si ce n'est que ces familles ont tout perdu. pas de mort, quelques intoxiqués, des brûlures et des jambes cassées, mais pas de mort et c'est tout ce qui compte. il se laisse tomber dans la salle commune, parce qu'il a besoin d'un instant de calme, d'un instant de recul. y'a tout qui file en vrille dans son crâne, les images, les mots, la peur, les larmes. et ça s'emmêle à d'autres images, d'autres mots, d'autres larmes. ça s'emmêle à des cris et à de la douleur. il vacille un peu, repense à ses potes, repense à elle, et nerveusement il enlève sa blouse et se passe le visage sous le robinet. il laisse couler l'eau froide une petite minute. y'a que dans les films que ça rend bien, que ça fait l'effet d'un électrochoc. lui, à part la sensation apaisante de l'eau qui coule sur son visage il a que froid, et son tshirt trempé. même tshirt avec lequel il s'essuie et s'ébouriffe les cheveux avant de le laisser tomber sur une chaise et de fouiller dans son casier pour en dégotter un autre.  son dos nu se tend dans un espèce de réflexe de paraître, quand la porte s'ouvre. paraître clean, paraître jovial, paraître léger, paraître bien, paraître détendu. un regard en travers, derrière lui, et il capte les yeux de mina. il tourne la tête et sourit en croisant ses iris, frissonne de quelques gouttes froides qui se perdent encore le long de son échine, puis met enfin la main sur une chemise en jean dont il enfile les manches en se retournant vers elle. matinale il souffle, parce qu'il est même pas huit heures et que son poste commence normalement un peu plus tard. il le sait, parce qu'il a pas mal suivi son emploi du temps dernièrement. mina, à ses yeux, c'est un espèce de cocktail molotov. et ça l'étonne pas, au final, que ce soit elle qu'il croise dans un moment de vulnérabilité. y'a comme un truc, un espèce d'aimant, un espèce de karma. il sait juste pas encore s'il est content de croiser un visage connu qui lui permet de balayer les souvenirs de la nuit, ou si au contraire ça lui donne juste envie de fuir l'hôpital au plus vite.
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MessageSujet: Re: towing the line (mina)   towing the line (mina) EmptyVen 18 Mai 2018 - 17:25

Elle se redresse, droite comme un pic, d’entre la multitude de coussins au creux desquels elle s’est endormi, la veille. La sonnerie stridente de son téléphone résonne un peu trop fort dans ses oreilles, et sa première pensée est de balancer l’appareil à l’autre bout de la pièce, avant de constater que ça serait la pire des idées. L’afficheur indique un appel de l’hôpital, le genre d’appel qu’elle ne peut pas se permettre de rater, et auquel elle répond en essayant de se donner un peu plus de constance, malgré la fatigue qui transperce sa voix. Après deux grommèlements bien sentis, Mina raccroche, et son corps s’extirpe avec lenteur d’entre ses draps, prochaine direction : salle de bains. L’eau brulante se met rapidement à couler le long de ses courbes féminines, et sur ce renflement bien senti de son ventre où pousse la vie. Elle passe paresseusement une main sur ce dernier, comme si sentir cette peau qui s’étire et se tend ne fait que confirmer ce qu’elle a toujours du mal à réaliser : elle est enceinte. D’ici quelques mois, elle sera maman. Refusant de s’y attarder inutilement alors qu’on l’attend au travail, la mexicaine laisse ses pensées s’écouler au même rythme que le jet de douche. Une quinzaine de minutes plus tard, cheveux placés dans un chignon digne de la ballerine qu’elle était, à une autre époque de sa vie; visage maquillée à la vite, se résumant à l’essentiel et tenue de ville propre et confortable, elle prend la route au volant de sa voiture en direction du West Side. Bien peu de temps la sépare du Brighton Medical Center, et, en tout est partout, il n’y a qu’une trentaine de minutes qui se sont écoulés entre son réveil et le moment où elle pénètre dans la salle commune d’un pas rapide, mais assurée. Son regard s’accroche sur la silhouette qui se découpe et se redresse à son arrivée, et ses yeux croissent ceux de Mats alors qu’il se détourne vers elle. Un simple signe de la tête en guise de salutation, et Mina s’approche de son propre casier dans lequel elle balance ses talons hauts pour les troquer pour des chaussures plates, plus appropriés pour courir à droite et à gauche dans les nombreux couloirs de l’établissement. Un fin sourire s’esquisse sur ses lèvres en attendant son collègue. À croire qu’il connait son horaire par cœur. – Ne m’en parle pas. Je dormais encore, y’a moins d’une heure. – mormone-t-elle en levant les yeux au ciel. Elle regrette déjà son lit, qu’elle vient à peine de quitter, ses chats n’ayant même pas levés la tête pour s’interroger de ce changement d’habitude. – Petterson est au chevet de sa mère, j’ai gentiment accepté de le remplacer. – Ou plutôt : elle n’en avait pas le choix. Les autres étaient soient déjà en service ou ils sortaient d’un quart de travail infernale, qui avait monopolisé grands nombres des médecins pratiquants. – Sale nuit, à ce qui parait. – lança-t-elle à Mats, dont les cernes sur son visage en disant long, très long. Mais Mina était convaincue que la fatigue des dernières heures n’était pas la seule coupable de ses traits tirés et ce teint un peu cadavérique, presque à en faire peur. // Outfit


Dernière édition par Mina Goldwater le Mar 4 Sep 2018 - 0:20, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: towing the line (mina)   towing the line (mina) EmptyMar 3 Juil 2018 - 23:58

la décontraction dans ses mouvements à elle contrebalence complètement la tension qui émane de toutes ses parcelles de peau à lui. mats il l'admire, d'être aussi calme, aussi naturelle, comme si tout s'enchaînait facilement du matin au soir. il voit dans sa mimique l'exaspération de celle qui a été tirée du lit trop tôt. mais il se dit qu'au moins elle a pu dormir. peut-être qu'il lui en veut un peu, de ne pas avoir été là quand lui se tapait l'urgence de plein fouet. pensée ridicule et totalement égoïste, du fait qu'en cas de garde elle aurait dans tous les cas du rester maître de son service. lui, il est encore jeune dans l'hosto, il est français, c'est un électron libre et on a vite compris qu'il avait un problème chronique de sommeil. on a moins de mal à bousculer l'interne insomniaque que la chef de service. il est à vif, vif de fatigue et d'un trop plein de frustration à sentir les remous de souvenirs lui frapper le visage. encore trop fort à son goût. on dirait que le temps passe partout, tout autour de lui, et qu'il reste bloqué dans une espèce de contemplation des autres. ça le rend dingue. il préfère se taire quelques instants, éviter de répondre alors qu'il est piqué dans ses ruminations égocentriques. il se concentre sur sa chemise, qu'il finit de boutonner et dont il retrousse les manches dans la foulée. il se concentre sur des choses simples et précises. son paquet de clopes qu'il cherche au fond de son casier. parce qu'un oncologue qui ne fume pas ça n'a pas de crédibilité. il en soustrait une qu'il glisse dans sa poche. il se concentre sur le cliquetis de l'eau qui goutte du robinet, sur le crissement des portes de couloirs qui s'ouvrent et se ferment dans un empressement étouffant. puis sur les mots de mina, ses derniers, qui viennent titiller ses pensées. il serre la mâchoire un instant, mats, avant de s'assoir et de s'appuyer contre un casier. ses yeux bleus viennent enfin croiser ceux de la latino. il s'est calmé, plus ou moins, il doit être un peu lunatique, parfois il a l'impression de passer par mille états en l'espace d'une simple minute. clairement, pas des meilleures il se prend à souffler dans un pseudo sourire. le genre de sourire qui veut dicter un "mais ça va" étouffé par le poids du mensonge. ils sont empathiques eux, les médecins, mais ils doivent aussi apprendre à se protéger. et se protéger c'est faire exactement tout le contraire de ce qu'il fait depuis des mois. puis t'étais pas là, y'avait vraiment rien qui allait il se concède une presque blague, entendue, lâchée entre deux croisements de regards. il a cette espèce de nervosité palpable, involontaire, celle qui se manifeste par des gestes méthodiques, par l'incapacité à rester immobile. il agite ses mains, fait craquer ses doigts avant de les glisser dans ses cheveux. t'as le temps pour un café? il a pas vraiment envie de se retrouver seul aussi vite. il a pas envie de se retrouver dans la rue, face à une nouvelle journée que les 99% des piétons sur son chemin affronteront d'une toute autre façon que lui. il a besoin d'une transition, entre le délire explosif des urgences et la lenteur de la vie qui passe, dehors. il a besoin de décanter. et mina il décide qu'elle a pas vraiment le choix. au regard de cette espèce de relation qu'ils ont instauré, il a beau souvent la fuir elle reste l'un de ses pilliers dans cet hôpital.
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MessageSujet: Re: towing the line (mina)   towing the line (mina) EmptyVen 27 Juil 2018 - 3:06

Son regard s’accroche dans le petit miroir apposé à la porte de son casier. Ses yeux, toujours aussi rougit d’avoir ainsi été tardivement arraché à leur nuit, ses cernes, qui se distinguent malgré tout derrière ce fond de teint et ce correcteur, la pâleur de ses joues, cachés derrière une couche de fard coloré. Mina transpire naturellement une assurance et un aplomb qui ont de quoi rendre jaloux, mais derrière tout cet apparat, elle ne reste qu’une femme fatiguée, exténuée par le rythme effréné de la réalité hospitalière. Le petit parasite qui s’est implanté en elle ne cesse de lui voler cette énergie dont elle aurait pourtant grand besoin, mais même si elle voudrait parfois lui en vouloir de s’être nicher là, elle n’y parvient pas. L’erreur n’est pas la sienne, mais la leur. À Bash, et à elle. Elle ne pouvait se résoudre à faire porter le blâme de son existence à ce pauvre enfant qui n’avait rien demandé.  Le moment, pourtant, était terriblement mal choisi pour porter la vie. Ce nouvel emploi, cette ultime promotion et toutes les responsabilités qui en découlaient. Elle avait à peine mis les pieds dans cet hôpital que les murmures commencer à remonter jusqu’à elle. On avait remis en doute ses compétences. On l’avait jugé sur son unique apparence. On l’avait, à tort, accuser d’avoir coucher pour avancer. À chaque jour, elle devait se battre contre des dizaines de préjugés, et à chaque jour, elle se faisait un plaisir de faire ravaler à qui de droit les paroles déplacés qu’il ou elle avait eu à son égard. Désormais, si certain l’admirait pour son audace, d’autres la craignait. Dure était la loi de la jungle. Elle était lasse, Mina, de devoir toujours se justifier d’être, d’agir. Cette grossesse, c’était l’épine dans le pied, le boulet à sa cheville. Le pion de trop dans ce jeu d’échec qu’elle avait mit à sa main. Ne restait plus qu’à en faire son allié, puisqu’au final, ils ne faisaient qu’un.  Sentant le regard de Mats posé sur elle, la mexicaine se retourne pour plonger ses yeux dans les siens. Il admet, d’un fin sourire étirant ses traits, le calvaire de la dernière nuit sur le plancher. Son air sonne faux, mais elle ne s’y attarde pas, le tout chasser par une remarque qui arrache un léger rire sournois aux lèvres de Mina. – On le sait bien, que tu ne peux pas te passer de moi. – Ce qui n’est, en soi, par une véritable fausseté. Lorsqu’ils sont amenés à travailler ensemble, à de rares occasions, l’un sait qu’il peut compter sur l’autre et inversement, et leur dynamique semble s’agencer sans même qu’une once de paroles ne soient prononcés, partageant cette chimie professionnelle que peu peuvent se vanter de posséder. Mina, elle capte l’agitation qui habite l’interne, cette incapacité à contrôler une nervosité, un stress qui surstimule son esprit. Jetant un rapide coup d’œil à sa montre, la belle acquiesce d’un signe de la tête. – Mon efficacité matinale m’aura permis d’avoir une quinzaine de minutes d’avance à t’accorder. Considère-toi chanceux. – Refermant son casier sans toutefois le verrouiller, la belle se dirige vers la machine à café, posé dans un coin de la pièce. – Tu me le revaudra une autre fois. – lui dit-elle en s’occupant de récupérer deux breuvages chauds, avant de se diriger vers Mats, et de lui tendre le sien. Ce n’est qu’ensuite qu’elle laisse son dos glissé contre les portes métalliques, s’installant à ses côtés. Ainsi à proximité de son collègue, elle ne peut que remarquer son faciès marqué par le manque de sommeil, et les plis de son front qui peine à se détendre. Ce café, il en a assurément plus besoin qu'elle.
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MessageSujet: Re: towing the line (mina)   towing the line (mina) EmptyMer 22 Aoû 2018 - 23:02

il réfléchit un instant à ce qu'il va faire en rentrant, mats. c'est difficile ce genre de situations, c'est difficile de décrocher. il aime pas ça, quand on le renvoie chez lui comme un chiffon qu'on balance au linge sale. il a du mal à se sortir de la tête les secondes à rallonge qu'il a vécues, encore et encore. c'est comme passer d'un tourbillon au silence absolu. dehors les choses frétillent d'une autre vie, une vie qu'il côtoie pas ici dans les couloirs d'hôpital. parfois il en veut aux autres de ne pas ressentir ce qui le plombe tout entier. de ne pas avoir cette même sensibilité, ce regard sur les petites choses qui transforment une existence. il va pas raconter tout ça à ninel, il se connaît bien, ce serait trop compliqué. il faudrait qu'il accepte de dévoiler un peu de sa vulnérabilité. il sait qu'il saura pas en parler sans éprouver un trop plein de sentiments, que ce soit de l'amertume, de la tristesse, ou n'importe quoi d'autre. quel putain de taré, il se dit parfois. alors les murs de l'hôpital, ça a un truc rassurant. parce que la plupart des blouses blanches peuvent capter ce qui le hante. y'en a des plus ou moins capables de se protéger, mais ils ont tous au moins une fois été face à cette difficulté, celle de l'empathie. mina par exemple elle a tout de la femme forte, indépendante, tout ce qui lui vaut le mérite d'être chef de service. elle est intelligenre, bon médecin et en plus elle sait à peu près gérer sa vie (et sa tête). du moins, c'est l'image qu'elle lui donne, à mats. c'est pour ça que les quelques jeux qu'il y a pu y avoir entre eux ont toujours été extrêmement déséquilibrés dans son crâne. il s'est pas posé d'égal à égal, du moins du point de vue professionnel. pas non plus comme un p'tit jeune, il s'est jamais senti dans la position de l'interne face au médecin. c'est plus compliqué que ça, compliqué à expliquer, compliqué à exprimer. elle en sait trop sur lui, ça le dérange, mais ils se sont tournés autour. ça fout clairement une relation d'opposition, de méfiance, mais de putain d'incohérence dans l'attirance primaire homme femme. et c'est hyper bizarre, aussi bizarre qu'aujourd'hui ils en viennent à discuter comme des collègues, alors qu'ils ont jamais été dr goldwater et dr klein, l'un en face de l'autre. il s'essaye à une légèreté, parce qu'il a besoin de relier un peu avec leur réalité. pas de banalités, juste des échanges spontanés. il l'observe aller chercher les cafés et il en profite pour se rouler une clope, pour plus tard. c'est si moche à voir? il sourit, parce qu'elle le dévisage avec un espèce de regard de pitié. un peu le genre de regards que peut lui lancer ninel, quand elle le voit débarquer après un samedi et un dimanche d'astreinte et qu'elle sait très bien qu'il a tourné à du plus ou moins légal pour tenir sur le long terme. parlons de toi plutôt, moi y'a rien de bien glorieux qui se dessine là et puis il a besoin de se sortir de cette léthargie, mats. d'écouter d'autres mots, de dessiner d'autres images.
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MessageSujet: Re: towing the line (mina)   towing the line (mina) EmptyMar 4 Sep 2018 - 2:02

Les hôpitaux vibraient à un rythme bien différents du monde à l’extérieur de leurs murs. En ces lieux, la vie côtoyait la mort – et la souffrance, le soulagement. Les gens pleuraient de tristesse ou de joie, leurs épaules s’effondrant sous le poids de l’épreuve ou du soulagement. Le personnel soignant portait à bout de bras le poids de tous ces maux. Matin et soir, jour et nuit, il s’efforçait d’alléger la douleur, de rassurer les âmes troublées, de réconforter celles en peine. Il fallait avoir une carapace d’acier pour supporter la lourdeur de ces responsabilités chargées d’une émotivité sensible. Mina s’était toujours considérée hermétique face à la misère humaine. Elle ressentait de l’empathie pour le genre humain, mais supportait sans mal les côtés sombres de la médecine : les diagnostics dévastateurs, les opérations délicates, le stress constant d’être à la hauteur. Il avait fallu qu’elle se retrouve à leur place, pour comprendre. Qu’elle soit au côté de sa mère, lorsqu’on lui avait annoncé une énième rechute de son cancer. Quand il n’y avait eu plus rien à faire que d’attendre que l’inévitable se produise, elle avait trouvé réconfort dans le ton calme du médecin traitant de sa génitrice. Un homme qui faisait de son mieux pour atténuer ses inconforts et lui offrir quelques heures, quelques jours de répit dans ce combat perdu d’avance. Son air compatissant avait bordé ses nuits sans sommeil, alors qu’elle veillait au chevet de la mourante. Il comprenait ce qu’elle traversait. Il avait vu cette souffrance dans plus de regards qu’elle ne pouvait l’imaginer. La carapace protectrice de Mina avait cédé, à ce moment-là. Elle avait compris que de faire preuve d’humanité ne signifiait pas qu’elle était fragile. Derrière cette chemise blanche et ces nombreux diplômes accrochés sur les murs de son bureau, elle restait une femme. Un être fait de chair et de sang, comme tous ces gens qu’elle soignait avec l’énergie du désespoir. Elle acceptait cette partie vulnérable de sa personne, sans toutefois l’assumer face au reste du monde. Toujours droite, toujours aussi vive d’esprit, elle dégageait une aura de confiance et inspirait le respect autour d’elle. Cette image qu’elle projetait n’était que poudre aux yeux, pourtant. Comme celle qui cachait les cernes qui se creusait sous son regard ténébreux. – Disons qu’une bonne nuit de sommeil ne te ferait pas de tort. – lui mentionna-t-elle en haussant les épaules, un sourire contrit sur ses lèvres couleur carmin, consciente qu’il peinerait surement à trouver le repos après l’agitation des dernières heures, encore sous le joug de l’adrénaline qui frémissait dans ses veines. Elle trempa le bout de ses lippes dans le breuvage fumant, y récoltant une longue gorgée avant d’éloigner le verre, qu’elle posa sur le sol à ses côtés.  – Donne-moi ta main. – Elle n’attendit pas qu’il s’exécute pour capturer celle la plus à proximité, la coinçant entre ses doigts. C’est sur ce ventre rebondit qu’elle déposa la paume de l’interne, où il pu ressentir le ballet désordonné qui se produisait dans le fruit de ses entrailles. – Elle déteste le café. – confia-t-elle d’une voix amusée, maigre confidente qu’elle se permettait de lui faire, à défaut de parler d’elle et de sa vie. Son petit monde ne se résumait plus qu’à grand-chose, et cette gamine qui poussait en son ventre en faisait partie.
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