baby, elle a envoyé un message de groupe à la bande. pour qu'ils se ramènent chez elle parce qu'elle est toute seule la gosse. et elle aime pas être toute seule. son frère est sûrement en train d'écumer les bars avec l'autre abruti et elle n'est pas sûre de l'heure à laquelle ils vont enfin rentrer. alors elle tourne, elle vire. elle regarde un film, deux. regarde son téléphone des millions de fois. aucune réponse, de personne. elle soupire baby, à quoi bon avoir des potes si ils répondent jamais au téléphone. elle passe même derrière les fourneaux la gosse, tellement elle s'ennuie. objectif : fondant au chocolat. mais quand elle le sort du four, ça ressemble plus à une grosse éponge qui a cramé. c'est clair que la bouffe c'est pas fait pour elle. elle devrait juste se contenter de la manger et pas essayer de la préparer. après deux heures qui lui paraissent être des siècles, ça tape enfin à la porte. c'est ouvert ! elle gueule la gosse. elle est allongée sur le canapé, les jambes sur le dossier et la tête dans le vide. à l'envers donc. elle attend de voir qui c'est. si ils sont tous là. mais en ne voyant personne arriver, elle se met à paniquer la gosse. et si c'était un voleur ? un assassin ? elle se redresse, avec la soudaine impression de se retrouver dans un mauvais film. elle avance jusqu'à l'entrée et elle sursaute quand elle aperçoit une ombre dans l'entrée. putain terri t'es con ! elle aboie la gosse. elle a le cœur qui bat à mille à l'heure. elle a vu sa vie défiler et elle a envie de l'étrangler. j'vais te tuer. son poing qui s'abat sur son épaule, elle lui a sûrement pas fait mal mais tant pis. t'es tout seul ? question con. parce que oui, visiblement, il est seul. baby elle suppose déjà que sacha elle a consciemment évité son message. pour les autres, ils sont sûrement occupés ailleurs. alors ils seront que deux ce soir. elle avance jusqu'au frigo, en sort deux bières et les pose sur le comptoir de la cuisine. ce soir c'est que toi et moi alors. clin d’œil qui sonne faux. si y'a bien un mec qu'elle pourrait pas draguer, c'est terri. elle avale une gorgée de sa bière qu'elle vient d'ouvrir avant de la reposer sur le comptoir. elle a envie de lui poser la question qui lui brûle les lèvres. elle veut savoir où ils en sont, avec sacha. curiosité maladive. mais elle dit rien. pas tout de suite.

@terri austen

il est coincé, terri, le cul sur une chaise, au milieu d'un silence pesant. réunion de famille ce soir, jimmy est de la partie pour un repas que terri ne peut s'empêcher de juger hypocrite. une ambiance de faux semblants pèse alors qu'il dévore sa viande sans piper mot. terri tout ce à quoi il pense c'est à se tirer de là au plus vite. et son envie se fait plus intense encore lorsque son portable vibre dans sa poche à la réception du message envoyé par baby. pour un peu, terri aurait tout laissé tomber sans donner la moindre explication, mais depuis leurs querelles de coqs il essaye de faire profil bas. pas pour que ça aille mieux entre eux, non, mais plus pour les filles. il est pas aussi con qu'il en a l'air, il se rend compte qu'elles doivent supporter ses sautes d'humeur. alors faire un effort, ce soir, il se dit que ça va pas lui coûté un bras. les secondes défilent à l'allure des minutes. terri écoute à peine la conversation qui se déroule autour de lui. il a les prunelles rivées sur le bouquet de fleur planté au milieu de la table, les pétales fanées comme un rappel de l'imposture de la situation. il pense pouvoir s'en tirer pour quelques minutes de plus, quand rosie vient poser une salade de fruit sur la table. manquait plus que le dessert. pomme, ananas, kiwi, orange, tout ce qu'il aime. je vais passer mon tour, je dois aller quelque part. il laisse pas le temps aux autres de répliquer, il en a marre de faire semblant d'être cette famille comblée qu'ils essayent de montrer. aussitôt dit, terri s'esquive de la pièce, quitte la maison sans demander son reste. frappé par le froid de saison, il ne met pas bien longtemps à rejoindre l'appartement de baby. poing contre porte, terri cogne comme un fou contre la porte pour annoncé sa présence. et y a une petite, ou plutôt grosse, voix qui se fait entendre de l'autre côté. alors il entre, pensant que les autres sont déjà arrivés, mais non. pas un bruit, juste baby sur le canapé. il sait pas trop ce qui lui prend, terri, mais il reste planté dans l'entrée, en silence, un sourire amusé sur les lèvres et il attend dans l'ombre pour n'en sortir que lorsqu'elle arrive tout près de lui. timing parfait puisque baby sursaute et l'incendie, comme d'habitude. il se marre terri, comme un con, à sa blague débile. mais elle l'aura cherché à ne même pas prendre la peine de l'accueillir - comme si ce genre d'attention comptait vraiment. - aïe qu'il simule en se frottant l'épaule. parce que ça se voit pas ? toi plutôt, t'es toute seule ? question con, réponse con. terri, il ne s'attendait pas à s'embarquer dans un tête à tête avec baby. non, il pensait retrouver ses potes pour une soirée tranquille, mais tant pis. payes ton traquenard ! si j'aurais su j'aurais pas venu. il sent que ça va être son heure, ce soir, qu'il aura le droit à des avoeux tirés du nez. sourire taquin aux lèvres en réponse à son clin d'oeil qu'il sait faussement aguicheur. mais ça le surprend terri, que personne ne soit là. et dans un sens peut être que ça le déçoit un peu, parce qu'il s'est dit que sacha serait peut-être des leurs. mais non. et ça l'étonne encore plus, parce que baby elle se range souvent de son côté à sacha. t'as fait quoi encore pour que les autres te snobent comme ça ? qu'il demande en prenant la seconde bière, pour l'ouvrir et en boire quelques gorgées.

@baby jones

baby ses potes, c'est sa famille. sa deuxième famille. elle pourrait tuer pour eux. au même titre qu'elle pourrait tuer pour asher. faut dire que les jones, c'est pas la famille la plus exemplaire qui soit. les grands tablées du dimanche, ils connaissent pas eux. tout ce qu'il ont connu, c'est maman qui se laisse crever avec sa seringue dans le bras. maman qui donne son cul pour avoir sa dose. c'est pour ça que baby elle s'est choisi une famille. une qui sera toujours là. une bande loyale. pour toujours. enfin pas vraiment apparemment, puisque quand elle envoie le message groupé, y'a que terri qui daigne se ramener. avec une blague pourrie, évidemment. douce baby, elle a envie de l'insulter quand il fait semblant d'avoir mal. et au lieu de ça elle se met à marmonner, elle râle. pire qu'une gosse. genre t'es aussi marrant qu'un gosse de quatre ans. elle acquiesce en arrivant dans la cuisine avant de se tourner vers lui, regard en biais. elle lui répond même pas. parce qu'il a pas besoin qu'elle lui réponde pour voir qu'elle est toute seule. mais quand il enchaîne, elle ouvre la bouche, faussement outrée avant de lui balancer au visage un paquet de mouchoir qui traînait là. tu devrais plutôt dire quelque chose genre "oh baby t'es la plus belle je suis tellement heureux de passer la soirée avec toi." elle secoue la tête, lèvres pincées, main sur le cœur. faut croire que j'ai mal choisi mes potes. ton théâtral, elle avale une autre gorgée de sa bière. baby le p'tit mec. la dernière gorgée passe de travers, baby elle plonge ses yeux dans les siens. moi qu'est-ce que j'ai fait ? vraiment terri ? sourire qui étire ses lèvres, elle pose ses coudes sur le comptoir. peut-être qu'ils avaient pas envie de voir deux personnes, dont je ne citerais pas le nom, se disputer. elle penche la tête sur le côté. encore. elle hausse les épaules la gosse, faussement innocente. ou alors t'es trop moche et ils avaient pas envie de voir ta tronche. elle lui sourit une nouvelle fois. elle est toujours comme ça baby. les deux pieds dans le plat.