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 |  Sujet: Cache-cache (Chloé) Sam 3 Mar 2018 - 17:58 | |
| Le parc de l’Université est resplendissant aujourd’hui. La lumière est douce et chaude. Melvin traverse l’endroit à grand pas. Son sac à dos ne tient que sur une épaule et il fait de grands gestes au loin au petit groupe d’étudiant qu’il vient de quitter. Le cours de sensitométrie s'est terminé et il était temps ! Les jeunes gens partent chacun dans leur direction. Ils ont tous besoin de souffler, de prendre l’air et de décompresser. N’importe qui d’ailleurs aurait besoin de relâchement après 4 heures de sensitométrie. Ca vous plairait à vous de rester enfermer dans un grand amphi sans fenêtre à étudier la sensibilité des différentes pellicules photographiques, leur composition chimique exacte ou les calculs nécessaires pour compenser les pertes chimiques de chacune d’entres elles ? La réponse est évidente. Et pour les universitaires de Brighton aussi. Beaucoup d’entres eux rentrent donc précipitamment chez eux. Certains courageux se dirigent vers la bibliothèque pour se plonger dans une nouvelle matière. D’autres encore forment un petit groupe et discutent de leurs derniers clichés.
Melvin, quant à lui, préfère rejoindre la mer. Il a besoin d’emplir ses poumons d’air frais, de sentir les embruns sur son visage, et pourquoi pas de photographier quelques mouettes.
Mais soudain, il L’apperçoit …
Elle est là, plongée dans un roman, une mèche pleine de boucles lui masquant une partie du visage.
Mel’ s’arrête net et ne fait plus de bruit. Il a peur qu’elle le remarque et file à toute allure. Elle est plus vive que n’importe quel oiseau. Elle s’échappe plus rapidement qu’un chat. Elle est aussi précieuse et rare qu’un papillon monarque en plein hiver. Melvin doit être prudent. Il s’en veut déjà d’avoir fait autant de bruit jusqu’ici. C’est inespéré qu’elle ne se soit pas encore envolée. Pourtant, il ne rêve pas, la jeune fille est toujours là, à quelques mètres de lui, l’esprit noyé dans sa lecture.
Le jeune blond s’abaisse derrière un buisson et fait descendre délicatement son sac à dos pour y piocher son arme. Il sort son boîtier photographique. Quel objectif choisir ? La lumière est faible, la fin de la journée approche. Il lui faut un téléobjectif ou quelque chose qui s’y rapproche, ça formera un beau flou autour d’elle, rehaussant sa rousseur.
Avec des manières de chirugien, Mel’ sort son matériel le plus délicatement et silencieusement possible. Il visse l’objectif choisit et grimace à chaque cliquetis. Pour lui, ces sons ont l’air d’explosion qui pourrait faire fuir à tout moment la demoiselle. Ca peut paraître risible, mais le challenge est de taille. Et Melvin le sait.
Elle, c’est Chloé Strenton, une étudiante de l’université. Elle a choisie la psychologie ou l’anthropologie, enfin quelque chose du genre... Il ne sait plus.… En tout cas, elle étudie les gens. Mais elle ressemble en rien à un être humain. Elle est d'une beauté supérieure.
Chloé est jeune et terriblement timide. Melvin a déjà tenté plusieurs fois de l’approcher pour lui demander de poser pour lui. Il n’a jamais pu lui dire « Bonjour, moi c’est Melvin » . Tout au mieux, elle s'échappe juste après son "Bonjour". Sinon, elle déguerpit même avant.
Pourtant, elle est radieuse et possède un charisme fou. Melvin sent en elle le potentiel photographique. Et comme un chasseur guettant sa proie, il doit tout faire pour ne pas l’effrayer, sinon ce serait fichu pour toujours.
Son appareil est prêt. Il penche sa tête ferme son œil gauche et vise … Parfait, le soleil éclaire quelques uns de ses grains de beauté. Il peut désormais presque découvrir son regard à travers ses mèches. Il lui manque quelques millimètres...il s’avance légèrement…
Une brindille craque sous ses pieds…
Quel idiot… Le coup classique à faire fuir le plus simple des gibiers. Or il a affaire à plus aguerri qu’un gibier. Il s’agit ici de photographier une nymphe, tout du moins. Melvin doit redoubler de vigilance.
Il se ressaisit. Et en profite pour vérifier les coordonnées de son viseur. La sensibilité iso de son capteur est bonne. Il ouvre son diaphragme et ajuste l’exposition. Il retire son œil du viseur et vérifie le sol désormais, parce que s'approcher aussi près de Chloé ne se reproduira pas de sitôt. C’est bon, plus rien ne traîne.
Il revisse l’appareil sur son œil… mais …
Le banc est vide. La jeune fille n’est plus là.
Où est-elle passée ??
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