- some call her sister of the moon -
mina goldwater et freyja odom

Cela ne faisait que quelques jours qu'elle était là, mais Freyja n'avait même pas prit la peine de visiter la ville. Elle était venu à Brighton s'exiler, cherchant le calme loin de la tempête qu'était devenu Hollywood, un coin de paradis face à la Californie. Mais son choix ne s'était pas fait au hasard. Elle ne connaissait même pas Brighton, avant qu'elle retrouve sa trace. La trace de Mina. Sa demi-soeur, qu'elle ne connaissait pas. Un nom, un âge, un adresse. C'était tout ce qu'elle avait. Elle ne savait même pas si ses parents venaient la voir. Tomber né à né avec son paternel, celui qui l'avait abandonné avant même sa naissance aurait été la pire des surprises. De quoi la faire plier bagage et quitter la ville ou l'Angleterre tout entière en quelques minutes. Elle ne voulait pas le voir, cet homme qui semblait, à ce qu'elle en savait, aimer les femmes pour une nuit et les laisser en plan au petit matin, sans jamais reprendre de leurs nouvelles. Voilà comment Freyja était venu au monde, en sachant qu'aucun homme, aucun père, n'était là pour l'aimer ou la soutenir. Sa rapprocher de Mina, l'autre fille de cet homme, était un moyen de faire le lien avec celui qui l'avait abandonné sans même le savoir. Mais la peur la retenait encore trop, assez pour qu'elle n'ose pas frapper à cette porte avant plusieurs jours après son arrivée. Peur de la réaction de celle qui allait lui ouvrir, peur qu'elle puisse tomber sur lui, peur de tout et de rien en même temps. Elle ne se sentait simplement pas prête. Mais voilà qu'elle était devant la maison qui correspondait à l'adresse qu'elle avait réussi à trouver, l'adresse de Mina. Cette soeur qu'elle n'avait jamais vu, une relation qui aurait pu s'établir vingt-huit ans plus tôt, si leur père n'avait pas été le pire des amants pour la mère de Freyja. Peut-être qu'elle le regretterait, peut-être pas. Elles n'avaient peut-être rien en commun. Ou peut-être l'avait-il, inconsciemment, séparé d'une relation qui aurait eu un effet bénéfique sur la jolie blonde. Elle fit taire son cerveau un instant, frappant trois coups à la porte, attendant qu'on lui ouvre. C'est une jolie brune qui apparu à la porte. — Mina Goldwater ? — demanda-t-elle, sa voix douce et posée, ses yeux légèrement brillants. Elle avait peur de briser quelque chose, entre cette fille et son père. Et en même temps, elle ne pouvait pas se taire, plus maintenant. — Je m'appelle Freyja, je... Je suis ta demi-soeur. — C'était clair, elle n'aurait pu faire plus conscit. Elle ne voulait pas passer par plusieurs chemins, elle aurait tout le temps de lui expliquer les détails plus tard.

Elle s’était installée sur son coin bureau pour prendre une petite pause-café, en cette fin de journée. Elle a profité de l’un de ses rares congés pour défaire les quelques boîtes qu’il lui restait encore et pour mettre de l’ordre dans son petit bordel personnel. Le tout semblait maintenant plus organisé, même si l’avis de certains pourraient assurément diverger. De toute façon, elle s’en fichait bien : elle n’avait personne pour la critiquer, surtout pas ici, chez elle. Raison pour laquelle elle avait optée pour l’achat d’une maison plutôt que d’aller vivre en collocation avec un étranger. Les pages de son journal intime, qu’elle se faisait un devoir de remplir quotidiennement, étaient un brin froissé à force d’avoir été tant de fois tournées. Le crayon qu’elle tenait entre ses doigts fins grattait doucement à la surface du papier, y inscrivant les nombreuses pensées qui traversait son esprit à ce moment précis. D’une main distraite, elle caressa la tête du chat qui dormait sur la surface boisée, une patte posée sur le verso de la dernière feuille qu’elle avait calligraphiée. Ce dernier chigna lorsqu’elle l’abandonna pour le troquer contre sa tasse de thé, qu’elle porta à ses lèvres avec douceur, par crainte de se bruler. Mais l’eau avait eu le temps de perdre de sa chaleur, et Mina pu apprécier le goût acre du breuvage coloré, avant de reposer le tout à sa place, ramenant sa main là où elle était réclamée. Les coups frappés à sa porte la surprirent, si bien qu’un trait de stylo marqua son paragraphe à l’endroit où elle s’était arrêtée. – Merde. – Elle soupira avant de s’en délester, se levant pour se diriger vers la porte d’entrée. Encore un voisin qui voulait lui souhaiter la bienvenue, peut-être. Ou un de ces colporteurs qui tentaient toujours de lui vendre des babioles dont elle se fichait éperdument, malgré le petit carton interdisant à ces derniers de s’approcher. À croire que certains aimaient bien la faire suer. Agrippant la poignée, elle tourna cette dernière avant de l’ouvrir sur une blonde qu’elle ne connaissait ni d’Adam, ni d’Ève. Cette dernière semblait pourtant avoir une longueur d’avance sur elle, puisqu’elle chercha à confirmer son identité. – Oui, c’est bien moi. – lui répondit-elle, un air suspicieux s’affichant sur son visage.  Elle posa impatiemment l’une de ses mains sur ses hanches, attendant que cette fille lui indique la raison de sa venue. Chose qu’elle ne tarda pas à faire, et qui eut un effet coup de poing pour la belle. – Pardon? – Elle ne lui demandait pas de répéter. Au contraire, elle avait très bien compris le message de cette prénommée Freyja. Fermant les yeux un court instant, elle secoua sa tête pour chasser ses sombres pensées, qui les ramenaient vers ce père si souvent absent. Soupirant à nouveau, elle scruta l’inconnue avant de s’exclamer, d’un ton détaché, le fond de sa pensée. – Pourquoi est-ce que je ne suis pas surprise. Je savais bien que ça risquait de se produire, un jour ou l’autre. – Elle disait plus pour elle-même que cette autre fille dont elle ne connaissait que le prénom. Agacée, mais loin de l’être par cette nouvelle venue, elle libéra légèrement le passage, assez pour que la jeune femme puisse se glisser à l’intérieur. – Désolé, ce n'était pas des plus approprier. Rentre. Je crois qu'on doit discuter, toi et moi. – Sa demi-sœur s’exécuta, non sans hésitation. La porte claqua derrière elles. – Installe-toi sur le canapé, je vais me chercher de quoi à boire. Je crois que j’en ai besoin. – Et tout bonnement, elle se dirigea vers la cuisine, jetant toutefois un regard par-delà son épaule en la direction de cette Freyja, dont le visage lui semblait pourtant familier, sans que la jeune femme ne sache vraiment pourquoi. Non, ce n’était pas qu’une quelconque ressemblance avec leur paternel qui lui donnait cette impression-là. C’était autre chose, mais Mina ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

Chaque seconde devant la porte apportait un peu plus d’anxiété à la blonde, pourtant si habituée aux situations légèrement déroutante. Mais là, c’était différent, tellement différent. Ça le touchait directement, lui. Ce père absent, ce père dont elle avait manqué toute sa petite vie. Celui qui n’était pas aux rencontres avec les professeurs, aux spectacles de l’école, à sa première représentations théâtres. Celui qui n’avait jamais vu sa fille, si ce n’était certainement à la télévision ou dans des magasines. Freyja l’imaginait bien, fixant ce visage sans rien ressentir, sans savoir qu’elle était sa fiche. Ça la retournait, toujours, alors elle tentait d’oublier. Elle mettait ses sentiments dans une boite qu’elle fermait à clé et jeté à l’eau, comme on lui avait si bien apprit à le faire, histoire d’apparaitre toujours souriante, rayonnante, une vraie petite poupée vivante, qu’elle était devenue. Mais lorsqu’une brunette apparu de l’autre côté de la porte, la sensation était bien pire. Elle voulait courir, la jolie actrice, s’enfuir avant de dire pourquoi elle était là. Mais elle n’en fit rien. Prenant son courage à deux mains, elle se présenta à la dite Mina, lui avouant leur lien de parenté, attendant sa réaction. L’inconnue aurait bien pu lui fermer la porte au nez, elle l’aurait comprit. Mais elle n’en fit rien. Elle la fixait, un air ennuyé sur le visage, qui se transforma vite en surprise au vue de cette révélation. Freyja ne répondit pas, lorsqu’elle lui demanda de répéter. Elle n’en avait pas besoin, elle l’avait très bien entendu, et elles le savaient toutes les deux très bien. Puis, lorsque la brunette annonça qu’elle savait que ça arriverait un jour où l’autre, c’est le visage de la Norvégienne qui afficha de la surprise. Savaient-ils qu’elle viendrait, un jour ? Savaient-ils qu’elle existait ? Est-ce que son père savait ? Elle tenta de taire toutes ses questions, ainsi que les émotions un peu trop vives qu’elles apportaient. Tout allait bien se passer, elle n’était pas là pour se plaindre ou pleurer sur son sort de pauvre petite orpheline. Mina s’écarta du passage, et Freyja ne tarda pas à entrer dans l’appartement, sans le silence, après qu’elle l’y ai invité. Toujours incapable de vraiment parler, elle suivit cette soeur du hasard jusqu’au canapé du salon, s’y asseyant délicatement, en attendant que la jeune femme revienne. La blonde en profita pour observer rapidement autour d’elle. C’était cosy, c’était anglais. Bien différent des lieux où Freyja avait vécu, avant de débarquer sur ce continent. Elles devaient être différentes, mais ça, la douce n’en avait jamais douté. Elle attendit que son hôte revienne avant d’afficher un léger sourire. — Je ne sais pas vraiment… pourquoi je suis venue. J’avais besoin de savoir si c’était possible, je crois. — Elle ne savait même pas pourquoi elle lui expliquait ça. Mais elle avait besoin d’être sûre que Mina sache. Elle n’était pas là pour briser une famille, ni pour réclamer de l’argent ou tout autre bien. Sans réellement savoir ce qu’elle désirait avec cette rencontre, Freyja savait qu’elle ne leur demanderait jamais rien. Aucune aide, aucune faveur. Pour l’instant, elle ne voulait même pas connaitre leur géniteur. Juste cette demoiselle, l’autre enfant. Ou était-ce elle, l’autre enfant ? Elle ne savait plus vraiment. — Vous avez dit… Que vous vous y attendez ? Est-ce qu’il sait qu’il a une autre fille, ou ce n’était qu’une… une intuition ? — La demoiselle tentait de choisir ses mots avec délicatesse, pour qu’ils ne blessent pas, n’enveniment pas cette situation déjà un peu trop floue.

Le tournant inattendue que prenait cette journée ne risquait pas de plaire à la jeune femme, mais dire qu’elle était surprise aurait été complètement faux. Pour le peu qu’elle connaissait son paternel, il avait le profil type de ces hommes qui n’ont aucun remords à tromper leur épouse au gré de leurs voyages d’affaires, pour vivre l’excitation des histoires sans lendemain sans devoir crainte les répercussions qu’elles risquaient de créer. Prendre maitresses à l’autre bout du monde, séduire ces femmes inconnues et les mettre dans son lit, sans ne serait-ce que mentionner celle qui l’attendait à la maison avec leur enfant, ça lui correspondait en tout point. Ce n’est certainement pas le portrait que sa visiteuse s’attendait à avoir de son paternel, mais Mina n’allait pas se gêner pour lui livrer le fond de sa pensée. Depuis leur ultime affrontement, alors qu’elle était adolescente, elle avait perdu toute forme de respect pour ce dernier. Plus encore depuis qu’il l’avait laissé, seule, en charge de sa mère mourante. Il avait, certes, payés des fortunes pour ses soins de santé, mais s’il y a bien un moment où elle aurait besoin de sa présence, c’était bien celui-ci. Mais fidèle à son habitude, il se plongea plus encore dans son travail, disparaissant pendant des jours, voir des semaines, sans donner de nouvelles. La main de Mina se sera en songeant au comportement de son géniteur, et à la haine qu’il faisait naître dans son corps tout entier. Elle en voulait presque, en ce moment précis, à cette fille d’être débarquée chez elle pour remuer ces fantômes du passé qu’elle tentait d’effacer, d’oublier. Ses propos furent brusques, voir un brin déplacés, et ils semblèrent même choqués la prénommée Freyja. Si bien que pour se faire pardonner, la brunette l’invita à pénétrer chez elle. C’était bien la moindre des choses. Alors qu’elle l’incitait à s’installer au salon, c’est vers la cuisine qu’elle se dirigea plutôt, cherchant de quoi l’aider à avaler ce qu’elle venait d’apprendre. Attrapant deux verres, elle y glissa d’énormes morceaux de glace avant d’attraper la bouteille de cognac qu’elle avait emprunté de la collection de son paternel. Elle versa le liquide ambré jusqu’à la moitié, pour refermer la bouteille pour la remettre à sa place. D’un pas nonchalant, elle se laissa porter jusqu’au salon où elle s’installa à côté de cette demi-sœur inconnue, déposant l’un des verres sur la table basse devant eux, gardant l’autre dans ses mains. Sa parente semblait un brin désemparé de la situation. – Être à ta place, j’aurais fait la même chose. – lui confia-t-elle en prenant une gorgée du spiritueux que la glace avait su refroidir en un instant. – Tu as des questions, j’ai probablement des réponses. C’est logique, il n’y a pas plus d’explications. – Elle scruta la jeune femme, incapable, encore une fois, de déterminer pourquoi elle avait l’impression de la connaître. À son souvenir, elle n’avait mentionné aucun nom de famille, ce qui ne l’aidait pas vraiment. L’interrogation de l’étrangère lui arracha l’ombre d’un sourire. – J’ai toujours su que mon père trompait ma mère. – avoua-t-elle d'un ton détaché en insistant sur son paternel avec ironie, comme pour marquer sa grande affection – ironiquement parler – pour ce dernier. – Ce n’était qu’une forte intuition, en effet, puisque je n’ai jamais pu trouver de preuve… jusqu’au aujourd’hui. – Elle avait toujours eu raison, et cette idée la réconfortait, d’une certaine manière. Raison supplémentaire pour détester cet homme qu’elle ne portait déjà pas dans son cœur. Peut-être qu’il en avait d’autres, des enfants comme celle qui se trouvait devant elle, mais aucun d’entre eux n’avaient tenter de la contacter avec Freyja. L’un de ses chiens, un petit cavalier king charles qui leur tournait autour depuis l’arrivée de la jeune femme, sauta finalement sur le sofa afin de venir s’installer au chaud sur les genoux de sa maîtresse, et Mina passa distraitement sa main dans le poil fraîchement brossé de l'animal.

La situation était délicate. Bizarre. Inappropriée. Bien sûr, c’était la raison pour laquelle Freyja était venu à Brighton, dans un premier temps. Trouver cette étrangère, cette soeur dont elle ne connaissait même pas l’existence, et en savoir plus sur elle et leur parent en commun. Ce père absent qui avait brisé son enfance, et sûrement plus en elle qu’elle ne l’avait jamais vraiment réalité. Assise dans le petit salon de l’appartement de la brune, elle regrettait presque son choix. Elle ne savait pas quoi dire, ou faire. Elle en avait joué, des scénarios loufoques, mais là, elle n’avait pas de script à suivre, de scénaristes qui avaient préparé le terrain ou même de réalisateur pour guider ses moindres faits et gestes. Elle était seule, à devoir gérer le plus grand drame de sa vie, probablement, l’abandon de ce père. La brune ne tarda pas à revenir dans le salon avec de quoi boire, et Freyja feint un léger sourire, de quoi ne pas passer pour la personne la plus froide au monde. Mina ne sembla pas être surprise de sa venue, au contraire. C’était normal à ses yeux, et Freyja aurait aimé avoir le même avis. Elle lui parla des questions qu’elle devait avoir, et la blonde se demanda un instant par où elle allait commencer. — Je comprend. — reprit-elle en se pinçant doucement les lèvres, un faible espoir que son père connaisse son existence l’ayant envahi l’espace d’une seconde. Elle savait que c’était probablement impossible. Sa mère ne le lui avait pas dit, et il y avait tout à parier qu’il n’avait jamais tenté de savoir si oui ou non il avait une enfant avec cette femme, qu’il avait aimé le temps d’une courte nuit tant d’années plus tôt. — Ma mère n’a jamais voulu me dire qui il était, je n’ai réussi à le découvrir que très récemment. C’est là que j’ai apprit pour toi. Ça ne m’était jamais venu à l’esprit que je pouvait avoir … — Une soeur. C’était trop dur à dire, trop étrange pour l’actrice. Elle laissa sa phrase en suspend, souriant doucement à son hôte. Son oeil fut rapidement attiré par le chien qui se hissa sur le canapé près de la jolie brune. — Je crois qu’on a le même âge. Vingt-huit ans, c’est ça ? Tu fais quoi dans la vie ? — demanda-t-elle alors qu’elle fixait la bête. Ce n’était pas pour ça, qu’elle était là, mais étonnement, c’est la première question qu’elle eut envie de poser, soudainement curieuse d’en connaitre plus sur la jeune femme en face d’elle.

Elle avait toujours eu ce curieux présentiment qui l’habitait, Mina. Son père qui apparaissait trop souvent au nombre des absents, les nombreux noms de femme qu’elle avait pu observer dans l’annuaire téléphonique qui trainait dans son bureau, les coups de téléphone nocturnes, qu’il recevait en plein cœur de la nuit de l’autre bout du monde. Tant d’indices le menant doucement vers la vérité, mais sans jamais vraiment la toucher du doigt. Aujourd’hui, pourtant, se tenait devant elle la preuve vivante des infidélités de cette figure paternel dont elle n’avait, au final, que le nom. La jeune femme sembla déçue lorsqu’elle élabora au sujet de sa remarque, et la brunette se demanda, pendant un instant, si cette dernière s’attendait vraiment à ce que l’homme qu’elle avait un jour appeler papa connaisse son existence. C’est à peine s’il se souciait de la sienne, alors qu’elle était, aux yeux de la loi, son seul enfant légitime.  Mais qu’en savait-elle vraiment? L’homme qu’avait épousé sa mère vivait constamment dans le mensonge et il aurait bien pu leur cacher avoir une double vie, une autre femme qui l’attendait ailleurs, et une marmaille d’enfants dont il se fichait tout autant. Elle ne connaitrait surement jamais la vérité, et à vrai dire, ça l’importait peu, désormais. Couper les ponts avec cet ombre de son passé s’était avérée la meilleure chose à faire. – Une sœur. – compléta-t-elle d’elle-même, avant de se corriger. – Enfin, plutôt demi-sœur, mais c’est du pareil au même, dans notre cas. – Deux étrangères qui partageaient une parcelle de leur ADN. Du moins, c’est ce que laissait présagé sa visiteuse et Mina ne chercha pas à réfuter l’information. La situation avec celui qu’elle se contentait d’appeler géniteur était complexe, difficile à comprendre pour une inconnue, qui ne savait ni d’Adam, ni d’Ève, ce qu’ils avaient partagés au cours des derniers mois, des dernières années. – Tu n’as rien manqué, si ça peut te rassurer. – mentionna-t-elle à la blonde, prenant une lampée de la boisson alcoolisée au goût plutôt corsé qui lui brula lentement la gorge. Cette Freyja aurait pu lui poser toutes les questions du monde au sujet de l’homme, mais elle détourna la conversation vers le personnel, s’informant un peu plus à son sujet. – En effet, j’ai vingt-huit ans, je suis bélier, et je suis née en avril. – Un brin d’ironie perçait de sa voix, comme si ce surplus d’informations était supposé intéressée la femme à ses côtés. – Je bosse dans le domaine médical. – Elle s’arrêta soudainement, tournant la tête vers cette sœur cachée. – Tu as pu découvrir mon nom et mon adresse, mais tu n’as pas ses informations en main? – Et son interrogation en fit naître une autre dans son esprit. – Comment as-tu appris la vérité, si ta mère refusait de te la dévoiler? – Elle avait invitée cette fille qu’elle ne connaissait pas dans son propre chez soi, et c’était la moindre des choses que cette dernière réponde à ses propres questions en échange.