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Lisa Ferguson

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MessageSujet: say it first / alex   say it first / alex EmptyMer 20 Déc 2017 - 10:30

Une musique actuelle résonnait dans l’enceinte Bluetooth de la cuisine. Une chanteuse à la mode, quelque chose d’assez commercial, d’entêtant, d’entraînant. Stylo en main, elle raya délicatement une ligne de sa liste. Les corvées ménagères s’accumulaient, le temps lui manquait. Mais Lisa était têtue, bien trop fière pour engager une femme de ménage. Elle aimait le ménage fait d’une certaine manière, sa manière à elle. Ses doigts s’agitaient autour du tire-bouchon, pour ouvrir la bouteille de vin rouge coincée entre ses cuisses. Un pop sonore put se faire entendre dans la pièce quand le bouchon céda. Le liquide carmin coula aisément dans l’ovale du verre. Elle se déhancha légèrement, remuant ses hanches de droite à gauche au rythme de la musique, fredonnant quelques paroles ici et là. Elle empoigna le pied du verre, pour en boire une gorgée généreuse. Le goût amer et fruité de la boisson lui chatouilla les papilles, lui brûla la gorge. Lisa n’était pas une femme au foyer. Pas le type classique, en tout cas. Mais elle aimait faire l’effort, parfois, pour Alex, pour lui faire plaisir, pour le détendre. Un plat en sauce mijotait sur le feu. L’odeur embaumait la cuisine, le salon, l’entrée et sûrement d’autres pièces de la maison. Elle avait remporté son procès aujourd’hui. Une affaire de femme violée, dans un lieu public, à la vue de tous et personne n’avait réagi. Personne ne l’avait aidé. Le coupable avait été jugé comme il faut, comme le violeur et persécuteur qu’il était. Elle était fière, Lisa. Fière d’avoir pu y contribuer. Alors elle avait voulu fêter ça dignement. Une paire de chaussettes neuves d’un rouge vif, vibrant, presque rouge sang, à l’opposé du rouge bordeaux du vin, traînait sur le comptoir. Elle s’était arrêtée spécialement dans cette boutique, à côté de son cabinet, pour en acheter deux paires. Elle s’était chargée de faire une machine aujourd’hui. Une machine de blanc. Des chemises blanches de son mari, de ses pulls blancs, de ses sous-vêtements blancs. Alex avait une obsession pour l’immaculé. Elle avait pris soin d’y glisser la deuxième paire de chaussettes. Le rose lui irait très bien. Un sourire étira le coin de ses lèvres, en attendant la porte d’entrée se refermer. « Bonsoir chéri, » souffla-t-elle, prenant une seconde gorgée de son verre.
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MessageSujet: Re: say it first / alex   say it first / alex EmptyMer 20 Déc 2017 - 18:32

Le sol se dérobait sous mes yeux. La ville étouffait dans le brouillard. Je crispais la mâchoire en.  Sur les bordures duvetés, je m’enivrais de son odeur, du goudron humide et du souvenir de notre mariage. Je l’aimais sans pardonner. Je l’aimais mais le sentiment avait changé. Je brûlais pour éclairer le couloir. Parfois, elle me manquait. Puis ses tromperies revenaient pour me hanter. Si elle l’avait fait une fois. Peut-être que… Je secouais les épaules en poussant la porte d’entrée. La maison était rangée. Un ordre oppressant. Presque misérable. Je soupirais en posant mes clés sur le rebord. La cravate étreignait mon cou. C’était ma seule compagne lorsque ma femme était touchée par l’aliénation. Lorsqu’elle se surprenait à me haïr. A perturber mon univers. Les heures passées au bureau ne suffisaient plus. Ma plénitude s’amenuisait entre les ondulations de sa chevelure blonde. Lisa était mon plus beau cauchemar. La punition éternelle qui perforait mes poumons. Je m’arrêtais un instant, observant ses mouvements. Elle dansait comme un pied. Mais elle était belle – diaboliquement merveilleuse. Je cachais mon sourire. Je retenais tous mes élans d’euphorie. Les sifflements de la machine s’élevaient dans la pièce. J’avais une réunion importante. Le conseil se réunissait pour voter les parts d’un associé déchu. Et j’en voulais plus. Plus de reconnaissance. Plus de pouvoir. Je comptais sur l’éclat de mes chemises blanches, sur ma prestance habituelle et mon charme taquin pour obtenir mon nom sur l’insigne. Je plissais le front en m’adossant à la table.  « Bonsoir mon amour. » Ces banalités amoureuses n’étaient qu’une façade. Une manière d’étourdir nos esprits. De maintenir un semblant de relation. Nous partions à la dérive. C’était comme ça. Je me penchais pour embrasser sa joue. Mon pouce effleurait sa peau rosée. Elle était essoufflée par l’effort. Par ses danses ridicules. « Tu as encore pris une ride. Bientôt les gens vont te prendre pour ma mère.» J’esquissais un sourire narquois, le visage courbé sur elle. « T’inquiète. Pour le meilleur et pour le pire.» Ma bouche était sèche contre son oreille. Mon souffle l’enveloppait, l’entourait toute entière. La flamme devenait ardente. La compétition, la rage de vaincre et peut-être l’espoir exalté de retrouver notre alchimie.
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MessageSujet: Re: say it first / alex   say it first / alex EmptyJeu 21 Déc 2017 - 9:16

Elle ferma les yeux un bref instant au contact de ses lèvres contre sa peau. Son cœur se serra dans sa poitrine de nostalgie, de regret. Il lui manquait. Le Alex amoureux, affectueux. La lueur dans ses yeux s’éteint éteinte, remplacée par une rage, par une envie de vengeance qu’elle ne lui avait jamais connue. Et Lisa devait maintenir la façade. Pour lui, pour son bien. Ils étaient au bord d’un précipice, d’une falaise qui menaçait de se dérober sous leurs pieds. La chute serait sûrement lente et douloureuse. Dans un abysse profond et sombre. Le genre sans fond, infini, qui fait peur, qui force à reculer, à prendre quelques pas en arrière pour s’éloigner du bord. Elle avait peur de l’inconnu, Lisa. Elle avait peur d’une vie sans lui, sans son amour et ses bras rassurants. Pourtant, elle le poussait à tomber, à sauter de lui-même. Ses bras glissèrent le long du flanc d’Alex, s’enroulant avec une fausse affection autour de lui. « Personne ne peut supplanter ta chère mère. Son visage est tellement ridé qu’on dirait une carte routière. » Elle fit une moue moqueuse pour accompagner ses paroles. Il connaissait ses points faibles par cœur, ce qui la faisait tiquer, pleurer, rire. Sa peur de vieillir n’était pas un secret. Elle observait assidûment chaque ride, tous les matins. Et il s’en jouait. Comme elle se jouait de lui et de ses faiblesses. De ses manies et de ses tics. C’était un jeu, une compétition malsaine, qui les rapprochait autant qu’elle les éloignait. Sa main caressa son torse, alors qu’elle posa ses prunelles dans les siennes. « Pour le meilleur et pour le pire, mon cœur. » Son regard brillait presque avec malice, avec fourberie. Elle soutint son regard avec insistance, un sourire en coin dessiné sur ses lèvres. Le bip de la machine à laver retentit pour annoncer la fin de cette dernière. Elle se détacha de l’étreinte presque forcée. Ses doigts s’enroulèrent autour du manche d’un couteau à pain. La lumière du plafond se reflétait sur la lame bien aiguisée. « Tu veux bien étendre le linge s’il te plait ? Je m’occupe du repas, » déclara-t-elle, se saisissant de la baguette posée sur le comptoir, afin de commencer à en découper quelques morceaux.
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MessageSujet: Re: say it first / alex   say it first / alex EmptyJeu 21 Déc 2017 - 11:20

Les rides avaient aspiré ses joues. Les marques se distendaient, disparaissaient sous les ondulations de la lumière. Elles n’existaient pas. Tout était imaginaire. Lisa était pleine de fraicheur mais elle s’obstinait à avoir peur. Elle croyait que la vieillesse pouvait lui ôter sa beauté. Que ses actes pouvaient retirer mon amour. Je lui avais fait une promesse. Certains jours, elle devenait difficile. Parfois, j’avais du mal à rester. Mes pieds effleuraient le sol pour quitter la maison. Puis mes pensées me ramenaient au mur d’Hadrien. Je revoyais les pierres qui roulaient sous le vent. La silhouette de mon père se perdait entre les arbustes de la vallée. Il nous quittait pendant des nuits. Mais on restait. On ne s’abandonnait pas. Ma poitrine s’emplissait de nostalgie. Mon cœur était malade pour elle. Il saignait pour ses fautes. Je m’en voulais pour son adultère. Je l’y avais peut-être poussé. Parce que je n’avais pas assez répété. Lisa ne croyait pas ma loyauté. Mon ambition avait accaparé mon attention. Mes mains s’accrochaient à ses épaules, effleurant les vestiges de notre mariage. On se détestait. On s’adorait. Nous étions différents des autres couples. Je connaissais ses faiblesses. Elle s’amusait des miennes. Mes lèvres se pinçaient. Un rictus mesquin, presque hautain. « Ma mère est vieille. Elle a deux gosses. T’es à la fleur de l’âge et je te sens déjà flasque entre mes cuisses. M’enfin, tu as de la chance d’être petite. J’arrive à voir tes cheveux blancs, en premier. Je peux te prévenir.» Un clin d’œil. Un air orgueilleux. Lisa se détachait de mon étreinte. Et je sentais le vide autour de mon ventre. C’était con. La séparation était souvent douloureuse. Je ne voulais pas arrêter. Je refusais de lui donner cette satisfaction. Le divorce était un défi. Je ne voulais pas craquer. Je me tournais vers la machine. Mes gestes étaient mécaniques. J’ouvris la portière, sortis le linge. Mon regard se figeait. Mes mâchoires tremblaient. Elle n’avait pas osé. Je jetais les chemises roses sur le sol. Sa main jouait avec le manche du couteau. Lisa me poussait à bout. « T’es sérieuse ?» La guerre ne prenait jamais fin. Il n’y avait pas de trêve. Pas de pause. Je lui parlais de loin. Sa voix se perdait dans la distance, dans mes pensées injurieuses. « Fais gaffe avec la lame. Je voudrais pas que tu te coupes un doigt. Je supporte déjà tes cheveux gris si tu devenais handicapé, je ne saurais plus quoi faire.» Je me penchais afin de ramasser mes chemises ruinées. La chaussette rouge était là, pliée au milieu des tissus. Elle me narguait comme ma femme. Comme Lisa. « Si tu cuisines aussi bien que tu fais la lessive, je pense que je vais commander chinois. La livreuse est jeune et sexy. Puis j’ai accroché une feuille de gui devant la porte.» Mes complexes remontaient à la surface. Je n’arrivais plus à oublier. Et sans le contrôler, je faisais toujours allusions à son erreur. A la possibilité de plonger. De ternir notre histoire.
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MessageSujet: Re: say it first / alex   say it first / alex EmptyLun 8 Jan 2018 - 10:08

Le mariage était comme une danse. Un ballet harmonieux, sur des rythmes classiques, sur une mélodie jouée au piano, par des doigts fins et gracieux. Une musique entêtante et entraînante, qui les faisait valser dans un espace vide, infini. Un trou noir de souvenirs auxquels ils se heurtaient. Une nostalgie qui les opprimait, les oppressait de son voile fin et terne. C’était une autre époque. Une époque lointaine, à des milliers de kilomètres de ses interrogations, de ses actions. Elle souillait leur amour, leurs albums de souvenirs avec ses peurs et ses craintes. L’histoire se répétait, c’est ce qui était appris à l’école. Les hommes n’apprenaient pas de leurs erreurs. Ce n’était qu’une façade pour l’évolution, pour un bonheur éternel et inatteignable. Alors pourquoi ce serait différent pour eux ? Pourquoi Alex ne finirait-il pas par se lasser, lui aussi, d’elle, de son amour, de leur vie commune, de toutes ces choses qu’elle ne peut lui offrir ? De toutes ces souffrances qu’elle lui inflige ? Les paroles d’Alex lui glissaient dessus, comme sur une pente obtuse. Il se jouait de ses faiblesses, crachait son venin là où ça faisait le plus mal. Ses doigts se resserraient autour du manche du couteau. La lame caressait délicatement le pain, coupant morceau par morceau avec la précision d’un chirurgien. Un mince sourire en coin étira sa bouche, alors qu’elle restait concentrée sur sa tâche. « C’est de la discrimination envers les handicapés, chéri. Tu penses qu’avec un doigt en moins, je ne serai plus capable de te satisfaire ? » S’enquit-elle, relevant la tête pour croiser son regard, une moue boudeuse sur les lèvres. Elle posa le couteau contre le plan de travail, posant ses deux palmes à plat sur ce dernier. Son adultère revenait, encore et encore. Il subissait, s’imaginait probablement la scène, les pensées qui avaient pu traverser la tête de Lisa. Il s’obstinait à se torturer. Parce qu’il était fier, Alex. Trop fier pour plier, trop fier pour divorcer. Ce serait une défaite, et les Ferguson détestaient perdre. « De mieux en mieux. D’abord de la discrimination, maintenant du harcèlement sexuel ? Je suis déçue, » déclara-t-elle dans un soupire exagéré. « Ce n’est pas parce que tu as un joli minois, que toutes les filles tombent à tes pieds. » Elle lui lança un clin d’œil avant de se retourner vers la casserole qui mijotait sur le feu. « C’est ton plat préféré. Puis, le rose t’ira très bien, il fera ressortir tes yeux, » finit-elle, relevant le couvercle pour y laisser s’échapper la vapeur.
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MessageSujet: Re: say it first / alex   say it first / alex EmptyLun 8 Jan 2018 - 16:44

Je restais immobile, un instant. Les mots se perdaient au fond de ma gorge. J’étais fatigué de lutter. Je me penchais sans cesse vers la limite. La flamme devenait ardente, elle brûlait dans mon estomac. Je n’avais pas faim. Je ne voulais plus faire semblant. Mes jambes reculaient vers la porte. Je soupirais en esquissant un sourire. Lisa me manquait. Je l’aimais. Mais ce n’était pas suffisant. Je ne lui pardonnais pas. J’ignorais mes sentiments. Je refusais de les laisser exister. Mon cœur saignait entre ses lèvres. Chaque dispute, me tuait. Mes mains se crispaient sur mon menton. La discrimination ? Quelle bonne blague. Elle avait peur de vieillir. Et je craignais le laisser aller. On posait les étiquettes. On se conformait aux images de la société. Nous étions pathétiques. Sa voix résonnait encore dans ma tête. Je voulais lui demander une trêve. Une simple pause dans ce bûcher de vanités. Mais ce serait plier, en premier. Ce serait admettre qu’elle avait raison de douter. « C’est ça ton argumentation ? Pas étonnant que tu forces sur les décolletés pour aller au tribunal. » Je fronçais les sourcils. Ma silhouette s’amenuisait entre les meubles. Lisa m’avait trompé pour prouver sa théorie. On ne pouvait pas durer. L’amour n’était pas éternel. Elle recréait le schéma de ses parents. Mais je n’étais pas cet homme. Je ne voulais pas me détacher de nos promesses. Je pinçais les lèvres en approchant du plan du travail. Mes mains se posaient délicatement sur ses poignets. Sa peau était si douce. J’étais en manque de ses caresses, de sa bouche. Mais je devais garder le masque. Je devais me voiler la face pour la garder auprès de moi. « Chérie, tu ne me satisfait plus depuis des mois. » Je n’y arrivais pas. Elle me dégoutait. J’avais mal à l’aimer autant. A vouloir réparer les choses. « Même avec mon alliance on me court après. Ce n’est pas ma belle gueule. On appelle ça du charme.» Sifflai-je en coiffant ses boucles soyeuses. Son odeur se mélangeaient aux vapeurs de la nourriture. Je plissais les yeux en observant ses prunelles colorées. « J’ai pas envie de te tromper pour me venger, Lisa. Je le ferais parce que j’en aurais envie.» Je me détournais pour ramasser la pile de chemise. Après tout, ce n’était qu’un détail. Le blanc. L’immaculé. Plus rien de ça, n’était réel. « Merci pour le conseil mais tu peux en faire des torchons. C’est du bon coton, ça soulagera tes mains. Tu as des cloques d’eau. C’est moche.» M’enquis-je en rangeant le linge dans un panier. Je commençais à poser la table. Une assiette. Un couvert. « Tu manges aussi ? Ou le bouillon campagnard c’est pas assez raffiné.» J’étais né au Nord de l’Angleterre, dans une petite province isolée au milieu des plaines et des bergers. Une vie différente, en opposition avec mon travail et l’élégance de notre appartement. Un aspect de moi, qui nous éloignait parfois.
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