Citation :

« C’est très loin d’être le programme du siècle. Je dois emballer les cadeaux de Noël en fin de journée. Si tu veux venir me soutenir dans cette épreuve, je t’offre une bière. »

Warren avait envoyé ce SMS, aux alentours de la pause déjeuner, à Bash Fraser. Bash, Bash, Bash … Ce bel hindou, qui faisait fondre depuis six mois notre anglais. Ce qui devait être une histoire de fesses sans conséquence en train de prendre une place que Ryder n’avait pas prévu. En quelque sorte, il est tombé dans son propre piège et a du mal à en sortir. Il essaye de faire bonne figure, de paraître fort aux yeux des autres, mais ce n’est pas évident pour autant. Il n’est pas amoureux (si jamais il en est à ce niveau, il préfèrera cesser de voir Fraser), mais est attaché à lui. Pour preuve, il a refait 2 fois son SMS, avant de l’envoyer, estimant qu’il était « neutre ». Le 1er était trop sexuel et le 2ème pouvait sembler un peu trop sentimental. La carte de l’humour passe beaucoup mieux pour le coup. Les deux amants échangèrent par la suite quelques messages, afin de s’organiser et la journée se passa. 19h sonna (même si Big Ben ne sonne plus en ce moment) en même temps que le beau brun chez l’assistant. Ce dernier vient lui ouvrir et l’accueillit avec une rapide étreinte. « Ça va, pas trop froid ? » demanda-t-il en allant vers sa cuisine. Il prit une bière dans son frigo et retourna dans le salon, pour la proposer à Bash. Ce dernier s’était déjà assis sur le sofa. Warren retourna sur sa tabla basse, assis sur le sol, reprenant son ouvrage. « Je suis dessus depuis 15 minutes, j’ai recommencé 2 fois. » expliqua-t-il. « Et ce n’est que le 1er. » Il montra les autres, un peu moins de 10 cadeaux. « J’ai quand même prévu des réserves. » En effet, trois rouleaux de papiers neufs attendaient d’être utilisés ainsi qu’un rouleau de ruban adhésif décoré. Malgré cela, Ryder gardait le sourire face à ses difficultés à faire des emballages cadeaux. « Ça été ta journée sinon ? »

« De la neige est bientôt prévue, si j’ai bien vu. » Warren adore passer des Noël blancs sous la neige. Certes, ce n’était pas pratique pour les routes. Mais cela apportait un charme supplémentaire aux célébrations. L’espace de quelques secondes, il s’imaginait regarder la neige tomber en compagnie de Bash. Cette idée le faisait rêver, peut-être se réalisera-t-elle. Ou pas. Depuis quelques temps, Ryder se raisonne en se disant que lui et son « compagnon » ne sont pas si engagés que cela. « Hé ! » répliqua alors l’assistant, en lançant un nœud doré à l’animateur radio. « Je suis doué pour d’autres choses. » rajouta-t-il, avec un petit air coquin. Il était facile de se douter dans quels autres domaines Warren était doué. Mais les paquets cadeaux n’en faisaient pas partis. Le couple avait tous les deux un grand sourire au visage. « À partir de maintenant, j’achèterai des pochettes cadeaux. » D’un signe de tête, il fit signe à Bash de venir le rejoindre et lui laissa de la place à ses côtés. Cette soirée avait l’air si normal que ça en été presque troublant. C’est le genre de moment qui fait sentir bien Warren, trop même. Au point de sentir les sentiments qu’il éprouve à l’égard de Fraser. « Boulot » répondit le trentenaire. « Je n’ai pas trouvé de manuscrits intéressants. Mais les préparatifs, les concours pour Noël etc sont cool à faire. » Warren travaille dans une maison d’édition et les fêtes de Noël sont toujours un moment fort de l’année. « En parlant de cadeaux. » demanda-t-il « tu as bien reçu ma liste des cadeaux pour Noël ? » de façon faussement innocente bien évidemment.

« K.O. par un nœud cadeau. » dit alors Warren, riant un peu. Il adorait ces moments avec Bash. Ils ne font rien d’exceptionnel. Ils ne découvrent pas de superbes paysages pendant un voyage ou rencontrent des personnes intéressantes. Ils emballent des cadeaux de Noël (ou plutôt, Fraser emballe tandis que Ryder essaye) tout en buvant une bière. « Tu me montreras plus tard, dans quelques autres domaines tu es doué. » répliqua alors l’anglais sur un ton coquin. Il a, bien évidemment, expérimenté plus d’une fois les compétences de son homme et compte bien y avoir affaire à nouveau aujourd’hui. Le laissant emballer le paquet, l’assistant le regarda faire, tentant de ne pas perdre une miette. Cela paraît tellement facile, quand on le regardait. « J’adore mon boulot. Je fais des trucs super intéressants, je lis des livres géniaux, l’équipe est plutôt au top. C’est cool. » Warren n’avait pas en effet à se plaindre car il vivait grâce à sa passion pour les livres. « Avec ton boulot, tu m’accompagnes tous les matins. » avoua Ryder. Le matin quand il se lève et se rend au boulot, il écoute l’émission de Bash. Il a souvent des petits sourires en coin, en se disant qu’une heure ou deux avant, cet homme dormait encore dans ses bras. « Euh … Tu m’as envoyé une liste ? » hésita Warren. Puis, il se souvient et donna une tape légère sur le bras de Fraser. « Tu te moques de moi ! » se plaint-il en riant. « Et j’espère que mon cadeau, ce n’est pas ce cours de mauvaise qualité sur l’emballage de cadeaux. » Disons qu’il s’attend à autre chose de plus excitant. Et l’avoir aussi pour Noël, ou dans les jours autour (le 24 ou le 26, à la limite).

« Je me moque de la moitié de la ville. » Je hausse les épaules, un peu possessif sur ce coup-là. Je sais le succès que mon compagnon rencontre à la radio et bien évidemment que je ne suis pas le seul auditeur. Mais dans ce cas-là, je parlais de moi, par rapport à lui. J’ai des hésitations à penser au pronom « nous ». Je me doute que Bash ne doit pas le faire très souvent. Je souris en coin, pour me donner une contenance et reprendre mes esprits, avant de poursuivre la conversation. Elle dériva sur la liste de cadeaux, que Fraser ne m’avait bien évidemment pas envoyé. C’est juste qu’il se paye ma tête gentiment et que je fonce encore dedans, comme à chaque fois. « Je te déteste. » dis-je alors ironiquement, un sourire aux lèvres. J’aime ces moments avec mon amant. Je me dis parfois que j’aimerais en avoir plus. Mais que ce n’est pas possible. Sans oublier bien sûr que je ne fais rien pour que ça change. Je ne vais pas commencer ou continuer à m’étendre sur ma situation et me concentre sur les emballages cadeaux. « Ouais, très mauvaise qualité. » Je viens alors poser ma main sur la cuisse de Bash. « Il va falloir que tu fasses quelque chose alors, pour me calmer. » Je deviens plus coquin, tandis que ma main remonte le long de la cuisse du beau brun. Mes lèvres se posèrent ensuite sur les siennes, et je viens l’embrasser sur la bouche quelques secondes. Les paquets cadeaux ne comptèrent alors plus réellement. Bash était devenu ma préoccupation principale, tandis que je l’embrassais et viens poser ma seconde main sur sa joue.