- morning breaks after every nights -
vee bernthal x cole baldini
C'était toujours le même schéma. Cole s'était habitué à flirter et à passer la nuit avec des femmes qu'il ne connaissait quasiment pas. Il s'était habitué à toujours proposer d'aller chez elles plutôt que chez lui, et à disparaitre avant le lever du soleil, sans un mot. C'était loin d'être un gentleman, le Baldini, mais il n'avait jamais cherché à en être un. Pas depuis longtemps, du moins. Mais ce schéma, il avait changé depuis qu'il avait rencontré Vee. Lui qui ne passait jamais plus d'une nuit dans le lit d'une femme y était finalement retourné, une deuxième fois, une troisième fois, puis une quatrième. Il l'avait même trainé chez lui, certaines fois, fait découvrir ses draps et son lit, avant qu'elle ne s'en aille. Elle était d'accord, Vee, sur cette relation. Aucun attachement, aucun sentiment. Et heureusement, car si sortir avec une femme était bien loin dans ses plans, sortir avec l'une de ses employées l'était encore plus. Mais Vee le comprenait, et depuis des mois, ils partageaient de temps à autres leurs bras et leurs soupirs, avant de partager leurs histoires s'ils se sentaient bavards. Cette nuit-là, ils avaient eu besoin de parler, allonger dans le lit du Baldini. Ils avaient tant parlé qu'ils s'étaient endormi, et ce ne fut qu'au lever du soleil que Cole ouvrit les yeux, grimaçant légèrement en sentant les premiers rayons du soleil sur son visage. — Eh merde, on s'est endormi. — qu'il marmonna directement, se redressant assez rapidement. Il jeta un coup d'oeil au radio réveil. S'ils ne se dépêchaient pas, ils seraient en retard. Tous les deux. Il sorti finalement du lit, venant enfiler un caleçon propre alors qu'il rassemblait les affaires de la jolie brune qu'ils avaient volontairement éparpillé au quatre coins de la chambre, la veille. — On peut pas arriver au bureau en même temps. — Ce serait suspicieux. Il avait déjà du mal à se retenir de la regarder dès qu'elle passait dans un couloir, mais s'ils arrivaient ensemble au boulot, Cole ne donnait pas long aux ragots en tout genre. Il voulait lui éviter ça. Récupérant une chemise et un pantalon dans le dressing, Cole se tourna finalement pour regarder la jeune femme, encore dans les draps. Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres. Un de ces sourires pincés, qui voulaient en dire beaucoup alors que Cole, lui, voulait absolument les retenir. — Tu sais quoi ? Je crois que t'es la seule femme à avoir passé la nuit ici. — lui confia-t-il avant de venir s'asseoir sur le lit, toujours en sous-vêtements, regardant Vee attentivement. Elle avait, à sa façon à elle, réussi à changer un peu le sale mec qu'il était devenu.

Si on lui avait dit qu’un jour, elle finirait par coucher avec son patron, Vee n’y aurait jamais cru. Pour elle, ça ne se voyait que dans les filles. Ou encore, dans des domaines différents du leur. Et pourtant, c’était arrivé. Un beau soir, au détour d’un verre, dans ce bar. Jamais il n’a la laissée indifférente, mais jamais elle n’aurait pensé être ce genre de femmes. Car ça ne lui ressemblait pas vraiment à la Bernthal. Elle préférait les relations d’un soir, d’une nuit. Se lever tôt, et partir aux lueurs du petit jour. C’est ce qui rythmait son quotidien depuis quelques années, quand bien même ses parents auraient aimé - ou du moins son père - qu’elle finisse par se caser. Trouver un homme bon à marier, fonder une famille. Mais elle n’a pas le temps pour ça, Vee. Comme si, à ses dires, elle avait une vie mouvementée. Chose qui, en réalité, ne l’était pas du tout. Certes, son boulot lui prenait beaucoup de temps, mais pas au point de ne pas réussir à se trouver un homme avec qui elle pourrait rester. Et pourtant elle était là, assoupie dans ce lit qu’elle avait eu la chance de partager à nouveau avec lui. Cole Baldini. Son boss. Victoria sentit du mouvement à ses côtés, ce qui lui fit ouvrir délicatement un oeil. Les rayons du soleil traversant la fenêtre lui firent faire la moue. Non, elle n’avait pas envie de se lever. Car elle était bien, là. Et puis la phrase de Cole vint la ramener à la réalité. — Merde. Vee se redressa, attrapant les draps blancs afin de les ramener vers sa poitrine, comme pour se cacher. Même si, en réalité, Cole avait déjà inspecté plusieurs fois chaque partie de son corps. Corps qu’il devait sans nul doute, commencer à connaître. — Pourquoi ? Tu as peur que le boss ne nous surprenne ?, dit-elle malicieusement, alors qu’elle attrapait les vêtements que Cole venait de déposer à ses côtés. Posant son regard sur le corps de Cole, Vee eu un doux et léger sourire, alors qu’elle lui laissa de la place sur le lit. — Arrêtes ? Je serais presque flatée, monsieur Baldini. Vee rigola légèrement. À vrai dire, ça l’étonnait. Car elle savait parfaitement que Cole, depuis son histoire avec son ex-femme et à cause de son coeur brisé depuis plus de quinze ans, vagabondait de lit en lit, ayant sans nul doute dormi dans plus de maisons de Brighton que n’importe qui. — On n’est pas pressé, si ? Je vais nous faire du café. Vee attrapa son soutien-gorge qu’elle enfila rapidement, se levant par la suite, le cul nu. Elle n’avait pas honte de se contrer aussi nue devant lui. Elle attrapa ensuite le reste de ses sous-vêtements et, sans même demander l’avis de Cole, elle lui prit la chemise qu’il portait encore hier soir afin de l’enfiler sur elle. Regroupant ses cheveux en un chignon sur le haut de son crâne, elle fut prête à se rendre dans la cuisine. — Je meurs de faim par contre. Tu as quelque chose ici pour le petit déjeuner ?

C'était une erreur. Probablement. Il le savait bien, le Baldini. Il l'avait su dès la première nuit qu'il avait partagé avec elle. Puis vint la seconde, et il savait que cette fois-là était aussi une erreur. Ça ne l'avait pas empêcher de revenir vers elle, pour en être arrivé à ce semblant de relation, peut-être la plus sincère et longue qu'il est eu avec une femme depuis sa séparation avec Jessi. Il se dépêcha de rassembler de quoi s'habiller. Il n'avait pas l'habitude de se réveiller à côté d'une femme, et cette nouveauté dans sa vie l'avait fait quelque peu paniquer. Cole se posa finalement, à côté de Vee, prenant un instant pour respirer. Il lui sourit doucement à sa remarque. — Tu peux l'être, ouais. Pour que je supporte quelqu'un toute une nuit, c'est vraiment rare. — Il plaisantait à moitié. Le Baldini s'était habitué à prendre toute la place et toutes les couvertures du lit, plutôt que de dormir collé à un autre corps. Et pourtant, ils s'étaient endormis là, sans que l'homme ne le réalise vraiment, avant de passer la nuit ensemble, à dormir. Vee se leva finalement après avoir enfilé son soutien-gorge, se contentant de mettre le reste de ses sous-vêtements et l'une de ses chemises à lui, celle de la veille, celle qu'elle lui avait enlevé. Il eu du mal à ne pas la dévorer du regard de bon matin. — T'es super canon, je te l'ai déjà dit, pas vrai ? — se contenta-t-il de commenter, étant bien conscient qu'il le lui avait sûrement répété une dizaine de fois rien que la veille. Victoria était une femme magnifique, qui aurait pu avoir n'importe quel homme à ses pieds en un claquement de doigts. Ils avaient beau avoir dix ans de différences, elle était exactement son type de femmes, sensuelle et forte, honnête et sûre d'elle. Elle s'apprêta finalement à se diriger vers la cuisine, et Cole se releva pour enfiler un pantalon et une chemise avant de la suivre. — Occupe toi du café, j'ai des viennoiseries dans un placard. — Il avait toujours de quoi manger, Cole, bien qu'il ne prenait que rarement le temps de petit-déjeuner chez lui, le matin. L'idée de partager ce repas avec l'une de ses employées le chamboulait légèrement, mais il tenta de ne rien laisser paraitre, se contentant d'ouvrir les placards pour en sortir de quoi manger et tout exposer sur l'îlot central de la cuisine.

Elle savait que ce n’était pas une bonne chose, que ça la critiquerait au travail si ça venait à s’apprendre. On comprend mieux les choses. Elle les voyait déjà toutes venir les remarques. Que ce soit du travail ou même de ses connaissances. Car après tout, ça ne se faisait pas. Mais Vee était grande. Cole était majeur et vacciné et en y réfléchissant, bien plus vieux qu’elle. Ils n’avaient de compte à rendre à personne, préférant vivre leur vie comme ils le voulaient. Et ce qui ne devait arriver qu’une fois, n’est pas resté sans suite. Pas que ça lui déplaise, à la Bernthal. Que du contraire. — C’est plutôt moi qui aie dû te supporter, cette nuit, dit-elle en tirant sur la couverture afin de lui faire comprendre que, la plupart de la nuit, elle n’avait rien eu sur elle. Mais elle le taquinait Vee, comme elle aimait le faire depuis qu’ils avaient trouvés cette proximité assez déroutante. Elle finit par se lever, avant de mettre un tant soit peu de vêtements sur son corps nu comme un ver. Elle n’avait pas honte de son corps, Vee. Et se pavaner presque nue devant Cole ne la dérangeait nullement. Et visiblement, ça ne le dérangeait pas, lui non plus. — Oh oui. Et je ne compte même plus le nombre de fois où tu me l’as déjà dit. Dos à lui, elle a tourné sa tête de son côté en prononçant ces mots, laissant ses cheveux noirs tomber en cascade le long de son visage. Sourire malicieux sur le visage, Vee prit ses aises en disant à Cole qu’elle se chargeait du café. Et elle fut bien heureuse de l’entendre dire qu’ils s’occupaient des viennoiseries. — Mon sauveur ! Vee était une grande gourmande, et elle ne ratait aucune occasion pour manger ne serait-ce qu’un carré de chocolat. Arrivée dans la cuisine, Victoria s’exécuta à sa tâche, préparant deux tasses de café. Elle prit la peine d’ouvrir quelques armoires, prenant un reste de cannelle moulue qu’elle glissa dans son café. Petit plaisir quotidien. — Tu sais ce qu’on devrait se faire un de ces quatre ? Une virée quelque part. Loin de Brighton, loin du boulot. Elle déposa la tasse de café de Cole sur la table de la cuisine, prenant d’une main sa propre tasse. Elle souffla un instant dessus, le café étant bien trop chaud pour qu’elle le porte à sa bouche maintenant. — Enfin, si tu as le temps et l’envie surtout. Tu pourrais laisser Rick superviser les choses ne serait-ce qu’une journée. Elle en avait envie de cette journée, Vee. Parce qu’elle savait que Cole, lui, en avait bien besoin après la venue de son ex-femme en ville. — Ca te ferait du bien !

Un petit-déjeuner, dans sa cuisine, en compagnie de Victoria. Il n'aurait même pas pu l'imaginer, et pourtant. La belle était là, dans sa chemise, en train de s'activer à leur préparer un café digne de ce nom. Le Baldini la regarda faire un moment, avant de finalement se diriger vers les placards qui contenaient de la nourriture, sortant tout ce qu'il trouva avant de le poser sur la table. Elle ferait bien son choix elle-même, comme ça. Il prit place sur l'un des tabourets qui se trouvaient autour de l'îlot central de sa cuisine, regardant la jeune femme finir les cafés qu'elle était en train de préparer avec attention. Attrapant la tasse encore brûlante, il lui adressa un léger sourire, doux, pour la remercier. Ce n'était pas un homme qui avait le sourire facile, pourtant, mais il lui arrivait de se laisser aller, avec elle. Regardant sa tasse sans rien dire, il écouta Vee parler, proposer une virée à deux, ailleurs. Son regard se releva sur la brune avant de lui répondre. — T'as conscience que ça changerait rien pour nous, pas vrai ? — L'idée lui plaisait. Loin d'ici, de ce besoin de se cacher dès qu'il était avec Vee. Il aurait peut-être le coeur plus léger, ailleurs, loin de Brighton et de ces dernières embrouilles. Pourtant il avait dû mal à s'imaginer se promener dans les rues de Londres, sourire aux lèvres, comme si de rien n'était. Il était bien trop blessé, marqué par des années à jouer ce rôle d'homme aigri et constamment en colère. L'homme qu'il était, quinze ans plus tôt, avait définitivement disparu de la surface de la terre. — Je peux pas m'engager. Ma vie est beaucoup trop en bordel pour que cette relation soit plus que... ça. — C'était l'excuse qu'il trouvait depuis quinze ans, maintenant. Et pourtant, cette fois, c'était la vérité. Une ex-fiancé revenue dans sa vie sans qu'il ne s'y attende, faisant faire les montagnes russes aux quelques sentiments qui lui restaient. Un petit frère qu'il avait renié et qui se pointait, lui aussi, avec un gosse en prime. Un Baldini dont il ne connaissait même pas l'existence. Tout un tas de merdes qui ne cessaient de s'accumuler, comme si les quinze années où il n'avait fait que se cacher le rattrapait finalement, sans lui laisser d'échappatoire, cette fois. Il attrapa finalement la tasse, la portant à ses lèvres pour boire une gorgée malgré la chaleur. Il espérait ne pas avoir été trop brusque. Victoria était loin d'être une petite chose que l'on pouvait blesser, et pourtant, il savait qu'il s'en voudrait, s'il venait à dire quelque chose de trop honnête. Elle lui avait apporté ce que toutes les autres femmes n'avaient pas pu lui procurer, une sorte de stabilité dans une relation loin d'être sérieuse. Mais depuis qu'il voyait Vee, il avait cessé de passer les nuits à changer de lits, il avait même réussi à se confier à elle.