Non, pas de manque de son côté. Tant pis. Tant mieux dans un sens. Après tout, son objectif n'est pas de la rendre accroc ou dépendante de lui, seulement de coucher avec elle. De le trouver assez attachant pour lui donner la chance d'une nuit. A force de lourdeur et d'omniprésence, il pense y arriver Rafe. Une méthode bien maladroite mais il n'a pas l'habitude de croiser une fille qui lui donne tant de fil à retordre. A vrai dire, il se lasse trop vite pour en arriver à ce stade d'ordinaire. Elle est bien la première avec qui il essaye et continue encore malgré les vents qu'il se prend. Les mouvements sont délicats mais son corps frôle le sien, ça le rend ivre de désir. C'est la première fois qu'ils sont si proches. La rouquine s’évertue le plus souvent à garder une distance de sécurité avec lui. Pas ce soir. Elle se montre curieuse, trop pour ne pas tenir à lui comme elle veut le faire croire. Une intrusion qui aurait du le faire fuir, ses jambes à son cou. Pourtant, il la trouve attachante, troublante. Elle est en colère, la ride du lion au milieu du front. Son regard sombre se percute au sien, il la lâche pas d'une seconde, pas question de la laisser filer si facilement, surtout quand elle démontre -enfin- de l’intérêt pour lui. j'avais besoin de me retrouver seul. qu'il dit de sa voix à la fois douce et rocailleuse, presque rassurante. Et seul, c'est le cas. Il a passé des jours entiers à écumer les bars comme un con, totalement ivre, zéro souvenirs de la veille. C'est d'ailleurs une chance qu'elle ne l'ai pas croiser parce qu'il était si pathétique qu'elle aurait tiré un trait sur lui. Il hausse les épaules et ajoute : ça ne t'ai jamais arrivé ? comme pour se dédouaner de la situation. Une justification bien mince qui, il l'espère, suffira à apaiser sa colère. Parce qu'il a pas envie d'en dire plus, de prendre le risque de replonger. Il veut plus y penser à Sohan. Ca fait mal. Faire l'autruche, c'est plus simple.

@Chloé Strenton

- Winter's ball -
TESSA'S THEME

Il fait froid. Vraiment froid. J’ai laissé mon manteau au vestiaire et je regrette de ne rien avoir sur les épaules. Pourquoi j’ai choisi de sortir dehors, ce n’était pas une idée excellente, vraiment pas. Je regarde la vue qu’il donne sur le parc. C’est tout calme, la nuit est tombée et l’air frais de la mer vient jusqu’ici. Je frissonne déjà, avant même que mes coudes viennent se poser sur la barrière en pierre. Je sais qu’il y a de grandes chances pour que ma solitude ne dure pas. Alors j’inspire profondément, j’expire presque bruyamment. J’entends ses chaussures sur la dalle de la terrasse. Il est là, il m’a suivi, je crois qu’il a hésité quand même mais il est là. Je ne le regarde pas, je continue à fixer le vide, à ravaler les petites larmes qui ont menacé de se pointer. Je l’écoute parler. Me dire ce qu’il a sur le cœur, est-ce que je dois le croire ? J’ai toujours peur de me faire avoir, toujours peur d’être naïve. Et puis il est venu aux bras d’une sulfureuse blonde alors j’ai un peu de mal à croire qu’il n’aime pas ce milieu, que j’ai vu sa véritable personnalité. Il est acteur, jouer la comédie c’est sa spécialité, alors comment je peux être sûre ? Comment ? J’ai peur de le croire, j’ai peur de me faire avoir. J’inspire, je ne le regarde toujours pas, il a ce physique qui me fait craquer, son sourire me rend faible et sentir son regard sur moi me fait fondre, alors je fixe la nuit. « - Pourquoi t’es pointé avec barbie alors ? Pourquoi ce silence ? Mets-toi à ma place, je passe une soirée parfaite avec toi et le lendemain, je me retrouve en couverture de la presse à scandale en train de t’embrasser. Pas un mot, pas de message pour t’excuser, je sais que tu n’avais pas mon numéro, je sais parfaitement ça, mais me retrouver n’aurait pas été si complexe, la preuve les tabloïds eux n’ont pas mis longtemps… » Je tente de parler sans trop de colère. J’ai froid. Je finis par croiser mes bras contre moi et je frotte ma peau. « - Alors comment je pourrais te croire ? Comment je peux être sûre que tu ne cherches pas juste à faire parler de toi ? Je ne suis pas de ton monde Nick, je ne veux pas en faire partie, ma petite vie à Brighton me convient parfaitement ! Alors qu’est-ce que tu attends de moi ? » Cette fois je suis tournée vers lui et je le regarde. J’attends une réponse honnête.
@nicholas vandôme

S'il y avait une règle qui disait qu'on avait pas le droit de prendre des inconnus en photo, et il y en avait forcément une, Jenna l'ignorait complètement et totalement et sa seule défense était le sourire qu'elle avait sur les lèvres. La jeune femme qu'elle venait de mitrailler ne semblait pas vraiment énervée ou irritée et l'étudiante prit ça comme un signe positif, encore plus quand, Jude visiblement, lui proposa un verre. "Jenna. Et oui tu peux me tutoyer, pas de soucis." La brune accepta volontiers le verre et elle commença à boire une gorgée quand elle manqua de rire aux mots de Jude. Si seulement elle était une vraie photographe, elle aurait alors une vraie excuse et elle était certaine que tout le monde se laisserait prendre au jeu. Enfin presque tout le monde, certaines personnes étaient toujours susceptibles, pas Jenna, elle était une fan et accro du selfie."Ah désolée pour la photo, je l'efface si tu veux, mais ça serait dommage regarde..." Jenna se rapprocha de Jude et après quelques mouvements de son pouce, elle lui montra les photos qu'elle avait prise d'elle. Jenna la trouvait classe, il n'y avait pas d'autres mots, il ne manquait plus qu'un filtre instagram et Jude aurait eu l'air d'une professionnelle. "Une vraie mannequin en herbe." complimenta Jenna avant de retourner à son verre. La jeune fille ne buvait pas devant ses parents, jamais d'ailleurs, mais maintenant qu'elle les avait perdu de vue, elle pouvait le faire sans culpabiliser. "Je suis juste une fana de mode et une future styliste... je l'espère. Ce genre de soirée c'est un peu mon petit plaisir perso donc j'en profite." Jenna jeta un regard sur la foule réunit au même endroit à présent et les nouvelles tenues qu'elle pouvait distinguer. Ce n'était pas la fashion week à New York mais c'était déjà quelque chose. "J'essaye de retrouver des amies avec tout ce monde je crois que c'est une cause perdue... et toi ?"

- Winter's ball -
ROSA'S THEME

Cet endroit ressemble à ce que l’on voit dans les séries pour adolescents. Les bals de promo en Amérique, ses adolescents qui se prennent pour des stars et enfilent des robes et des costumes hors de prix et les parents qui les encouragent. Forcément ils ont vécu cela eux aussi. Voilà à quoi je pense quand je pénètre dans cette pièce aux couleurs de l’hiver. Alors dans l’idée c’est plutôt joli mais j’avoue que je ne peux m’empêcher de penser que ce genre d’endroit c’est clairement pour se montrer, pour pavaner, c’est à celle qui a la plus belle robe, celui qui a la plus grosse montre ou la plus belle poupée barbie à son bras. C’est une comédie grotesque et à ce moment-là j’ai l’impression d’être la seule à m’en rendre compte. Ce monde dans lequel on vit n’est accès que sur les apparences, ce qui s’avère bien dommage, on loupe tous tellement de choses. Moi je me demande vraiment pourquoi je suis là. Ah oui, Marcus. Je passe la lanière de ma bourse en velours autour de mon poignet comme si j’avais peur qu’on me l’arrache des mains, c’est totalement stupide, j’en conviens. Personne ne se doute qu’elle est remplie de drogue, je ne sais pas quelle drogue, je n’ai pas l’habitude de demander et Marcus fait à la demande, et c’est le genre à trafiquer tout ce qui lui rapporte. J’ai arrêté de me formaliser. Je fais le tour de la salle plusieurs fois, j’ai parfois envie de rire quand je vois des femmes qui se prennent pour des actrices d’Hollywood, elles se donnent un genre et c’est ridicule. Je perçois des brides de conversations. Le sujet politique est assez présent, je n’ai que faire de cela, alors ce n’est pas moi qui vais me joindre à eux, parfois j’entends des brides de ragots, j’aimerais me figer pour entendre la fin, juste pour rire mais je crois que l’on me prendrait pour une folle. Alors je me réfugie au bar avec avoir tourné. J’ai déjà envie d’une clope, j’en ai dans mon sac. Mais je ne peux pas vraiment m’éclipser. Je prends un verre, de l’alcool me rafraichit et je patiente. Je note alors un homme. Un bel homme, élégant. Il porte bien le costume et à mon avis c’est un jeune qui a un papa haut placé. Génial. Il s’approche et je le laisse venir, de loin, on pourrait penser que l’on flirte, c’est parfait. Je n’aime pourtant pas tellement les contacts de proximités mais je le laisse faire. On a le temps de faire l’échange, personne n’a rien vu et alors que mon client va s’éclipser, je l’attrape pour qu’il reste. Mes yeux viennent de capter un homme. Il me regarde trop, il me surveille et mon instinct ne se trompe jamais. Un flic. Peut-être que non, mais je ne prendrais pas le risque. Je me hisse un peu sur ma chaise haute pour joindre l’oreille de mon client. « - Suis-moi, comme si on allait dans les toilettes toi et moi, on a peut-être un flic dans les parages, on ne prend pas de risques ». Il hoche la tête et à mon avis il est habitué. Il attrape ma main et je le suis volontiers, comme une fille ravie d’avoir un petit quart d’heure de paradis. On se faufile dans la foule, je regarde autour de nous, je le vois le type qui semble nous suivre mais la foule a raison de lui, pour combien de temps ? Je ne sais pas, alors une fois hors de portée, on se dirige vers le couloir de l’entrée. « - Tu devrais partir, il ne pourra rien contre moi ok ? » Logiquement il ne peut rien. Et je repense alors la liasse de billets que j’ai dans ma pochette. Merde. Alors que le flic ne va pas tarder à me trouver je prends la direction des toilettes pour femmes, qui oserait entrer là, quel homme du moins ? J’entre dans une cabine, plusieurs femmes remettent leur rouge à lèvres et cela empeste le parfum. J’ouvre mon sac et je cache les billets dans mon décolleté, je divise la liasse. Je souffle, je dois reprendre mon calme. Allez, je vais faire comme si je sortais des toilettes et que j’allais fumer, le tabac me manque. Je sors mon paquet, je mets une cigarette entre mes lèvres et je sors de ma cabine puis des toilettes et je prends alors la direction du parc vers l’entrée, mon cœur bat à la chamade.

@Harlan Olszewski

Elle hausse les épaules. Se retrouver seul, ça veut tout et rien dire à la fois. Cela sous entend toutefois qu’il n’était pas avec une ou plusieurs autres filles et voilà que la rouquine est presque rassurée. Il ne s’est pas lassé d’elle, il avait seulement besoin d’être seul. Ces mots résonnent dans sa tête, elle se demande bien ce qui a pu le pousser à cette situation. Parce que clairement, on ne disparait pas comme ça sans raisons. Bien sur que ça m’est déjà arrivé. Mais sans doute pas aussi longtemps. Chloé, c’est pas le genre de personne qui aime être seule. Au contraire. Elle a toujours besoin d’être entourée et c’est comme ça qu’elle résout souvent ses soucis, en parlant aux gens autour d’elle, en allant aider des personnes qui en ont réellement besoin. Mais en général ça ne dure pas aussi longtemps et je reviens toujours avec une explication. Une explication plausible. Pas un truc vague. Et là, c’est ce qu’elle a besoin d’entendre : une explication. Elle veut pas être ce genre de personne qu’on oublie quand on a un soucis et qu’on revient voir quand ça va mieux. C’est trop facile. Si Rafe veut vraiment réussir à coucher avec elle, il va falloir qu’il s’ouvre un peu plus, qu’il se mette à parler. Simplement parler. Poser des mots sur ce qu’il ressent, échanger. A croire qu’il en oublierait que Chloé, si elle fait des études de psycho, c’est pas pour rien. Il lui a bien demandé une psychanalyse il y a quelques semaines. C’est peut être le bon moment pour s’y mettre.

Lui qui pensait pouvoir se retrouver simplement avec elle, repartir sur un mélange de séduction et de rejet se retrouve questionné. Trop pour qu'il soit à l'aise. Il parle pas de lui Rafe. Jamais. Il regarde autour de lui et lâche un soupire face à son insistance qu'il considère comme lourde. Elle est chiante et ça commence sérieusement à l'agacer le presque trentenaire. On croirait pas comme ça, il fait preuve de tant d'immaturité. Elle le ramène à ce qu'il tente d'oublier et ça le fout en rogne Rafe. Putain j'ai pas envie d'en parler d'accord. qu'il sort avant de se détacher d'elle. Il veut pas lui raconter. Il veut pas jouer la victime, qu'elle le perçoive comme quelqu'un de vulnérable. Bordel qu'elle le voit comme un crétin séducteur, ça passe mais qu'elle entrevoit ses failles, c'est hors de question. Quelques regards se tournent vers eux. En temps normal, ça le dérange pas de se donner en spectacle mais pas ce soir, pas avec elle. Il lève les yeux au ciel et ajoute plus calmement : toi aussi t'as jouer les mortes pendant des semaines et j'viens pas t'casser les couilles pour savoir ce que t'as fait ou qui tu t'es tapé. Ouais, il va trop loin, il en est conscient mais elle triture des plaies mal pansées. Des blessures encore ouvertes. Parce qu'il est aussi humain que n'importe quel mortel Rafe et ces trois dernières semaines l'ont prouvé. Il éprouve trop de douleur. Il est trop fragile, en proie à ce qu'il ressent. Il gère mal la proximité et la perte alors il préfère s'éloigner et ne rien avoir plutôt que de souffrir. Puis merde, pourquoi il se livrerait à elle de toutes façons. Il la connait pas. Elle le connait pas. Elle n'arrête pas de prôner la sincérité, de lui reprocher de ne pas se livrer mais elle n'a pas dit grand chose de son côté non plus. Il en sait peut être même plus sur elle que l'inverse...

@Chloé Strenton

- Winter's ball -
ROSA'S THEME

Ce bal est ennuyeux, pompeux même, c’est clairement le terme que je cherche. J’ai hâte d’en finir et de pouvoir me casser. D’ailleurs mon client se pointe. Pas de doute, c’est lui, il s’approche, me pose deux trois questions à l’oreille, je n’aime pas qu’il soit aussi près mais pour ne pas éveiller les soupçons c’est plus sûr, faisons de la situation notre avantage, on passe pour un jeune couple un peu chaud, vous savez, quand c’est le début qu’on a juste envie de se sauter dessus même en public. Je crois que c’est à ça que cela ressemble vu la proximité mais je n’ai pas l’impression que cela dérange quelqu’un. Je suis dans un coin du bar, je crois que je passe presque inaperçue. Seulement je croise le regard d’un homme. Légèrement plus vieux que moi, je fronce les sourcils parce que ce n’est pas le regard d’un voyeur mais plutôt d’un flic. J’ai une bonne intuition, j’en ai croisé plusieurs qui ont en tête d’arrêter mon oncle, alors je dois faire attention. Je crois que le mieux c’est que l’on s’éclipse. Si on peut partir même de ce calvaire cela serait parfait. Alors on traverse la foule et on se dirige vers le couloir où il y a les toilettes. Je conseille à mon client de se barrer au plus vite. Je ne sais pas où il va aller mais ce n’est pas mes affaires. Moi je dois encore planquer le fric qu’il m’a filé. Alors les toilettes me semblent être une bonne idée. Je les mets sous ma poitrine, cela me donne une poitrine plus haute mais je suis sûre que personne ne notera la différence et puis j’ai le droit d’avoir un soutient gorge qui me remonte le peu de poitrine que j’ai. Je ne sors ni vu, ni connu, je sors une cigarette et je me décide à aller devant le pavillon où se trouve la soirée pour fumer une cigarette. C’est là que le flic se pointe. Lorsque je le vois me bloquer le passage, je lève les yeux au plafond. Je dois être beaucoup plus détaché que lui. Je sens quand même la pression monter, si je ne rapporte pas ce fric à Marcus, qui va passer un sale quart d’heure ? C’est moi. Je récupère la cigarette coincée entre mes lèvres. Le mec était donc bien un flic, j’ai l’intuition qui ne trompe jamais. Je commence à les repérer à force. En tout cas ce mec est plus que lourd, c’est la lourdeur incarnée. Je suis censée me le farcir ? Ok, je sens que cela va être relativement facile de faire en sorte qu’il me laisse partir. Il parle trop, il se la joue, c’est juste totalement insupportable. Je hausse les épaules, il me laisse plusieurs choix mais comme aucun ne me convient. « - Appelle ta collègue, j’attends mais pas trop longtemps. » Je m’avance juste pour pouvoir fumer ma cigarette et je prends l’air le plus détaché qu’il soit, je contrôle. La comédie est une arme redoutable chez moi. « - Alors on me reproche quoi au juste ? Parce que là comme ça, j’avoue que je suis assez curieuse de savoir ce que font des flics dans ce genre de soirée… Elle fait quoi ta collègue… si elle ne vient pas je me barre, il est clair que tu n’as rien contre moi, rien pour me garder » Je m’approche alors de lui, je me hisse sur mes demi-pointes de danseuse, pas à sa hauteur, il est bien trop grand mais en levant la tête je peux lui envoyer toute ma fumée au visage. « - Je vois que personne ne se pointe alors sur ceux, je vais rentrer chez moi, une migraine… tout ça… tout ça… » Je me tourne vers la sortie, sans prêter plus attention à lui, je me fiche pas mal de ce qu’il veut. Je sors mon portable et j’envoie un texto à Marcus, on a un code quand je lui demande de venir me chercher c’est qu’il y a les flics qui trainent. Je m’avance un peu dans le parc pour avancer un peu vers la rue, je resserre mon châle sur mes épaules et je fume ma cigarette en regardant le ciel. Plein d’étoiles, j’adore les étoiles. Cela plus la brise marine et une clope ? Combo parfait. En tout cas, une chose est sûre, je sens que je ne vais pas être tranquille longtemps avec ce flic pourri. En tout cas, je suis bien contente qu’on ne voit pas les marques sur mes côtes, ma robe cache la violence de cet homme qui m’emprisonne.

@Harlan Olszewski

Elle a envie de savoir pourquoi il a disparu si soudainement, la gamine. Entendre dire qu’elle lui a manqué, c’est toujours agréable mais ça n’excuse pas tout. Alors elle cherche, elle creuse et il s’énerve. Il n’a pas envie d’en parler, mais visiblement ces dernières semaines n’ont pas été faciles à vivre pour lui. La rouquine est touchée, peinée même, qu’il ne veuille pas se confier, mais en même temps elle ne pouvait pas s’attendre à mieux que cette situation. Elle-même, elle est la première à dire qu’ils ne sont pas amis, juste des connaissances. Ça va j’ai compris j’me tais. Elle ne boude pas, mais ça se lit sur son visage qu’elle est vexée. Et les paroles qui suivent de la part du garçon ne font qu’empirer la situation. Chloé, elle ne veut pas s’énerver, elle ne veut pas se donner en spectacle devant tout ce monde et encore moins devant son frère. C’est pas son genre, elle est plutôt discrète la gamine d’habitude. J’ai joué les mortes ? tu te fous de moi j’espère ? tu t’incrustes dans ma vie depuis le jour où on s’est rencontrés et c’est moi qui joue les mortes ?! Il a réussi à énerver la gamine. Bravo. Elle se maudirait presque d’être venue à cette soirée. Alors qu’il s’est détaché d’elle, elle recule machinalement d’un pas. Trouve toi une autre nana avec qui danser et finir la soirée, j’ai pas envie de me prendre la tête avec toi. Elle fuit le conflit, elle tourne les talons, ne sachant pas trop où aller. Mais le plus loin de Rafe sera sans doute le mieux.  

EMY'S THEME
- brighton's 705th birthday formal dance -

Ce bal c’est vrai qu’il est très beau, sublime. Les décors sont juste sublimes, j’aime l’impression d’être l’héroïne d’un téléfilm, d’un film, d’un conte de fée, tout cela. Je porte une robe sublime, même si elle a encore un peu le parfum de maman, l’odeur de son linge, l’odeur que je sentais quand je me blottissais dans ses bras. Maman tu me manques, si tu étais là… non, tu ne serais pas là, si tu étais vivante je n’aurais pas à jouer la comédie pour avoir la garde Will, comment peux-tu être fière de moi ? Je suis angoissée, je ne suis pas à ma place, comment ferais-tu si tu étais à ma place ? Je sourirais, je le sais, je vois ton grand sourire, ses cheveux roux tomber devant tes yeux, tu les décale d’un geste désinvolte. Je t’envie ton naturel maman, j’essaie de prendre modèle sur toi mais là, je ne suis pas à la hauteur, je le sens et j’ai déjà mal aux pieds dans tes chaussures, maman, je dois faire quoi ? Je ne veux pas perdre Will, je ne peux pas le perdre, je ne pourrais pas survivre. Il y a en plus trop de monde à ce bal, des gens que je ne connais pas me frôlent, me touchent, me bousculent et me poussent. Je ne supporte pas, j’étouffe. Je tente de prendre sur moi, je suis plus dure que cela, je ne suis pas une mauviette. Pourtant je joue l’avenir de mon frère et je ne supporte pas l’idée même de le perdre, qu’on l’éloigne de moi, il est heureux là chez nous. C’est presque comme une phobie. Et puis je n’ai jamais aimé me retrouver dans la foule, je ne suis pas dans mon élément, Madame Edwards aurait pu venir en Afrique me voir, j’aurais été moi-même mais bien entendu, rien de tout cela n’est envisageable. Et merde ! Et si je tombe dans les pommes encore une fois, je crains que Liam n’abandonne la comédie que l’on joue depuis plusieurs jours, plusieurs semaines même. Je veux tout arrêter, faire demi-tour. Liam se plante devant moi, ses yeux plongeant dans les miens, il me rassure. Je souris. Légèrement, il attrape mes mains et je m’en rends à peine compte, le pauvre, elles doivent être moites. Tant pis. J’inspire, il me demande d’être nous-même, enfin c’est une proposition. Je ne sais pas… depuis le début, on n’est pas vraiment nous-même. Il veut même que l’on danse et je souris. Je ris nerveusement, je n’ai jamais dansé, jamais vraiment, des danses africaines parfois mais je ne suis pas sûre d’avoir le rythme dans la peau comme d’autres l’auraient. « - Danser ? Mais je vais me ridiculiser ? Je n’ai jamais dansé en public, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée … » Je regarde autour de moi, c’est dingue cette impression que tout le monde vous dévisage, je ne supporte pas, cela me rend nerveuse, le regard des gens, tout ça…tout ça. « - Pourquoi tu fais tout cela ? Tu ne cesses de m’aider depuis que l’on s’est rencontré… Pourquoi ? » Je ne m’étais jamais vraiment posée la question mais elle est réelle et importante. Qu’est-ce qui fait qu’il m’aide comme ça… on ne peut pas être si bon, si généreux sans rien attendre en retour… n’est-ce pas ?